Itzhak Katzenelson
The Song of the Murdered Jewish People
Dos Lid fun Oysgehargetn Yiddishn Folk
Le Chant du Peuple Juif Assassiné

Traduit du yiddish par Batia Baum. Présenté par Rachel Ertel
ISBN : 2843044081


Jizchak (Yizchak) Katzenelson, né en 1886 à Karelitz près de Minsk, était directeur d'école à Lodz, un auteur de théâtre important, un poète, un auteur de chansons et un combattant du ghetto de Varsovie.
Il a écrit en hébreu et en Yiddish. Il a été interné au Camp Allemand de Vittel, en France, puis déporté et assassiné à Auschwitz en 1944.

Oh, mon peuple ! Mon peuple... (Oh Mein Volk...)
Journal du camp d'internement de Vittel avec une préface de Yonat Sened

"Le chant du peuple juif assassiné" ("Dos lid funem oysgehargetn yidishn folk") thématise le destin cruel de son peuple.
C'est aussi son propre destin. Katzenelson relate la vie du ghetto de Varsovie, la révolte et les combattants du ghetto.
Il exprime le deuil de sa femme et deux de ses enfants assassinés à Treblinka, et décrit l'évacuation du ghetto en wagons vers les chambres à gaz des camps d'extermination. Le livre a été écrit dans le Camp de Vittel en France.
Là, les Allemands avaient organisé un camp d'internement pour les citoyens des États-Unis d'Amérique, britanniques, néerlandais et latino-américains qui devraient être échangés contre des prisonniers allemands.
Katzenelson est arrivé dans ce camp après son arrestation à Varsovie - il s'était enfui du ghetto pendant la révolte - en possession de des papiers honduriens.
Pendant les premières révoltes et pendant la rébellion, en janvier 1943, Katzenelson était combattant de la résistance.
Il a vécu à Vittel du printemps 1943 au printemps 1944, avant d'être déporté (avec son dernier fils Zvi) et assassiné à Auschwitz le 1er mai. "Le chant du peuple juif assassiné" est écrit d'octobre 1943 à janvier 1944.
Le manuscrit a été retrouvé enterré sous les racines d’un arbre dans le camp d’internement de Vittel, en France. (L'œuvre comporte de 15 chants).
Ils sont parvenus en Israël, et aujourd'hui conservés au Musée des Combattants du Ghetto de Varsovie. (Beth Lohamei Hagetaot).

Exemple 1
Les wagons sont là, de nouveau !
La gueule ouverte dans l’horreur !
Ils en veulent encore !
Encore, de nouveau.
Rien ne les rassasie.
Qu’on serve le repas, qu’on serve des juifs autant qu’il en pourra entrer.
Des juifs !

Exemple 2
Chante ! Élève ta voix brisée de douleur.
Cherche-Le dans les cieux, s'il est encore là
Et chante-Lui le dernier chant du dernier juif.
Qui a vécu, est mort sans sépulture, a disparu ….
Sur les décombres du peuple assassiné, élève ta voix et chante


Fac-simile du Manuscrit de Katzenelson

I had a dream

I had a dream, a terrible dream:
my people was no more, my people disappeared.
I rose screaming : Ah! Ah!
What I have dreamed is happening now!
Oh, God in heaven!
Shuddering I shall cry : what for and
why did my people die?
What for and why in vain did it die?
Not in a war, not in battle.
the young, the old, and women and
babies so little are no more, no more
wring your hands!
Thus I'll cry in sorrow both day and night
What for, my Lord, dear God, why?

Translated from Yiddish by Regina Grol

J’ai fait un rêve

J’ai fait un rêve terrifiant.
Mon peuple n’est plus, mon peuple a disparu.
J’ai bondi dans un cri : Ah ! Ah !
Ce dont j’ai rêvé, m’est advenu !
Dieu dans les hauteurs !
J’invoque tremblant : au nom de quoi et pourquoi mon peuple est-il mort ?
Au nom de quoi est-il mort en vain ?
Non à la guerre, non au combat.
Des jeunes gens, des vieillards, des femmes et des enfants aussi ne sont plus, ne sont plus.
Frappez des mains !
Ainsi pleurerai-je dans de mon deuil, et le jour, et la nuit.
Au nom de quoi, Seigneur, pourquoi, Dieu ?


Traduit du yiddish par Batia Baum