Nuit et Brouillard

Nuit et Brouillard est un album de Jean Ferrat sorti en . C'est un disque 25 cm 33 Tours édité chez Barclay Records. (Barclay 90112)

Thème

Commémorant les victimes des camps de concentration nazis de la Seconde Guerre mondiale, Nuit et brouillard évoque également pour Jean Ferrat un drame personnel et douloureux, la disparition de son père, juif émigré de Russie en 1905 et naturalisé français en 19281, arrêté puis séquestré au camp de Drancy par les autorités allemandes, avant d'être déporté (le ) à Auschwitz-Birkenau, où il meurt le mois suivant3. Jean Ferrat avait alors 12 ans. Sa chanson rend hommage à toutes les victimes de ces déportations.Le titre fait référence à l'expression allemande Nacht und Nebel (Nuit et brouillard), nom de code des « directives sur la poursuite pour infractions contre le Reich ou contre les forces d’occupation dans les territoires occupés ». Elles sont l'application d'un décret du 7 décembre 1941 signé par le maréchal Keitel et ordonnant la déportation de tous les ennemis ou opposants du Troisième Reich.

Album

Liste des titres de l'album

No Titre Paroles Durée
1. Nuit et Brouillard 3:17
2. À Brassens 2:20
3. Les Enfants terribles 2:29
4. Toujours la même g… 2:55
5. C'est beau la vie 2:41
6. Quatre Cents Enfants noirs 2:52
7. Nous dormirons ensemble Louis Aragon 2:19
8. Horizontalement 2:37

Texte Auteurs-compositeurs : Jean Ferrat, Arr. J. Golgevit. 

Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent
Ils se croyaient des hommes, n'étaient plus que des nombres
Depuis longtemps, leurs dés avaient été jetés
Dès que la main retombe, il ne reste qu'une ombre
Ils ne devaient jamais plus revoir un été
La fuite monotone et sans hâte du temps
Survivre encore un jour, une heure, obstinément
Combien de tours de roues, d'arrêts et de départs
Qui n'en finissent pas de distiller l'espoir?
Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vishnou
D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux
Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage
Ceux qui sont revenus, peuvent-ils être heureux?
Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur âge
Les veines de leurs bras soient devenues si bleues
Les Allemands guettaient du haut des miradors
La lune se taisait comme vous vous taisiez
En regardant au loin, en regardant dehors
Votre chair était tendre à leurs chiens policiers
Me dit à présent que ces mots n'ont plus cours
Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour
Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire
Qu'il ne sert à rien de prendre une guitare
Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter
L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui, c'est l'été
Je twisterais les mots s'il fallait les twister
Pour qu'un jour, les enfants sachent qui vous étiez
Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants
Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent