Eberhard Schmidt (Slawentzitz, Haute-Silésie - aujourd'hui Sławięcice en Pologne - 23/03/1907 - Berlin, 22/01/1996), compositeur allemand.
Juliane Brauer (2009, mis à jour le 11 novembre 2014)
http://www.lexm.uni-hamburg.de/object/lexm_lexmperson_00003208








Biographie

Fils d'un Pasteur, directeur d'école. Sa mère, qui avait étudié le piano et le chant à Berlin, lui a fait prendre des leçons de piano et d'orgue dès l'âge de six ans. Il fait ses études à  l'école du village puis, en 1917, au lycée dans la ville voisine de Brieg
Il prend également des leçons de violoncelle et participe à la chorale et à l'orchestre de l'école.
En 1927 Eberhard Schmidt, à la demande des parents, part étudier le droit à la Friedrich-Wilhelms-Universität de Berlin. En parallèle, il s'inscrit au Conservatoire Stern dans les classes de violoncelle et de théorie musicale.
En 1929, il abandonne ses études de droit et décide de se consacrer entièrement à la musique (piano et violoncelle). Il rejoint un groupe d'étudiants parmi lesquels se trouve l'artiste juive et communiste Cora Eppstein, qu'il épousera en 1933.
En 1930, il rejoint le "Agitpropgruppe - Oter Stürmer". En 1932, il compose des chansons pour le KPD (Parti communiste allemand) qui ne nous sont pas parvenues.

Après la prise du pouvoir par les Nazis Eberhard Schmidt et sa femme s'enfuient vers la Sarre, encore indépendante, où il fait connaissance de Erich Weinert (écrivain allemand réfugié en Suisse à partir de 1943 et président du Comité National pour une Allemagne Libre)
et de Hans Marchwitza (poète et écrivain communiste allemand) qui vont l'influencer politiquement et musicalement. Il y compose des chansons pour le cabaret politique.
Lors de l'intégration de la Sarre au Reich allemand en 1935, lui et sa femme s'enfuient à Paris. Il y compose des pièces pour le cabaret français et un ballet pour des enfants juives.

En 1936, Schmidt s'engage dans les Brigades internationales aux côtés des républicains dans la guerre civile espagnole et en 1938, il rejoint le Parti communiste Espagnol.
En janvier 1939, il est arrêté à la frontière française par les gardes mobiles. Il est interné au Camp de Saint-Cyprien, puis, au mois de mai, transféré au Camp de Gurs et au Camp du Vernet (mai 1940) où son activité musicale se poursuit. Sa femme meurt cette même année à Paris.
Schmidt a initié la création de chœurs de prisonniers et a joué dans l'orchestre du camp. Pendant son internement il a composé plusieurs chansons, dont "Zwischen Meer und Stacheldraht" ("Entre mer et des barbelés", 1939) et "Interbrigade" (1939).

En mai 1941, à la demande de la Gestapo, le régime de Vichy l'extrade vers l'Allemagne où il est interné à la prison de la police de Berlin Alexanderplatz puis déporté au camp de concentration de Sachsenhausen (mai 1941-avril 1945) . Il y écrit la chanson "Muselmann"
Il y crée également une une chorale et joue du violoncelle dans un Quatuor à cordes formé de prisonniers germano-tchèques (Bohumír Červinka et Karel Štancl au violon et Jan Škorpík à l'alto).
Lors des "Marches de la mort", en avril 1945, il est libéré par les troupes soviétiques près de Schwerin.

Après la libération, Eberhard Schmidt trouve un emploi comme critique musical à l'Éducation Publique dans le quartier berlinois de Pankow et rencontre Eva Fritzsche (qu'il épouse en 1950), artiste-peintre, poétesse et régisseuse du cabaret "Der Besen".
En 1946, il fait partie du SED (Parti Socialiste Unifié Allemand) et participe à la création de plusieurs cabarets. Il devient conseiller culturel de la "Freien Deutschen Jugend" (Jeunesse Allemande Libre) et reprend ses activités musicales.
En 1951, il est un des membres fondateur du "Komponistenverbandes der DDR" (Union des Compositeurs de la RDA). Il reçoit le Prix National de la RDA en 1953
Eberhard Schmidt qui, depuis 1958, s'est installé près de Stralsund, a pris en 1964 la direction du Conservatoire de Schwerin, poste qu'il a occupé jusqu'en 1968.
Il retourne ensuite à Berlin, où il a vécu jusqu'à sa mort en 1996 en tant que musicien indépendant.

En RDA, Eberhard Schmidt était connu pour ses opéras pour enfants et des comédies musicales à la télévision.
Il a également composé des chansons et des œuvres chorales pour les travailleurs, tels que "Das Eisenbahnerlied" (1948, "Le Chant des chemins de fer"),
des opérettes, des cantates, des collages pittoresques et œuvres instrumentales pour les écoles de musique.

Liens

Eberhard Schmidt : Ein Lied – Ein Atemzug (Un chant - Un souffle)
Erinnerungen und Dokumente (Mémoires et Documents)
Manfred Machlitt (Gesprächspartner und Herausgeber)
Verlag Neue Musik, Berlin, 1987
254 pages, pages d'illustrations et de musique
ISBN : 978-3-73330-018-0

Académie des Arts de Berlin
http://www.adk.de : contient: manuscrits de notes, correspondance, documents biographiques à Eberhard Schmidt
Photos: Collection Eva Fritzsche-Schmidt.

Compositions

De la période avant 1945 presque toutes les compositions ont été perdues.
Après 1945, Schmidt a écrit environ 300 chansons et œuvres chorales avec accompagnement instrumental variable.
Ces chansons étaient souvent crées lors d'évènements politiques ou des célébrations de la RDA.
Une sélection de ses Lieder se trouve dans son autobiographie sur (Ein Lied – Ein Atemzug, pp 230-234).

Ses autres compositions comprennent cantates, qu'il dédia dans une large mesure l'école ou chorales des écoles de musique ("Die weiße Rose" - "La Rose Blanche" (En mémoire de Hans et Sophie Scholl) pour chœur et orchestre d'enfants, dédié au Lycée polytechnique Biitzow).
En outre, il a composé des œuvres scéniques (le plus connu : "Bolero", est une opérette en trois actes, sur un texte de Otto cheval de coupe, Berlin, 1952), des comédies musicales ("Schweinekirmes" - "Fête du Cochon", UA 1956, Schwerin, / "Brigitte und das Schweineglück“, ""Brigitte et le porc heureux", UA 1961) / ("Die Zauberpauke", "La cymbale magique", 1961 / "Der Dieb im Warenhaus", "Le voleur du grand magasin", 1962).

Ses œuvres instrumentales, cependant, ne sont guère connues (œuvres pédagogiques ou de circonstances).

1. Musique instrumentale


2. Musique vocale


Musique de Films
Schmidt est également connu comme compositeur de musiques de films pour les longs métrages, des documentaires et des enfants.

  1. Mich dürstet (1956)
  2. Nur eine Frau (1958)
  3. Skimeister von morgen (1957)
  4. Erich Kubak (1959)

Thälmannlied (*)
Text : Kuba (Kurt Bartel)
Music : Eberhard Schmidt
https://www.youtube.com/watch?v=aiElOstdXEI

Heimatland, reck deine Glieder !
Kühn und beflaggt ist das Jehr.
Breit in den Schultern steht wieder
Thälmann vor uns, wie er war

Thälmann und Thälmann vor allen,
Deutschlands unsterblicher Sohn,
Thälmann ist niemals gefallen,
Stimme und Faust der Nation.

Maßlos gegquält und gepeinigt,
blieb er uns treu und hielt stand.
In seinem Namen geeinigt,
kämpf um dein Leben, mein Land!

Thälmann und Thälmann vor allen,
Deutschlands unsterblicher Sohn,
Thälmann ist niemals gefallen,
Stimme und Faust der Nation.

Daß ihre Waffen zerbrechen,
schirmen wir Brücke und Wehr,
geben der Welt das Versprechen,
standhaft zu bleiben wie er.

Thälmann und Thälmann vor allen,
Deutschlands unsterblicher Sohn,
Thälmann ist niemals gefallen,
Stimme und Faust der Nation.

 

Ich trage eine Fahne (**)
Musik: Eberhard Schmidt
Text: Helmuth Hauptmann
https://www.youtube.com/watch?v=77n6kv_YUlI

Ich trage eine Fahne,
und diese Fahne ist rot.
Es ist die Arbeiterfahne,
die Vater trug durch die Not.
Die Fahne ist niemals gefallen,
sooft auch ihr Träger fiel.
Sie weht heute über uns allen
und sieht schon der Sehnsucht Ziel.

Ich trage eine Fahne,
das Rot der Arbeitermacht.
Es hat die Arbeiterfahne,
bei Nacht mein Vater bewacht.
Und hat sie mir früh übergeben,
als Morgenrot stieg empor.
Daß wir sie zur Sonne heben
bei Tag, den der Kampf beschwor.

Ich trage eine Fahne,
und diese Fahne ist rot.
Es ist die Arbeiterfahne,
die uns die Einheit gebot.
Sie hat unsre Väter begleitet
durch Hader und Nacht und Krieg.
Drum vorwärts ihr Söhne, erstreitet
zu Ende den großen Sieg.

Discographie