Christian Langeois
Mineurs de charbon à Auschwitz, Jawischowitz 15 aout 1942-18 janvier 1945
Le Cherche Midi (28 août 2014)
ISBN : 978-2-74913-449-9

272 pages, 22 x 14 x 2,2 cm

L'effort de guerre allemand nécessite une augmentation de l'extraction dans les mines de charbon, dont celle de Jawischowitz, à Auschwitz. Sélectionnés pour leur vigueur relative, environ 6 000 déportés venus de toute l'Europe vont travailler dans cette mine du 15 août 1942 au 18 janvier 1945. Parmi eux, 3 800, les plus fragiles, meurent sur place d'épuisement. D'autres, à bout de forces, victimes des coups des kapos, de la dénutrition, du froid, de la maladie, d'accidents, sont gazés. La question primordiale, pour Henri Krasucki, l'un de ces jeunes Juifs résistants devenus mineurs, est de préserver la dignité, le respect de soi-même, pouvoir se regarder dans les yeux des autres, vouloir vivre, bien sûr, mais pas à n'importe quel prix. Ce document est fondé sur 47 témoignages de déportés, lesquels, au-delà de la pitié et de l'indignation, de l'admiration et du respect qu'ils provoquent, sont examinés avec humanité et rigueur. Ces archives permettent d'approcher la complexité du travail et de la vie de ces mineurs malgré eux.

 

 

Extrait de l'introduction

Les sources, les témoins
Les quelques archives concernant le camp de Jawischowitz sont à l'origine de la publication d'un long article en allemand, en 1975, dans la revue de l'Auschwitz Muséum, Cahiers d'Auschwitz n° 15 sous la direction de M. Andrzej Strzelecki.
C'est l'existence d'un corpus de témoignages de survivants découvert lors de mes recherches préparatoires à l'écriture de la biographie d'Henri Krasucki qui m'a permis d'entreprendre cet essai de reconstruction de la vie des déportés dans le camp de Jawischowitz. Ces témoignages, au-delà de la pitié et de l'indignation, de l'admiration et toujours du respect qu'ils provoquent, doivent être examinés avec rigueur. Dans les conditions inhumaines auxquelles il était soumis, le prisonnier devenu témoin a rarement pu acquérir une vision d'ensemble de son univers. «Il se sentait dominé par un énorme édifice de violence et de menace sans pouvoir en construire une représentation, car ses yeux restaient collés au sol par la nécessité de chaque instant.»
Les témoignages cités dans cet ouvrage ont plusieurs origines. La première et l'essentielle provient du travail de collecte réalisé, durant les années 1981 à 1984, par Henri Moraud-Moschkovitch, assisté de plusieurs de ses camarades de déportation, sous l'égide de l'AFMA (Association fonds mémoire d'Auschwitz), section de Jawischowitz. Cette collecte d'écrits, d'entretiens, décidée à la fin des années 1970, prend la forme d'un livre, Jawischowitz, annexe d'Auschwitz, 45 déportés, 8 mineurs polonais témoignent pour l'avenir, édité en août 1985 L'ambition des auteurs est de rassembler des «expériences humaines directement relatées par ceux qui les ont vécues, [...] mutuellement comparées et confrontées par les témoins eux-mêmes».
J'ai pu bénéficier du meilleur accueil de Mme Jeannette Moraud, veuve d'Henri Moraud-Moschkovitch, ainsi que de l'autorisation de M. Jacques Ceriset, coprésident de l'Association fonds mémoire d'Auschwitz, de faire référence aux témoignages des anciens déportés cités dans ce livre. Je les remercie chaleureusement.
Si, au début des années 1980, période de collectage de ces témoignages, prédomine chez certains de ces témoins-acteurs une conception qui met l'accent sur la résistance, sur la solidarité des déportés, toutes nationalités confondues, elle n'occulte pas, ici, l'identité juive des victimes.
Parmi ces témoins dominent largement les naturalisés français. Pour les autres, la diversité de leurs résidences (quatre vivent en Israël, cinq en Autriche, trois en Belgique, un en République fédérale allemande, un en Pologne, un en Italie) indique des parcours variés. D'anciens déportés, résidant alors en République démocratique allemande, n'ont pu être rencontrés.
(...)

Revue de presse

«Mes bons messieurs, comme vous le savez, vous vous trouvez dans le camp de Jawischowtiz, qui est une filiale d'Auschwitz, c'est un camp de travail pour des mineurs. Ici il faut travailler et le travail apporte la liberté.» 6000 déportés venant de toute l'Europe ont travaillé dans cette mine de charbon du 15 août 1942 au 18 janvier 1945. Parmi eux, 3800, les plus fragiles y sont morts d'épuisement. D'autres, vaincus par la malnutrition, la froid, la maladie ou victimes d'accidents, finissent gazés...
L'ouvrage de Christian Langeois, basé sur 47 témoignages, est une reconstitution émouvante de la vie dans ce camp. Le prisonnier devenu témoin raconte un quotidien inhumain. Selon lui, «cette histoire mérite d'être écrite (...) et ne peut l'être qu'avec le témoignage des survivants». (Frédérique Schneider - La Croix du 24 septembre 2014)

Présentation de l'éditeur

L'effort de guerre allemand nécessite une augmentation de l'extraction dans les mines de charbon, dont celle de Jawischowitz, à Auschwitz. Sélectionnés pour leur vigueur relative, environ 6 000 déportés venus de toute l'Europe vont travailler dans cette mine du 15 août 1942 au 18 janvier 1945. Parmi eux, 3 800, les plus fragiles, meurent sur place d'épuisement. D'autres, à bout de forces, victimes des coups des kapos, de la dénutrition, du froid, de la maladie, d'accidents, sont gazés. La question primordiale, pour Henri Krasucki, l'un de ces jeunes Juifs résistants devenus mineurs, est de préserver la dignité, le respect de soi-même, pouvoir se regarder dans les yeux des autres, vouloir vivre, bien sûr, mais pas à n'importe quel prix. Ce document est fondé sur 47 témoignages de déportés, lesquels, au-delà de la pitié et de l'indignation, de l'admiration et du respect qu'ils provoquent, sont examinés avec humanité et rigueur. Ces archives permettent d'approcher la complexité du travail et de la vie de ces mineurs malgré eux.

Biographie de l'auteur

Christian Langeois est l'auteur de Marguerite, biographie de Marguerite Buffard-Flavien(le cherche midi, 2009), de la biographie d' Henri Krasucki(le cherche midi, 2012). Il collabore au Dictionnaire Biographique du Mouvement Ouvrier Mouvement Social. L'auteur habite Caen (14).

 

Mail de Christian Langeois 09/10/2014

A la suite de la biographie de Marguerite Buffard-Flavien (2009),d’Henri Krasucki (2012), « Mineurs de charbon à Auschwitz, Jawischowitz 15 aout 1942-18 janvier 1945 »est paru aux éditions du Cherche midi.
C’est dans ce camp, qu’Henri Krasucki, Samuel Radzinski et Roger Trugnan, jeunes FTP MOI parisiens sont déportés de juin 1943 à janvier 1945.
Entre le 15 août 1942, date de son inauguration et le 18 janvier 1945, de son évacuation, environ 6000 déportés, sélectionnés pour leur vigueur relativetransitent dans ce camp et quand celui-cise vide à l’approche de l’Armée Rouge, 1988 sont encore vivants.Près de 700 viennentde France,
arrivés essentiellement en août et septembre 1942, juin 1943. Il sont connu les camps de Compiègne, de Beaune la Rolande, ou antifascistes allemands, autrichiens, Brigadistes, ceux du Vernet et de Gurs. Certains ont été arrêtés comme résistants.
Ce document est fondé sur 47 témoignages de rescapés, lesquels, au-delà de la pitié et de l’indignation, de l’admiration et du respect qu’ils provoquent, sont examinés avec humanité et rigueur. Les archives étudiées, dont celles de la Justice militaire au sujet du procès d’un
kapo, permettent d’approcher la complexité du travail, de la vie, de la solidarité, parfois de la résistance de ces mineurs malgré eux.
Je suis convaincu que ce travail sur le camp de Jawischowitz va être l’occasion d’échanges, de réflexions, à l’approche, en 2015, du 70e anniversaire de la libération des camps nazis.
Je suis à votre disposition pour toutes précisions complémentaires et, si vous le souhaitez, dès maintenant, programmer une présentation, conférence, débat, rencontre, sous toutes les formes que vous jugerez adaptées.

Cordialement
Christian Langeois