Michael Haas
Forbidden Music
The Jewish Composers Banned by the Nazis

Yale University Press
Publication : 30 Apr 2013
ISBN : 978-0-30015-430-6
Dimensions : 336 pages (16pp. section of b&w illustrations) 234 x 156mm

 

 

 

 

When National Socialism arrived in Germany in 1933, Jews were dominating music more than virtually any other sector, making it the most important cultural front in the Nazi fight for German identity. The party's policy on music brought about a cultural holocaust, with far-reaching consequences for the history and development of music during the twentieth century. The conventioanl view is that the Third Reich's rejection of atonality was an act of anti-semitism. Yet although Jewish musicians and composers were responsible for countless original ideas applied to both the popular and serious music of the day, as well as becoming the experimenters who would represent the starting point of the century's most daring avant-garde, they were also by 1933 almost uniquely the principal conveyors of Germany's historic traditions and the ideals of German culture. The isolation, exile and persecution of Austro-German Jewish musicians by the Nazis became an act of musical self-mutilation. Michael Haas looks at the actual contribution of Jewish composers in Germany and Austria before 1933, at their increasingly precarious position between then and 1939 in Nazi Europe, at the forced emigration of composers and performers before and during the war, their ambivalent relationships with their countries of refuge, such as Britain and the United States and their contributions within the radically changed post-war music environment.

This groundbreaking book looks at the Jewish composers and musicians banned by the Third Reich and the consequences for music throughout the rest of the twentieth century. Because Jewish musicians and composers were, by 1933, the principal conveyors of Germany’s historic traditions
Michael Haas is research director of the Jewish Music Institute for Suppressed Music, SOAS, University of London.

 

Michael Haas
Musique interdite
Les compositeurs juifs persécutés par les nazis

Traduit de l’anglais par Blandine Longre, avec le concours d’Elisabeth Willenz pour les citations en allemand.
Éditeur : Notes De Nuit

Collection : La Beauté Du Geste
ISBN :
979-1-09317-619-2
Date de parution : 19/05/2022
Dimensions :  : 460 page 15 x 3.3 x 22.5 cm


 

 

 

En 1933, quand Hitler arrive au pouvoir en Allemagne, le monde musical, davantage que tout autre, compte d'innombrables Juifs qui deviennent aussitôt une cible pour le régime national-socialiste. Michael Haas commence par dresser un panorama politico-historique de la situation paradoxale des Juifs dans les Etats germanophones depuis le XIXe siècle, replaçant la progression de l'antisémitisme austro-allemand dans un contexte musical où l'assimilation juive se trouve rapidement confrontée à des attaques virulentes, notamment de la part de Richard Wagner. Après une période de créativité intense jusqu'aux années 1930, les compositeurs juifs, mais aussi les interprètes, les chefs d'orchestre, les critiques ou les éditeurs de musique, sont impitoyablement persécutés par les nazis, et ceux qui ne trouvent pas refuge dans l'exil connaîtront un sort tragique. Dans cet ouvrage foisonnant, l'auteur s'efforce de réhabiliter des musiciens et des œuvres trop longtemps abandonnés à l'oubli.

 

C’est un chapitre méconnu de l’Histoire contemporaine que le musicologue américain Michael Haas étudie avec grande érudition dans son ouvrage “Les compositeurs juifs persécutés par les nazis“, proposé en France grâce aux éditions des Notes de Nuit. Haas consacre une large partie de son ouvrage à examiner le contexte ayant conduit, à la fin du XIXe siècle et jusqu’au début du XXe, aux persécutions contre les musiciens juifs allemands et autrichiens.
On mesure ainsi le rôle joué par Richard Wagner qui, du fait de la place qu’il occupe dans le domaine musical, a été prépondérant, inspirant une large part de l’antisémitisme nazi. Il en va pareillement de son ami et beau-père Frantz Liszt. Toute cette partie, essentielle pour comprendre la tragédie ultérieure, est également intéressante en ce qu’elle restitue admirablement tout un pan de l’histoire de la musique, avec ses nombreux compositeurs juifs,  Meyerbeer, Offenbach, Malher et bien sûr Mendelssohn ; mais également Brahms le libéral, Hanslick, et aussi l’importance de la revue de référence Neue Freie Presse, composée majoritairement de journalistes juifs… Michael Haas aborde ensuite, sur un plan plus technique, important dans la justification argumentaire nazie, l’expressionnisme (musique atonale), au détour de la Première Guerre Mondiale, puis le sérialisme (dodécaphonisme), enfin la Nouvelle Objectivité (système diatonique, en réaction à l’expressionnisme).
Le dualisme entre les antiromantiques (Hans Gal, Egon Wellesz) et les romantiques résolus (Julius Korngold) et le rôle central du gendre de Wagner, Houston Stewart Chamberlain, dont le livre La Genèse du XIXe siècle, servira de référence au dogme racial du national-socialisme, constituent également un soubassement essentiel dans la mise en place des politiques musicales dans l’Allemagne hitlérienne des années 30.
Michael Haas étudie, dans la dernière partie de son livre, les mécanismes de la purge, les divergences au sein de la hiérarchie nazie, le rôle du célèbre chef d’orchestre Frantz Furtwängler, le renvoi des musiciens juifs, puis l’exil… ou pire.
Ce livre, fruit d’un travail de recherche considérable, puisé aux meilleures sources, est une première sur un ce thème des musiciens et des œuvres, balayés par les vents mauvais des années 30.
Arnaud Robert.