La courte vie ultra-créative de Jaroslav Ježek
Photo: Archives de ČRo
Durée de l'audio 31:22
Photo: SupraphonCette nouvelle rubrique musicale est consacrée au compositeur
tchèque Jaroslav Ježek, figure de l’avant-garde artistique de
l’entre-deux-guerres en Tchécoslovaquie et compagnon de route du
célèbre duo de comédiens Jiří Voskovec et Jan Werich. Né le 25 septembre 1916 dans le quartier populaire de Žižkov à
Prague, le jeune Jaroslav est de santé fragile, atteint d’un
glaucome à l’œil droit, et partiellement à l’œil gauche, il est
partiellement sourd depuis l’âge de trois ans après avoir été
malade de la scarlatine.
Cela ne l’empêche pourtant pas de se
prendre de passion pour la musique, étudiant la composition au
Conservatoire de Prague dans le milieu des années 1920 (un
conservatoire qui porte aujourd’hui son nom), puis à l’école de
composition notamment avec Josef Suk. La toute jeune Tchécoslovaquie, née sur les cendres de l’empire
austro-hongrois, est un bouillon créatif dans
l’entre-deux-guerres, absorbant les grands courants artistiques
internationaux en les faisant siens.
En 1934, Jaroslav Ježek
adhère au mouvement surréaliste. Avant cela, il a rencontré les célèbres dramaturges et comédiens
tchèques Jiří Voskovec et Jan Werich : Ježek devient alors le
principal compositeur et chef d’orchestre de leur célèbre
Théâtre libéré, une institution pragoise d’avant-garde,
novatrice et politiquement engagée.
A partir de 1928, et pendant
une dizaine d’années, c’est lui qui a la haute main sur les
musiques de scène, chansons et danses pour les pièces de théâtre
comiques et satiriques du célèbre duo V+W.
Surtout connu comme un compositeur populaire de jazz, Jaroslav
Ježek a toutefois eu auparavant une période plus classique, même
si l’influence du jazz s’y fait déjà sentir.
Sa première période
est essentiellement composée de musique de chambre, influencée
par Igor Stravinsky ou le Groupe des Six.
Sa collaboration avec Voskovec et Werich l’imposera comme un
créateur à l’expression propre, spécifique et moderne, donnant
ses lettres de noblesse au jazz populaire tchécoslovaque, dont
la réputation court jusqu'à aujourd'hui.
L’invasion nazie de la Tchécoslovaquie force les trois artistes
à fuir le pays pour New York. C’est là que meurt Jaroslav Ježek
le 1er janvier 1942 à l’âge de 35 ans seulement
Auteur Kubišt