Edouard Kriff (Joseph Edouard Krihiff) est un
chanteur d'opéra (ténor) français.
Alger le 3 août 1905
- Paris le 19 mars
1966.
Edouard Kriff
En septembre 1938 Jacques Rouché l’engage pour son premier contrat à l’année au Théâtre National de l’Opéra de Paris. Il chante les rôles de Samson du Samson et Dalila de Saint-Saëns, Radamès d’Aida de Verdi puis Faust de la Damnation de Faust de Berlioz. En 1939, il se marie et devient père d'un enfant.
La guerre est déclarée. Il est soldat à Laon.
Après l’armistice de juin 1940, il est contraint de passer en zone libre. Au
moment de l'exode, début juillet 1940, il quitte la capitale avec sa famille à
laquelle s'est jointe sa mère Fortunée, née Tubiana (veuve de guerre). Après
l'Armistice, il tente de revenir en zone nord (la France étant coupée en deux)
mais est refoulé par les Allemands en tant que juif à Chalon (s/Saône) le 2 août
1940. Il s’installe à Marseille où l’Opéra l’accueille. On le voit et on
l’entend à la Radio Nationale, la plupart du temps sous la direction de Paul
Bastide dans une trentaine de premiers rôles.
Au soir du 21 janvier 1943, il interprète le rôle de Mario : - "...Et je n'aimais jamais autant la vie !" et rentre chez lui, 33 rue du Musée. Le lendemain, il est arrêté par la police collaborationniste française, en même temps que sa mère, dénoncés en tant que juifs par des employés du théâtre, du moins s'il faut en croire les dires de l'officier allemand qui l'interroge à la prison des Baumettes.
Fortunée Kriff sera enfermée à Compiègne puis à Drancy avant d'être portée
disparue à Majdanek le 27 mars 1943.
Lui prit la décision de s'évader. Il parviendra à sauter du train pendant la
nuit du 24 au 25 janvier, sera recueilli par un prêtre puis un médecin et amené
dans une famille de Firminy, les Durif pour y être soigné. Muni d'une fausse
carte d'identité, il regagnera Marseille, sera caché pendant deux mois par la
famille Josuan au Lycée musical du 10 boulevard Salvator puis la famille Mansio
à Bouc-Bel-Air avant de pouvoir être évacué dans l'Ardèche où, avec sa femme et
son fils, il attendra grâce à des maquisards ardéchois la libération de Paris.
En 1944, il reprend ses activités à l’Opéra-comique où il chante Don José de Carmen, Werther (rôle titre), Hoffmann des Contes, Canio de Paillasse. Il est Hippias à la reprise des Noces Corynthiennes d’Henri Büsser à l’Opéra en 1949 et Julien à la reprise de Louise de Gustave Charpentier en 1950. De 1956 à 1958 il est directeur de la scène de l’Opéra Comique.
En 1961, il crée avec George Hirsch, ex-administrateur de la RTLN (Réunion des théâtres lyriques nationaux) une association destinée à rapprocher le théâtre, particulièrement musical des populations de la banlieue parisienne. C’est Rayonnement du Théâtre. Des solistes de l’Opéra, pour le chant : Jacqueline Brumaire, Alain Vanzo, Michel Cadiou, Michel Dens et de la danse de l’Opéra, Liane Daydé, Michel Renault s’y produisent régulièrement dirigés par des chefs comme Jésus Etcheverry et Richard Blareau. Maurice Escande de la Comédie Française vient également participer à l’expérience décentralisatrice de même que le grand pianiste Daniel Wayenberg.
En 1964, grâce à Georges Dardel, président du Conseil général de la Seine, une nouvelle association voit le jour en prolongement de la précédente : Le Théâtre de la Région Parisienne. Ses moyens financiers sont assez considérables pour l’époque dont Edouard Kriff reste le délégué général, qu’il était dans la précédente association.
Il le demeure jusqu’à son décès causé par un cancer généralisé, le 29 mars 1966.
1934
01 Tango – Duo avec De Lara
02 C’est peu de chose – Valse Boston – Musique de R. Ervan, paroles de Jean
Boyer
03 Rejoue, beau Tzigane – Tango – De l’opérette Le Tzigane noir – Musique de Vacek, paroles de Ch.L. Pothier et Jean Cis
04 Pourquoi Nina – Tango – Musique de C. François, paroles d’Armando Fragna.
1938
05 Puccini : La Fanciulla del West – « Ch’ella mi creda »
06 Puccini : Tosca – «O de beautés égales»
07 Wagner : Lohengrin – Récit du Graal (en français) suivi de « Mon cygne aimé »
1949
08 Bizet : Carmen – Extraits du 2ème acte avec Solange Michel (enregistrement
public au palais d’Orsay le 9 décembre 1949)
1950
09 Charpentier : Louise – Gala à l’Opéra-Comique, le 28 février 1950, pour le
cinquante-naire de la création -
Scènes 1, 2 et 3, avec Geori Boué et Solange
Michel, sous la direction d’André Cluytens.
10 Charpentier : Louise – Suite du gala
11 Charpentier : Louise – Suite du gala
1952
12 Sachs : Mélodie sans titre
13 Reyer : Sigurd – «Le bruit des chants s’éteint dans la forêt immense »
14 José Serrano : El Trust de los tenorios
15 Tosti : Torna a Sorriente
16 Verdi : Aïda – Air de Radamès (en français)
17 Tosti : Marechiare
18 Wagner : Siegfried – Chant de la forge (en français)