Patrice D'Ollone
2 suites orchestrées par Thibault Perrine
Verdun - Nuit et Brouillard - Élégie
Maguelone 358418

Orchestre de la Garde Républicaine
François Boulanger
23 mars 2018

 

 

  1. L'abattoir du Monde : Verdun
  2. Dans la peau des SS : Nuit et Brouillard
  3. Élégie

La création de cette première suite remonte à l année 2016 quand, à l occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale, les chaînes Arte et France 3 m'ont confié la réalisation d un documentaire sur ce qui fut la dernière grande victoire remportée par la France contre l'Allemagne.
300 000 morts, 400 000 blessés : plus qu'une bataille ! Un mythe, un « duel devant l univers » selon le mot de Paul Valéry. Comment dénoncer la tuerie tout en respectant le sacrifice des soldats ? La suite Verdun est avant tout une expérience humaine, celle des soldats dans les tranchées.
Au fil des neuf pièces, Patrice d'Ollone instaure un dialogue entre l angoisse (Attente), la violence (La Ruée, décrite ici par procédé du motorisme) et la mort (Le Glas).
Tout en entrecoupant ces visions infernales de thèmes lyriques et tendres, comme Nostalgie et Lamento, où la musique interroge les émotions incommunicables des soldats envers ceux qui les attendaient à l arrière.
Après une ultime variation (Marche française) autour du thème Sambre et Meuse, le compositeur conclut avec Hymnes, où s entremêlent, en se fondant l un dans l autre, les hymnes nationaux français et allemands.

La deuxième suite pour orchestre, Nuit et brouillard, est d un autre ordre. Elle tire son nom du décret « Nacht und Nebel » de décembre 1941, quand les nazis décidèrent de faire disparaître ceux qu ils considéraient comme leurs ennemis dans l Europe occupée.
Cette musique est elle aussi née d'un documentaire, « Dans la tête des SS », produit en 2017 pour les chaînes de télévision France 3, National Geographic et Spiegel TV. Un film qui tentait de pénétrer l imaginaire des « hommes en noir », pour identifier les moteurs du fanatisme.
Lors des 24 minutes que dure Nuit et brouillard, Patrice d'Ollone nous fait progresser sur des routes parallèles. D un côté la douleur des victimes qui rejoignent le néant - une claire évocation des camps de la mort. On ne sort pas indemne de ce deuxième voyage.