Odette Gartenlaub
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Née à Paris le 13 mars 1922, Odette Gartenlaub est la fille ainée de Jacques et Pauline Gartenlaub.
Jacques (Shalom Yaakov) Gartenlaub, né le 21 août 1891 dans le village de Kimpolong en Bucovine et Pauline (Polly) Scharapan Gartenlaub, née à Londres le 26 mai 1905, se sont rencontrés à Paris et mariés en 1921.
Jacques Gartenlaub était horloger.
Ils deviennent Français en 1927. Ils ont 4 enfants :
- Odette Sarah, née le 13 mars 1922
- Georges Elimelekh, né le 25 mars 1926
- Régine, née le 2 août 1932
- Dina, née le 21 février 1937
. Odette commence l’apprentissage de la musique dès l’âge de 7 ans et deux ans plus tard elle entre au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris où elle obtient la même année une première médaille de solfège. En 1936, à l’aube de ses 14 ans, un premier prix de piano à l'unanimité lui est décerné dans la classe de Marguerite Long. Quelques mois plus tard, le dimanche 14 mars 1937, à la Société des Concerts du Conservatoire alors conduite par Philippe Gaubert, elle joue la Fantaisie de Schubert-Liszt pour piano et orchestre sous la direction de Gustave Cloez.
Lauréate à 15 ans du premier Concours International Gabriel Fauré, elle perfectionne ensuite sa technique pianistique auprès de Lazare Lévy et Yves Nat, poursuit ses études d’écriture avec Olivier Messiaen et Noël Gallon, étudie la composition avec Henri Busser et Darius Milhaud, et l’histoire de la musique auprès de Maurice Emmanuel et Louis Laloy. Ses études sont interrompues entre 1941 et 1945.
 
Après l'invasion de la France,  Jacques Gartenlaub est obligé de déclarer son entreprise comme juive, et elle est donc est aryanisée. L'appartement dans lequel ils habitaient est confisqué par les autorités françaises en 1941.
Ils confient des bijoux et des objets précieux qu'ils ont réussi à sauver à Georgette Cheverry - le professeur d'Odette - qui vit seule à Paris avec son petit garçon, tandis que son mari, chef du personnel à l’hôpital Laennec, a été fait prisonnier par les Allemands.
Odette, lauréate de nombreux prix de musique ne peut plus s'inscrire au Conservatoire interdit aux Juifs à partir de juin 1942, tout comme l'accès aux jardins publics, aux théâtres, aux cinémas... et n'ont accès aux magasins d'alimentation qu'une heure par jour.
Elle entre à l'UGIF (Union générale des Israélites de France) en tant qu'assistante sociale.
Les 16 et 17 juillet 1942, lors de la rafle du Vel’ d’Hiv’ à Paris et dans son agglomération, visant les familles juives étrangères, 13 000 personnes sont arrêtées dont 4000 enfants. De nombreux de leurs amis et connaissances sont arrêtés et déportés.
Les Gartenlaub ne sont pas raflés.
Le 18 juillet 1943, Odette entend qu'une nouvelle rafle va avoir lieu dans la nuit. En attendant de trouver une meilleure solution, Odette emmène ses petites sœurs chez son professeur de littérature, Georgette Cheverry.
Celle-ci retire de leurs vêtements l'étoile jaune, qu'elle brûle. Régine, 10 ans, et Dina, 5 ans, resteront une semaine dans le petit appartement parisien.
Puis Georgette les accompagne en train à la campagne, munies de faux papiers grossièrement réalisés aux noms de Régine et Dina Gartelot. Contrôlées par un officier Allemand, il examina longuement les papiers d'identité des deux enfants et les rendit sans dire un mot...
Elle confie les deux fillettes à un couple dans une ferme à La Chalopinière (Loiret), en les présentant comme des petites parisiennes ayant besoin de prendre le bon air. Puis elle rentre à Paris où elle reste en contact avec Jacques et Pauline Gartenlaub et leur fille Odette.
Georges, pour sa part, avait réussit à passer en zone sud et avait rejoint la résistance juive. Il vint rendre visite à ses petites sœurs en décembre 1943 et constata qu'elles n'étaient étaient malheureuses à La Chalopinière.
Une de leur tante, non-juive, vint les chercher en avril 1944 et les ramena à Paris. Elles y resteront quelques jours. Puis Georgette Cheverry les confie à Mme Cherrier, à Charolles (Saône-et-Loire), qui accepte de les prendre en échange du règlement de la chambre et des frais de vie. Les enfants y seront aimées et choyées et vont à l'école où Régine commence le à apprendre le latin. Quelques temps après, Georgette revint à Charolles avec sa mère et son petit garçon et y séjournera jusqu'à la fin de la guerre, s'occupant des deux fillettes.
Les alliés entrent à Charolles le 4 septembre 1944, quelques jours après la libération de Paris. Les fillettes y resteront cependant jusqu'en 1945 et finiront leur année scolaire avant de retrouver toute leur famille sauve.
Régine, une fois ses études terminées à Paris partira vivre en Israël (sous le nom de Rivka Avihail) et aura 6 enfants et de nombreux petits et arrière petits enfants.
En 1987 le comité de Yad Vashem a attribué à Georgette Cheverry, le titre de Juste parmi les Nations.
Odette Gartenlaub décède à Paris le 19 septembre 2014.

1er août 1943 : De gauche à droite :
- Devant : Régine, Pauline et Dina Gartenlaub.
- Arrière : Second row: Odette et Jacques Gartenlaub.
- Leur fils, Georges, n'est pas sur la photo

Odette Gartenlaub (coll. Odette Gartenlaub)
Renseignements complémentaires fournis par Mme Dina Gartenlaub

 
Odette obtient un Premier Grand Prix de Rome en 1948 avec la mise en musique d’un poème d’une centaine de vers de Charles Clerc à la gloire de Sainte-Geneviève.
Après trois années passées à la Villa Médicis, alors dirigée par Jacques Ibert, qui lui laisseront "une émotion inoubliable", elle rentre à Paris et poursuit une carrière de pianiste et de compositeur.
Pédagogue de renom, Odette Gartenlaub fait autorité dans ce domaine où elle a consacré une grande partie de sa carrière artistique et a marqué le paysage musical français de son empreinte décisive.

C’est à cette époque qu’elle enregistre pour l'ORTF l'œuvre pour piano de Claude Debussy avec Inghelbrecht et reçoit en 1954 le Grand prix du disque avec la chanteuse Flore Wend. Il n’est pas rare alors de rencontrer couramment son nom en tête des affiches des concerts parisiens.
On la verra ainsi se produire avec l’Orchestre de chambre de Maurice Hewitt (Salle Gaveau, 6 juin 1955), avec Fernand Caratge (flûte) et Colette Wyss (chant) à la Comédie des Champs-Élysées (11 juin 1955), dans un récital de piano organisé par l’U.F.P.C. à la Salle Gaveau, au cours duquel elle interprète la Toccata en ré mineur de Bach-Busoni, la Partita en si bémol majeur de Bach, la Fantaisie de Schumann, les Trois Préludes de Noël Gallon, la Toccata de Debussy, les Trois Pièces de Roussel et Trois Préludes de sa composition (27 novembre 1955) ou encore avec l’Orchestre national de la R.T.F., placé sous la direction de D.E. Inghelbrecht, avec lequel elle joue la Symphonie montagnarde de Vincent d’Indy (Théâtre des Champs-Élysées, 15 décembre 1955), et plus tard le Deuxième concerto pour piano de Liszt, le Concerto pour piano de Schumann, la Ballade de Fauré et son Deuxième concerto pour piano.
Soliste des Associations symphoniques et de l’Orchestre national de France, elle est nommée en 1959 professeur de solfège au Conservatoire national supérieur de musique de Paris.
Par la suite titulaire de la classe de déchiffrage, puis de celle de pédagogie de la formation musicale, elle signe profondément de son sceau, durant ses trente années d’enseignement, l’apprentissage du solfège qu’elle s’évertue de dispenser avec beaucoup d’autorité, considérant que le solfège n’est pas une fin en soi mais un moyen d’apprendre les bases nécessaires dans " la vraie musique ".
Sa renommée dans ce domaine lui vaudra d’ailleurs de nombreuses invitations à des colloques. Plus de 120 de ses anciens élèves après avoir obtenu le Certificat d'Aptitude (concours organisé par la Direction de la musique), enseignent actuellement dans des CNR ou Écoles de musique en France.

Retraitée du Conservatoire de Paris en 1989, elle se consacre désormais à l’interprétation pianistique et à la composition. Également fondatrice et présidente depuis 1984 de l’Association des Professeurs de Formation Musicale (A.P.F.M.), dont le dernier congrès vient de se dérouler à l'École de musique de Villeurbanne, avec pour thème : les musiques actuelles, elle continue d’œuvrer inlassablement et avec la même ardeur que lors de son entrée au CNSM pour l'enseignement approfondi de la formation musicale. Ses pièces de concours pour le Conservatoire de Paris ont été longtemps inscrites aux programmes des concours des prix, notamment sa Sonatine pour basson et piano en 1959, 1963 et 1966 et son Profils pour les mêmes instruments, en 1966 et 1970. Cette dernière œuvre vient d'ailleurs d'être reprise lors du concours du CNSM de Paris en 2000.

Son catalogue n'est pas principalement axé sur des œuvres pour piano, comme on pourrait le penser, mais aussi sur des ouvrages pédagogiques, des pages de musique de chambre, des pièces orchestrales et de la musique vocale. On y trouve cependant des pages de musique de chambre, des pièces orchestrales et de la musique vocale, le tout composé avec beaucoup de rigueur et de sensibilité, sans pour cela dédaigner l’originalité. C’est ainsi, par exemple, qu’on lui doit dans un domaine assez peu populaire une certaine participation au développement du répertoire soliste pour le trombone avec son Essai pour trombone basse, ou son Rite pour trombone et piano. Sa Pièce pour vibraphone, son Jeu et son Prélude pour harpe celtique ou encore son autre Pièce pour viole d’amour démontrent parfaitement sa quête de la nouveauté dans la tradition. Intéressée par toutes formes de musique, Odette Gartenlaub a notamment mis en musique pour chœur mixte et piano La Cassandre d’espoir et la Danse des fous de Jean-Claude Ibert (le fils du compositeur), a illustré pour l'ORTF les célèbres nouvelles de Louis Pergaud, De Goupil à Margot, histoires de bêtes, qui valurent d'ailleurs en 1910 à son auteur le Prix Goncourt, et pour France-Culture une série d'émissions littéraires consacrée à l'œuvre d'Henry James. Elle a également collaboré avec le poète belge de langue française Maurice Carême (1899-1978), dont le chef d’œuvre Mère (1935) remporta un grand succès auprès d’un public de tous âges. Elle mit en effet en musique, tout comme bien d’autres musiciens l’avaient fait avant elle (Darius Milhaud, Francis Poulenc ou encore Carl Orff) deux de ses poèmes : Ophélie et La Prière (pour voix de femmes). Les quelques numéros d’opus de musique vocale d’Odette Gartenlaub démontrent là encore une grande habilité d'écriture de la part du compositeur dans ce domaine. Il faut dire qu’elle dirigea en effet, au début des années soixante, un ensemble de chanteurs à l’époque où elle était chef de chœur à l’Union Libérale Israélite de la rue Copernic (Paris XVI°). Trop prise par ses activités d’enseignante au CNSM, elle dut d’ailleurs se résoudre à abandonner en 1964 cette direction de chœur pour laisser la place à son mari, le clarinettiste Bernard Haultier*, poste qu'il occupera jusqu’en juin 1979. Également compositeur, on doit à ce dernier, entre autres œuvres, Six préludes faciles pour guitare (Paris, Hortensia - Leduc, 1974), un Solfège rythmique par structures et dissociation pour le 1er cycle (Paris, Hortensia - Leduc, 1981), des mélodies...

Il est encore un autre domaine ou ce compositeur s’est essayé avec talent : le jazz, pour lequel elle a écrit, en collaboration avec Jack Diéval, surnommé "l’impressionniste du jazz", actuellement administrateur de la SACEM, un jazz oratorio intitulé Le Chemin. On sait le travail énorme de promotion de ce style de musique que Jack Diéval s’évertue de faire depuis fort longtemps, notamment auprès des jeunes en organisant des concerts, des colloques dans les lycées et universités ou encore en donnant des cours d’improvisation à l’Ecole Normale de Musique. C’est ainsi qu’Odette Gartenlaub, qui a également écrit avec lui deux autres œuvres orchestrales : Metacosme et Le Logos, a notamment enregistré en 1967 chez CBS ses Caractères de la Bruyère pour piano sur un disque présenté par Jack Diéval, comportant aussi bien la Fantaisie impromptu, 3e Étude op. 10, n°3 de Chopin, la Tabatière de Roger Boutry, que des pages d’Ellington (I am beginning to see the light) ou de Jack Diéval lui-même (Dream in Montebello). Quant à ses nombreux ouvrages pédagogiques, au programme des écoles de musique de toute la France, ils couvrent un vaste domaine. Édités chez Rideau Rouge - Carisch ou Hortensia, ils concernent aussi bien le déchiffrage instrumental, que des leçons de solfège à chanter ou encore l’harmonisation au piano.

Commandeur des Arts et des Lettres (1989), excellente musicienne, pédagogue attentif, Odette Gartenlaub est aussi et surtout une personne chaleureuse et affable. Sa modestie naturelle l’a peut être empêchée d’atteindre les plus hauts sommets de la célébrité, mais qu’importe, cette femme de cœur qui a préféré se vouer à l’enseignement plutôt qu’à l’interprétation reste un exemple pour tous ceux qui l’ont approchée de ce que peut être un parfait musicien accompli. Son œuvre restera longtemps aux programmes des conservatoires de musique, n’en doutons pas!

Denis HAVARD DE LA MONTAGNE (décembre 2000)

Le Conservatoire de Strasbourg a rendu un hommage à Odette Gartenlaub lors d’un cycle de concerts/conférence du 16 au 21 juin 2004, au cours duquel plusieurs de ses œuvres ont été données. Le 16 juin, Palais des Fêtes à Strasbourg, Chœurs des classes de formation musicale, Ensembles instrumentaux et Orchestre à cordes junior du Conservatoire de Strasbourg : Œuvres pour voix et instruments de Mendelssohn et Schumann transcrites par Odette Gartenlaub, Deux Images pour ensemble instrumental, Leçons à chanter dans le style d’auteurs orchestrées par Odette Gartenlaub ; le 17 juin, bibliothèque du Conservatoire, rencontre avec " Odette Gartenlaub, pianiste, compositrice, pédagogue " ; le 19 juin, auditorium du Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg : Composition pour violoncelle et piano, Ponctuations pour guitare, Trois Caractères pour trombone et orchestre à cordes, version avec piano, Étude concertante pour alto solo, Images d’Epinal pour piano, Silhouette pour hautbois et piano, Dialogue pour saxophone et piano, Ophélie et Prière pour voix de femmes (poèmes de Maurice Carême) ; le 20 juin, église Saint-Aloïse à Strasbourg-Neudorf et le 21 juin, Grande Salle de La Laiterie-Artefact à Strasbourg, Orchestre symphonique du Conservatoire de Strasbourg, direction : Julien Masmondet : Ma Mère l’Oye de Maurice Ravel, Concerto pour flûte et orchestre d’Odette Gartenlaub (Malgorzata Waluga Hlawsa, flûte) et L’Oiseau de feu d’Igor Stravisnky.

UN TEXTE D'ODETTE GARTENLAUB
Publié dans le numéro 23 (mars 1953) de la revue Le ConservatoireL’arrivée à la villa Médicis est pour le Prix de Rome une émotion qui reste inoubliable. On ne peut croire tout à fait à la réalité de cette vie qui s’offre à nous pour trois années. Trois belles années à passer dans un cadre enchanteur qui est aussi l’un des plus beaux sites de Rome.
Le palais, qui s’élève sur la colline du Pincio, sévère et séduisant à la fois, avec ses jardins qu’abritent les lauriers et les pins-parasols, permet de contempler la ville entière, lumineuse et. baignée d’or; ses maisons ocres et fauves. ses terrasses, ses coupoles et ses montagnes environnantes qu’un léger voile bleu semble recouvrir. Au milieu de l’harmonie des cloches qui flotte dans l’air et monte vers le ciel, on se croirait transporté dans un monde irréel.
Les premières semaines, je dirais même les premiers mois, sont consacrés à la découverte de Rome, - et pourtant au dernier jour encore, on la découvre. Il faut d’abord s’imprégner de l’air de Rome, de l’ambiance de la ville, de la vie romaine, du charme de la rue. Il faut respirer, écouter, savoir regarder. C’est alors qu’on prend contact avec le passé et que l’on évoque les Vestales dans leur jardin du Forum, ou la foule acclamant les vainqueurs au Circus Maximus, qu’on apprécie la grandeur de Michel Ange et du Bernin. Ce sont les fontaines capricieuses et reposantes, leurs monstres familiers, les Thermes de Caracalla, Saint-Paul-hors-les-Murs, les endroits secrets qui composent la Rome de chacun, et les paysages classiques, Piazza di Spagna, Voie Appienne, qui sont la Rome de tous.
On s’émerveille de pouvoir faire vivre tout ce qui jusque là n’était qu’imaginé et de revenir à loisir aux lieux aimés. Quel enchantement que de se promener en flânant dans les rues de Rome, au bord du Tibre, en plein Transtévère ou sur les hauteurs du Janicule. Il y a constamment des effets de surprise, des coups de théâtre qui font surgir, au sortir d’une petite rue, la piazza avec sa fontaine, son église et son palais, ou un splendide jardin derrière une façade sévère, images romaines.
Tout en faisant ses "; Promenades dans Rome ";, le pensionnaire s’installe, aménage son studio à sa guise et découvre les petits objets dont le souvenir demeurera toujours. Il faut avouer que le déracinement vous livre au "dolce farniente" qui insensiblement vous envahit dans cette vie douce et facile, et l’on doit vite se ressaisir, car on arrive à Rome avec de grands projets; il faut essayer de les accomplir.
L’arrivée des nouveaux coïncide avec la grande période de travail des anciens : on achève les envois, et peu de temps après, les œuvres des pensionnaires paraissent au concert ou à l’exposition. La villa est alors en pleine effervescence : des ateliers sortent les grands châssis des architectes, les bas-reliefs des sculpteurs, les paysages des peintres; les drapeaux, français et italien, flottent sous "la loggia", les "carabinieri" montent la garde et la cérémonie officielle se déroule solennellement.
Après ce grand événement, la villa se dépeuple peu à peu : nous sommes au mois de mai, ce sont les départs pour toute l’Italie. Ici, c’est Naples, gaie et bruyante, grouillante de vie; c’est Pompéi, vision de la vie antique; c’est la merveilleuse route qui longe la mer jusqu'à Amalfi, Ravello; c’est la Calabre solitaire, les monts de la Sila que gagne la route parmi les orangers magnifiques et les citronniers. Ce sont les temples colorés de la Sicile, la Sardaigne montagneuse, sauvage, et ses monuments préhistoriques, les singuliers "muraghi". Là, ce sont les belles plaines d’Ombrie, les tendres collines de la Toscane, les larges vallées, les gorges profondes des Abruzzes; c’est Vérone avec sa splendide architecture moyenâgeuse, Venise et sa suite de visions fantastiques, Bologne et ses rues à portiques, ses tours, ses musées, Ravenne et ses mosaïques. Ce sont les ruines étrusques, Ansedonia, Tarquinia, Cerveteri. Partout on s’émerveille devant tant de beautés, de grandeur, de diversité, chantées par les plus grands poètes du monde. On évoque l’ombre du Tasse, l’Arioste, Dante... Et l’on voudrait ne rien oublier, tout étreindre, tout voir : c’est un tel enrichissement de l’esprit qui vient s’ajouter au plaisir des voyages.
Souvent, on va plus loin, en Grèce, en Egypte, et l’on rentre dans " notre "; villa, mettre en ordre ses souvenirs et reprendre le travail. La joie du retour est toujours très grande : après ces journées mouvementées à travers les villes, les musées, on aime à retrouver le calme de la villa, à revoir la belle "loggia" et le fin Mercure de Jean Bologne. Et l’on s’attache à chaque arbre, à chaque pierre.
Ces trois années sont une étape unique et se placent en marge de la vie normale. C’est une période riche de sensations artistiques. En toute tranquillité d’esprit, on peut se donner à ses travaux, approfondir, recommencer autant de fois qu’il est nécessaire l’œuvre entreprise. On a le temps de penser, de réfléchir : c’est une paix qu’il est rare de trouver. Du haut de la Tour qui m’abritait pendant ce merveilleux séjour où, de l’aube au coucher du soleil, je pouvais admirer le magnifique panorama qui s’étendait devant moi, avec l’harmonieuse succession de ses couleurs veloutées, je croyais vivre un peu dans une atmosphère de paradis.Odette Gartenlaub
Grand Prix de Rome 1948*
Son frère, Jacques Haultier, décédé depuis quelques années, était un bassoniste réputé. On lui doit notamment une méthode courante d'enseignement, Le débutant bassoniste, écrite en 1955 et l'enregistrement en 1964, avec l'Orchestre de Chambre de la Sarre, sous la direction de Karl Ristenpart, de la Symphonie concertante pour violon, violoncelle, hautbois, basson et orchestre de Joseph Haydn.

 

CATALOGUE DES ŒUVRES
PIANO
Cinq pièces faciles : Secret, Rêve, Jeu, Valse, Choral (Hortensia - Leduc)
Avec mélancolie, pièce facile (Durand)
Avec tourment, pièce facile (Durand)
Avec grâce, pièce facile (Durand)
Avec belle humeur, pièce facile (Durand)
Petite étude pour les tierces, pièce facile (Durand)
Petite étude pour les mains alternées (Durand)
Sept Études pour les intervalles, moyenne difficulté (Durand)
Grave et Toccata, moyenne difficulté (Durand)
Fantasque, difficile (Durand)
Les Caractères de La Bruyère, difficile (Hortensia - Leduc)
Trois Visages, difficile (Hortensia - Leduc, 1987)
Images d’Épinal, très difficile (Hortensia - Leduc, 1988)
51 Miniatures pour piano à 4 mains, débutants à élémentaires (Combre)
Voltiges pour 4 pianos
Mécanique pour 4 pianos
Zig-Zag pour 2 pianos
Enfantillages pour 2 pianos
Panorama, deux pièces faciles pour piano (Billaudot)
PIANO ET FLÛTE
Cinq Pièces faciles, version pour piano et flûte (Hortensia - Leduc)
Six Pièces pour flûte ou flûte à bec soprano (Durand)
Trois Récits pour flûte et piano, pour le 1er cycle (Combre)
PIANO ET CLARINETTE
Trois Estampes pour clarinette et piano (Combre)
Deux Pièces pour clarinette et piano : Pour rêver, Pour rire (Combre)
Chant pour clarinette et piano, facile (Billaudot)
PIANO ET SAXOPHONE
Dialogue pour saxophone et piano (Combre)
PIANO ET TROMBONE
Rite
pour trombone et piano, facile (Billaudot)
PIANO ET TROMPETTE
Historiette, pièce pour trompette et piano (Combre)
PIANO ET VIOLON
Souvenances pour violon et piano ou alto et piano
PIANO ET VIOLONCELLE
Pièces pour violoncelle et piano
INSTRUMENTS DIVERS
Pièces pour harpe
Parallèles pour 2 harpes
Environnement, pour cinq harpes (Billaudot)
Jeu pour harpe celtique (Billaudot)
Prélude pour harpe celtique (Billaudot)
Pièce pour vibraphone
Pièce pour viole d’amour
Berceuse pour flûte et harpe(Lemoine)
Séquence pour harpe et flûte (Combre)
Séquence pour harpe et flûte
Esquisses pour clarinette solo (Combre)
2 Essais pour harpe solo (Combre)
Turbulence, Oscillation, 2 pièces pour trompette solo (Combre)
MUSIQUE DE SCÈNE, ILLUSTRATIONS MUSICALES
Horace (disque, éd. Bordas)
Polyeucte (disque, éd. Bordas)
De Goupil à Margot, pour ensemble instrumental, texte de Louis Pergaud, pour l'ORTF
Illustration sonore, pour ensemble instrumental, d'une série d'émissions littéraires consacrée à l'œuvre d'Henry James (France-Culture)
MUSIQUE VOCALE
La Cassandre d’espoir, pour chœur mixte et piano, texte de Jean-Claude Ibert (Leduc)
Danse des fous, pour chœur mixte et piano, texte de Jean-Claude Ibert(Leduc)
Ophélie, chœur a capella pour voix de femmes, poème de Maurice Carême (éd. du CNR de Strasbourg)
La Prière, chœur a capella pour 3 voix d'enfants, poème de Maurice Carême (éd. du CNR de Strasbourg)
Le Chemin, Jazz oratorio pour chœur mixte et orgue, écrit en collaboration avec Jack Diéval, (Diéval-Dicado)
MUSIQUE POUR ORCHESTRE
Adagio, pour orchestre
Combat, mouvement symphonique pour orchestre
Psaume, pour chœur et orchestre
Espace sonore, pour deux voix de femmes et petit orchestre (Billaudot)
Concerto, pour flûte et orchestre (Billaudot)
Deuxième Concerto, pour piano et orchestre (Combre)
Concerto, pour clarinette et orchestre
Metacosme, avec Jack Diéval
Le Logos, avec Jack Diéval
Ballets pour Caserta, séries de courtes pièces pour petit ensemble
Deux Images pour orchestre à cordes et 2 solistes : hautbois, clarinette, 2 pièces faciles (Combre)
Neguev 1961 (Billaudot), musique légère
Fumées (Billaudot), musique légère
Balancelle (Billaudot), musique légère
Danse de Fantoche (Billaudot), musique légère
Pirouettes, avec piano (Billaudot), musique légère
MUSIQUE DE CHAMBRE
1er Quintette à vent pour flûte, hautbois, clarinette, basson et cor
Sextuor pour flûte, hautbois, clarinette, basson, cor et percussion
Tubulaire, octuor pour 4 trompettes et 4 trombones
2ème Quintette à vent pour flûte, hautbois, clarinette, basson et cor
MORCEAUX DE CONCOURS POUR LE CNSM de PARIS
CONCOURS DES PRIX

1953 - Trois Pièces brèves pour cornet ou trompette si b et piano (Eschig)
1959 - Sonatine pour basson et piano (Combre)
1963 - Composition pour violoncelle et piano (Transatlantiques)
1966 et 2000 - Profils pour basson et orchestre de chambre. Réduction basson et piano (Combre)
1974 - Silhouette pour hautbois et piano (Durand)
1974 - Pour le cor, cor et piano (Durand)
1974 - Essai pour saxhorn ou tuba et piano (Durand)
1974 - Trois Caractères pour trombone et orchestre de chambre (Hortensia - Leduc) (réduction pour trombone et piano)
1976 - Parcours pour clavecin (Hortensia - Leduc)
1977 - Ponctuations pour guitare (Durand)
1978 - Sarcasme pour trompette et piano (Durand)
1983 - Improvisation pour trombone solo (Hortensia - Leduc)
1984 - Étude concertante pour alto solo (Billaudot)
TRANSCRIPTIONS
Dolly, 6 pièces pour piano à quatre mains op.56, Gabriel Fauré
- transcription pour 2 flûtes et piano (Leduc)
- transcription pour 2 voix et piano (Hortensia - Leduc)
Le Pas espagnol : transcription pour 2 trompettes et piano (Leduc)
6 études en forme de canon, Schumann, transcrites pour 2 voix ou 2 instruments et piano (Hortensia - Leduc)
14 Romances sans paroles, Mendelssohn, transcrites pour 1 ou 2 voix et piano (Hortensia - Leduc)
Transcription de 4 Fugues du Clavier bien tempéré de J.-S. Bach pour 4 trombones (Delatour)