Simon Laks
L'Hirondelle inattendue (1965)

(Bezdomna jaskolka / The Unexpected Swallow / Die unerwartete Schwalbe)
Opéra-bouffe in one act
Lyrics : Henri Lemarchand, based on the play "Le Paradis des animaux perdus" by Claude Aveline (F)
Duration: 40 minutes

World Premiere
26/12/1975, Warsaw
Jerzy Sztwiertnia, director
Conductor: Wlodzimierza Kamirskiego
Company: Polish Radio & TV Warsaw

Scoring
2S,M,A,2Bar,buffoB,B; mixed chorus; 3(III=picc).3(III=corA).3(III=bcl).3(III=dbn)-4.3.3.1-timp.perc(3):BD/SD/cym/glsp/tgl/xyl/vib/tam-t-harp-cel-strings

Roles

THE JOURNALIST Tenor
THE PILOT Baritone
Noah's DOVE Light Soprano
PROCNE Soprano
L'HIRONDELLE ('The Swallow') Mezzo-Soprano
Eschylus's TURTLE Contralto
THE SERPENT from the Garden of Eden High Baritone (Baryton Martin)
THE BEAR from Berne Buffo-Bass
THE VOICE from Heaven Light Bass (Basse chantante)
Mixed chorus of animals  

Time and Place
The paradise of the Famous Animals

Synopsis
During their journey, a reporter and his pilot are forced to make an emergency landing. Soon they are surrounded by animals. A dove, who introduces itself as the dove from Noah’s Ark, negotiates with the other animals to make sure the men are welcomed and told of their whereabouts: they are in that part of paradise which is reserved for famous animals, such as the snake from the Garden of Eden, Eschylus’s turtle, the bear from Berne, Jonah’s whale, Schubert’s trout, the hound of the Baskervilles… Soon the geese of the Capitol announce another visitor. The animals are upset, however, when they see a strange bird: a scruffy woman in tears who repeats in a strange sing-song voice that she is the “suburbian swallow”. A comittee is set up to investigate the case. The journalist is allowed to attend the tribunal, while the pilot begins to repair his pressure gauge.
The animals discover two stab wounds on the swallow’s chest that must have been the cause of her death. Hearing the clamour, Procne approaches. She was also once transformed into a swallow and now sees she has a rival. Suddenly a voice from Heaven is heard, announcing that a second suburbian swallow had just appeared at the gate of the paradise for humans. This raises new questions. What kind of creature is she, appearing at several places simultaneously and claiming a place in several paradises? To cap it all, the swallow disappears at that very moment, leaving no trace. At last, the journalist claims to have solved the puzzle: the suburbian swallow, “L’Hirondelle du Faubourg”, is a famous chanson whose fame will survive that of even the most famous people and animals in eternity! After that, the two men enter their repaired aeroplane and set out to discover new sensations. The animals are left behind feeling indignant.

Moods
Comic, Poetic

Subjects
Magic/Mystery, Relationships, Society

L’opéra-féerie de Simon Laks, "L’Hirondelle inattendue" est créé le 11 juillet dans le cadre du festival des Musiques Interdites de l’Opéra de Marseille. L’interprétation subtile de Marie Laforêt éclaire cette œuvre aussi rare que raffinée.

Peut-on écrire encore de la musique après Auschwitz ? La quatrième édition du festival « Musiques interdites » de l’Opéra de Marseille, consacré au « IIIe Reich », répondait affirmativement à cette . Tenue les 10 et 11 juillet, cette manifestation a permis d’exhumer deux œuvres, longtemps victimes des vicissitudes de l’Histoire. Deux œuvres qui sont aussi deux regards jetés sur la grande Tragédie du XXe siècle…

Censurée puis brûlée par les Nazis, l’œuvre de Félix Mendelssohn manqua de peu de ne pas nous parvenir. Écrite de1843-1845, la Tragédie-Oratorio « Athalie » ne fut jamais représentée. Interprétée par Julie Depardieu, cet ouvrage rare magnifie le texte mélancolique de la « pièce des connaisseurs » de Jean Racine.

Né en 1901, Simon Laks appartient à cette génération de polonais francophiles, qui déployèrent leur talents artistiques au sein de l’Hexagone. Déporté à Auschwitz-Birkenau en 1941, ce membre clé de l’école de Paris ne dut sa survie qu’à ses compétences musicales. Réquisitionné, à l’instar de Viktor Ullmann, auprès de l’orchestre du camp, il en revient vivant en 1945. La guerre modifiant en profondeur les goûts et mœurs européens, l’art de Laks sombra dans l’oubli.

Composé en 1965, l’opéra-féerie L’Hirondelle inattendue est inspiré du Paradis des animaux perdus de Claude Aveline. Cette pièce légère conte l’histoire d’un journaliste et d’un pilote qui, suite à un accident aérien, découvrent un lieu paradisiaque. Dieu y a logé tous les animaux mythiques : le Serpent de l’Eden, le Chien des Baskerville, ou encore, la Truite de Schubert. Toutefois ce microcosme est fréquemment perturbé par les interventions intempestives et inattendues d’une Hirondelle. Celle-ci, inconnue de tous, n’a, semble-t-il, rien à faire ici. Au terme d’une enquête délicate, le journaliste parvient à élucider ce mystère : l’énigmatique oiseau est issu d’une chanson intitulée « L’Hirondelle des faubourgs », destinée à devenir l’air le plus connu de tous les temps.

Parvenu à maturité, l’art vocal de Marie Laforêt illumine cette brillante fantaisie. Interprétant le rôle tout en demi-teintes de l’Hirondelle, la chanteuse à succès de Vendanges de l’Amour a su initier un public large, au langage musical méconnu de Laks. « J’ai réussi mon coup » confiait-elle, radieuse, le soir de la première.

Marie Laforêt, récitante
Sandrine Eyglier, soprano
Olivia Dorai, soprano
Nathalie Dufourq, soprano
Eliane Salerno, soprano
Eugénie Danglade, Christine Tumbarello, mezzos
Manuel Nunez Camelino, ténor
Jean Philippe Lafont, Patrick Agard, Ronan Debois, barytons
Nika Guliashvili, basse
Mathieu Dubroca, Sandrine Eyglier, Comédiens
Orchestre Philharmonique de Marseille
Choeur Régional PACA
Lukasz Borowicz, chefs d’orchestre