René Ono est né le 26 mai 1911 à Boulogne-sur-Mer et décédé le 4 Avril 2012 à son domicile à Vers-sur-Selles près d'Amiens dans sa 101eme année.
Albert Bergerault est né en janvier 1907 à Mouzay en Touraine et est décédé en décembre 1989 à Ligueil.
René Lafforgue est né en 1917 et décédé en 1986.
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Refrain:
C'est le coin préféré du Stalag
Les Fol's Sag's (bis)
C'est là que vit la bonne humeur française
Et que s'apaisent
Tous les tourments
En plein stalag et malgré la distance,
C'est l'apparence
De notre France
Car les Fol's Sag's nous mènent tout à coup,
Jusque là-bas.....Chez Nous!

1er couplet
Dans le Block L, il est une baraque,
Devant laquelle on attend patiemment
Pour s'entasser comme des harengs en caque
Et rechercher un peu d'amusement.
Les volets sont bien clos mais la musique
Semble appeler, au dehors, le passant,
Et des applaudissements frénétiques
A chaque instant s'échappent frémissants,
Dans cet endroit,
Le rire est roi
Et je vais vous dire pourquoi:
(Au refrain)

2ème couplet
L'orchestre est bon et Patoum (*) à la caisse
Est un "accu" à vingt mille volts chargé;
A son violon, Mazza fait des prouesses
Et Caulier souffle comme un enragé.
Voici Bébert avec son xylophone,
Breil au piano voire à l'accordéon,
Briard, Gandin avec son saxophone
Et Gouin dirige à la Napoléon
Un vrai Cadeau:
C'est René Beaux
Qui nous fait les chants les plus beaux.
(Au refrain)

3ème couplet
Sur le plateau, Joly fait la d'moiselle
Avec Lafforgue et c'est le casino;
Voici le cirque avec tout' ses ficelles
Quand passent en clowns Ilès et Romano;
Avec Deguergue et Aubeleau le grave
C'est l'Odéon. Chigot c'est les boul'vards
Varèse arrive, c'est un torrent de lave
Qui fait la nique au plus noir des cafards.
Paraît Rousseaux,
Riche, le beau:
Vous pouvez tirer votr' chapeau!...
(Au refrain)

4ème couplet
Nous avons même et ça c'est une aubaine!
Pour les décors, un artiste: Marcou;
C'est Feursinger notre metteur en scène;
Le régisseur, c'est Till, le bon toutou
Qui mang' toujours et qui dort? un prodigue!...
L'chef contrôleur, c'est Martin, gai  luron,
Mais l' grand gueulard, bien sûr, c'est de Lébrijes,
(C'est pas toujours commode d'être patron)!
Une fin' recette,
Assez coquette;
Pour les programmes, prenez Pierr' Brette!..
(Au refrain)

5ème couplet
Et si vous vous promeniez dans nos coulisses
Vous vous croiriez soudain chez l' grand faiseur
C'est Max qui habill' toutes nos actrices,
Et c'est Jean Charl's, bien sûr, leur maquilleur...
Vous avez pu admirer nos affiches,
Brossé's de chic par le fin Demouron,
Les jeux de lumière de plus en plus riche
De Cararo qui n'est jamais marron...
Nos cantatrices
A leur service
ont Lucienne pour Pythonisse
(Au refrain)

6ème couplet
Tous ces gars là, pour le camp en tristesse,
Sans ménager leur peine ni leur temps,
Travaill't avec entrain et gentillesse
Et n'sont heureux qu'si les autr's sont contents.
Quand au spectacle on rit et se trémousse
Leur coeur est gai: leurs efforts ont leur prix
Qu'si la gaieté éclaire la frimousse
Des prisonniers qui forment leur jury.
Applaudissez
Donc et bissez
Les Fol's Sag's leur dernier succès:

Dernier refrain
C'est le coin le plus gai du stalag
Nos Fol's Sag's (bis)
Nous maintenons la bonne humeur française,
Pour nous s'apaisent
Tous les tourments.
En plein Stalag et malgré la distance,
C'est l'apparence
De notre France:
Viv'nt Les Fol's Sag's qui sauront jusqu'au bout,
Vous ramener chez nous.

Sagan, le 23 mai 1941
Jean de Lébriges

(*) Patoum (René Ono) a joué de la batterie dans l'orchestre de Jo Bouillon et de Ray Ventura et chez Jacques Hélian, rire et faire rire devient son job exclusif. Le 29 mai 2011, il a fêté ses 100 ans, baguettes en main, a Vers-Sur-Selle.

Par un matin d'été, je fus fait prisonnier,
Puis soldats désarmés, nous fûmes rassemblés
En un troupeau lamentable.
Les copains exténués, sans pitié fusillés,
Râlaient dans les vertes prairies,
Tenaillés par la faim, nous arrivons enfin,
Là-bas en Silésie.

Puis au camp de Sagan, continuent nos tourments
Derrière les tristes barbelés.  Par nos rudes gardiens
Traités comme des chiens, nous vivons de longues journées.
Affamés et sans pain, nous allons sans entrain
Aux corvées pour tromper notre ennui.
Mais les jours sont si longs que nous désespérons
Là-bas en Silésie.

Français en travaillant, nous dit le commandant
Vous aurez meilleure nourriture.
Mais malheureusement, paroles d'Allemand
Nous faisons toujours ceinture.  Aux travaux les plus durs
Nous allons sans murmures
Encadrés par ces soldats maudits.
Bien souvent menacés, et quelques fois frappés,
Là-bas en Silésie.

Mon malheur est si grand
Si tu savais Maman,
Que parfois à bout de courage,

Je  me prends à envier
Les camarades tombés
Dans l'horrible carnage.

Je préfère les batailles
Le feu et la mitraille
A mon sort de forçat avili.

A mon sort de bagnard
S'ajoute le cafard,
Là-bas en Silésie.

Mais malgré nos souffrances
Nous prenons patience
Un jour ce sera bien fini.

Nous gardons l'espérance
De revoir notre France
Adieu la Silésie.

Patoum, au premier plan, à la batterie

Refrain

Bien au delà des barbelés,
Bien au delà des miradors,
Au loin, vole notre pensée,
On se revoit civil encor'.

On revoit sa femme, sa mère,
Ses enfants, sa vieille maison.
On revoit tout un univers
Et tout ce à quoi nous vivons rêvons.

Même si l'existence réserve
A l'homme de fichus moments,
Du cran, que Diable! et de la verve,
De les montrer, c'est le moment.

Amis chantons à l'unisson.
Après la pluie, c'est le beau temps.
Nous reverrons
Nous reverrons notre maison,
Nous quitterons
Nous quitterons le camp d'Sagan.

1er couplet

Depuis que le bruit des batailles
De nous, peu à peu, s'éloigna
Chacun pensait : C'est la pagaille
Plus jamais on n'en sortira
Deux ans, trois ans, peut-être plus
Loin des nôtres, ici retenus
Armons nous donc de patience
Et si triste que soit le sort
Pensons aux copains qui sont morts.

2ème couplet

Lorsque la nuit dans le silence
Trop pensif, on tarde à dormir
La sentinelle marche en cadence
Soudain on vient de tressaillir
On sent remonter l'espérance
Un sifflet vient de retentir
Et tout aussitôt on repense
Qu'un jour on pourra repartir
Que la gare n'est pas bien loin
Et que là nous attend un train

3ème couplet

Dans ce camp où la vie s'égrène
Lentement, lentement combien
Que l'expérience nous apprenne
A gagner notre pain demain
Et tous de retour en France
Restons la main dans la main
En l'avenir ayons confiance
Travaillons et rendons en plein
Faisons tout pour que nos enfants
Ne soient pas prisonniers à Sagan