Michal Hausser-Gans
Treblinka 1942-1943

Une usine à produire des morts juifs dans la forêt polonaise
Calmann-Lévy; Illustrated édition (12 juin 2019)
ISBN : 978-2702163054

«  Auschwitz ce n’était rien [après Treblinka], Auschwitz c’était un camp de vacances.  »
Ainsi s’exprimait Hershl Sperling, l’un des très rares survivants du plus effroyable centre de mise à mort de l’«  Aktion Reinhard  ». Son propos peut sembler sacrilège au lecteur peu informé de la réalité de Treblinka. En effet si le nom de ce site est connu, son histoire, comme celle de Belzec et de Sobibor, l’est beaucoup moins, les nazis ayant pris grand soin d’effacer les traces de leur entreprise barbare, de liquider les derniers témoins et de raser les vestiges qu’ils abandonnaient. D’où le défi que pose cette «  impossibilité de rendre compte  ».
Ainsi, dès 1943, le site de Treblinka avait-il déjà repris l’aspect d’une exploitation agricole.

Dernière halte d’un chemin noir tracé depuis Berlin, Treblinka, parmi tous les centres de mise à mort, devança Auschwitz en efficacité. C’est là que la destruction des Juifs fut le plus «  expéditive  »  : près d’un million de personnes y furent assassinées en 400 jours. S’appuyant sur des sources inédites, Michal Hausser Gans décrit en détail, depuis sa genèse, le fonctionnement du camp, soulignant les transformations entreprises pour perfectionner la machine de mort. Jusqu’à la révolte du 2  août 1943, relatée par certains des survivants qui, contre toute attente, parvinrent à gripper la machine de ce modèle insurpassé de l’industrie génocidaire.
Cette étude exhaustive permet pour la première fois de rendre accessible à un large public la confrontation avec «  le pire du pire  » et avec ce cheminement vers l’horreur que l’Europe échoua si longtemps à déchiffrer.

Michal Hausser Gans est historienne et a longtemps travaillé pour le Beit Lohamei Haghetaot (musée des Combattants des ghettos), en Israël. Ses recherches sont notamment axées sur la problématique des ghettos et elle a publié sur des sujets et des figures tels que Janusz Korczak, les enfants et l’éducation dans la Shoah. Elle est actuellement chercheur attachée à Yad Vashem. Cet ouvrage est issu de sa thèse, soutenue en 2016 à l’université de Strasbourg.

 

Musique : Pages 139-142 & Page 220