Un mécène dans la tourmente de l’Histoire : la comtesse Lily Pastré
A l’heure où le mécénat culturel n’est plus qu’affaire d’entreprises et de
dégrèvements fiscaux, on a tendance à oublier qu’il fut longtemps le fait de
personnalités singulières et fortunées ; des hommes et des femmes qui, pour
n’être pas eux-mêmes de grands créateurs, n’en occupent pas moins une place
fondamentale dans l’art de leur époque. Aider des artistes souvent besogneux à
aller jusqu’au bout de leurs projets n’est sans doute pas dénué d’une forme de
narcissisme. Mais c’est, dans tous les cas, un acte généreux et pas toujours
payé en retour. La comtesse Lily Pastré (1891-1974) appartient
à cette famille d’esthètes philanthropes. Riche – et même très riche -, elle a
dépensé sans compter pour faire vivre la culture et ses acteurs à une époque où
la plupart des gens ne songeaient qu’à manger et à survivre. Désengagement
aristocratique ? Sûrement pas ! Car ces artistes-là étaient souvent des
proscrits au regard des lois politiques et raciales d’alors et, à plus d’un
égard, elle a contribué à leur salut. Voit-on mieux sa dimension héroïque ? Si
l’on excepte une période parisienne d’environ quinze années, toute sa vie se
sera déroulée dans ce quartier si pittoresque de Montredon.
C’est là qu’elle naquît Marie-Louise Double de Saint-Lambert le
9 décembre 1891. Russe par sa mère, Véra Harritoff, elle était
aussi l’arrière-petite fille d’Anne-Rosine Noilly-Prat qui
régenta pendant trente-sept ans la grande maison de liqueurs marseillaise du
même nom. Une jeunesse dorée entre le tennis (elle passait pour être une très
bonne joueuse) et le piano. En 1916, celle qui était alors une blonde et mince
jeune femme épouse un voisin, le comte Jean Pastré, lui-même
héritier d’une prestigieuse famille de négociants marseillais. Trois enfants,
Nadia (1920), Dolly (1921) et Pierre (1924) naîtront de leur union. Le couple va pourtant se défaire et la désormais
comtesse Pastré part vivre à Paris jusqu’en 1940.
La défaite française et l’occupation allemande la ramènent à Marseille – « zone libre » jusqu’en 1942. Son ex-époux lui a laissé la jouissance d’une propriété au cœur du domaine Pastré : la Villa Provençale. Lily la réaménage entièrement selon son goût et commence à y recevoir des personnalités de passage (Joséphine Baker, Édith Piaf).
Dans sa villa de Montredon, c’est à présent un va-et-vient incessant. On y croise des musiciens (Pablo Casals, Darius Milhaud, Georges Auric, Samson François, Rudolf Firkušný (1912-1994)), des peintres (André Masson, Rudolf Kundera qui sera son portraitiste) et des hommes de lettres (Lanza Del Vasto, Marcel Brion, Gérard Bauer). Certes, elle n’est pas la seule, durant cette trouble période, à exercer une activité de mécénat ; et l’on ne peut que citer ici des personnalités comme Cécile de Valmalète et Marguerite Fournier, très estimée de Paul Valéry. Mais Lily Pastré va le faire avec un faste inégalé.
Des concerts, chez elle, sont donnés tous les jours. Sa table est également ouverte et bien garnie ; chaque soir, ce sont vingt à vingt-cinq convives qui s’y régalent à ses frais. En outre, elle a ses protégés qu’elle héberge sans limitation de durée, notamment des musiciennes d’origine juive : Lily Laskine (1893-1988), Youra Guller (1895-1981), Monique Haas (1909-1987), Madeleine Grey née Madeleine Nathalie Grunberg (1896-1979) et surtout la pianiste Clara Haskil (1895-1960). Cette dernière, atteinte d’une tumeur au cerveau, sera opérée avec succès grâce à l’aide financière de la comtesse. C’est encore elle qui lui obtiendra, un peu plus tard, un visa pour la Suisse, la sauvant ainsi de la déportation.
De toutes les soirées artistiques qu’elle finance durant ces années, la plus mémorable reste cette unique représentation, le
27 juillet
1942, du «Songe d’une nuit d’été» de Shakespeare sur une musique de Jacques
Ibert dans une mise en scène de Jean Wall
(Jean Salomon WallensteinNé
le 31 décembre 1899, décédé le 24 octobre 1959) et Boris Kochno
(Boris Evgenievich Kochno ou Kokhno (Russe : Бори́с Евге́ньевич Кохно́; 3 Janvier 1904,
Moscou – 8 Decembre 1990, Paris).
Manuel Rosenthal (compositeur et chef d'orchestre français, né
à Paris le 18 juin 1904 et mort dans la même ville le 5 juin 2003. Enfant juif
né de mère russe et de père français) est au pupitre et dirige l'Orchestre National
et Félix Raugel (Saint-Quentin 27 novembre 1881 – Paris 30 décembre 1975) musicien, chef
d'orchestre et musicologue français) dirige les Chœurs.
Pour habiller les 52 comédiens de la pièce, Lily Pastré confiera ses
rideaux et ses tentures au jeune Christian
Jacques Bérard («
Bébé » , est un peintre, illustrateur, scénographe, décorateur
et créateur de costumes français, né le 20 août 1902 à Paris 7ème et décède le 12 février 1949 à Paris 6ème), qui les
transformera en costumes de scène. Aucune trace n’en est restée puisqu’à l’issue
de la soirée, ils furent tous brûlés pour être fidèle à l’esprit du « Songe ».
Le peintre tchèque Rudolf Kundera (peintre tchèque, né à Brünn en margraviat de Moravie, le 9 mars 1911 installé en France
depuis 1939, mort le 9 janvier 2005 à l'âge de 93 ans à Cassis
(Bouches-du-Rhône).a laissé de nombreux croquis de tous ces
artistes et le critique musical roumain, Antoine Goléa
(né Siegfried Goldman le 30 août 1906 à Vienne et mort le 12 octobre 1980 à Paris
15ème est un musicologue français d'origine roumaine).a décrit cette soirée
inoubliable. Le tout en présence du consul de l’Allemagne nazie
Le songe d'une nuit d'été Costumes de Christian Bérard Représentation du 27 juillet 1942 |
Mais cette enclave paradisiaque sera malgré tout rattrapée par la guerre,
puisque les soldats allemands y prendront, un temps, leurs quartiers.
Vient enfin la Libération. Elle ne met pas un terme, loin de là, aux prodigalités de
la comtesse. La compagnie du Rideau Gris de Louis Ducreux
continue d’en bénéficier, d’autant qu’elle a créé, en 1942, « Une grande fille
toute simple » d’André Roussin dont le personnage d’Edmée est directement
inspiré de Lily Pastré. Elle se tourne aussi vers Aix où Gabriel
Dussurget vient de créer, en cette année 1948, un festival d’art
lyrique promis à un bel avenir. Lequel n’aurait sans doute jamais pu débuter
sans le soutien de la comtesse. Elle en sera pourtant peu à peu écartée quand
celui-ci sera devenu une entreprise rentable. Déçue, Lily Pastré se replie de
plus en plus sur ses terres et ses souvenirs. Elle n’en reste pas moins sensible
aux demandes qu’on lui adresse ; l’un de ses derniers gestes généreux sera
d’offrir à l’abbé Pierre une parcelle de son domaine pour les Compagnons
d’Emmaüs. Mais sa fortune a fini par fondre comme neige au soleil et, le 6 juin
1974, elle se voit contrainte de céder à la Municipalité sa Villa Provençale.
Deux mois plus tard, le 8 août, elle décède dans sa quatre-vingt troisième
année. Bien vite la totalité de ses terres deviendra propriété de la Ville de
Marseille. Quand vous irez vous promener dans la verdoyante Campagne Pastré,
ayez une pensée pour cette grande dame de l’esprit et du cœur qui en fut – avec
quelle magnificence ! – la propriétaire et l’animatrice incomparable.
N.B. : outre l’article d’Eliane Richard dans le volume collectif, «Marseillaises, 26 siècles d’histoire» (Edisud, 1999, ISBN: 2-74490-079-6), nous nous sommes appuyés, pour les besoins de ce portrait, sur l’ouvrage de Jean-Michel Guiraud, «La Vie Intellectuelle et Artistique à Marseille à l’époque de Vichy et sous l’occupation 1940-1944» (Éditions Jeanne Laffitte, 1999, ISBN: 2-86276-340-3).
Marseille, 27 juillet 1942 : "Le Songe d'une nuit d'été", la Comtesse
Lily Pastré
Photographie de Lily Pastré, fin des années 30 On a peine à la croire quand on songe à la
plupart de ses portraits photographiques qui évoquent souvent une toute autre physionomie,
une pesante apparition, à la fois autoritaire et burlesque, une sorte de Général Dourakine au féminin.
Edmonde Charles-Roux n'a jamais cessé de témoigner en sa faveur; sans être pour autant inconditionnelle,
elle conserve à son égard une grande tendresse et une immense estime. Elle raconte que Lily Pastre
fut durant sa prime jeunesse "une liane enchanteresse, très
proustienne et blonde, une excellente joueuse de tennis". Ses appartenances et ses convictions ne se situent certes pas du côté du Front Populaire et du Surréalisme. En fait, il faut bien dire que Lily Pastré n'a aucune conscience politique : l'association Pour que vive l'esprit qu'elle avait constituée était parfaitement hétéroclite, les membres de son comité de patronage n'étaient pas tous de la même étoffe. Elle prend des risques pendant la Seconde Guerre mondiale, aide et sauve des intellectuels et des musiciens juifs. Elle se comporte comme une femme généreuse, pendant les années cinquante, vis à vis des chiffonniers d'Emmaüs à qui elle confie une partie de son domaine. Elle n'aura pas pour autant la moindre conscience de ce que peut engendrer la lutte des classes. On associe légitimement son action en faveur du théâtre et de la musique à l'effervescence culturelle dont Marseille fut le creuset pendant les années quarante. Quand bien même des artistes proches de l'extrême-gauche comme Victor Brauner, Sylvain Itkine et André Masson la fréquentèrent, quand bien même on l'aperçoit dans un rôle de figurante à Hyères lors du tournage des Mystères du Château de Dé de Man Ray, Lily Pastré n'a pourtant presque rien de commun avec ce que pouvaient entreprendre les compagnons de Varian Fry et d'André Breton : la Villa Air Bel et l'Emergency Rescue Committee ne font pas partie de ses lieux d'élection. Son amitié pour Jean Ballard et les Cahiers du Sud relève de la sociabilité marseillaise. S'il faut lui chercher dans le Sud une structure homologue à sa demeure de Montredon, on peut songer au salon de Marguerite Fournier qui accueillit dans sa maison proche de l'abbaye Saint-Victor Paul Valéry, Marguerite Long, Bohuslav Martinù et Charles Munch. Pour caractériser son audace, son humour et son invincible étourderie, il faut se ranger derrière l'avis d'Edmonde Charles Roux qui estime, dans un entretien avec Michel Enrici, qu'elle frisait "l'inconscience et parfois l'héroïsme des somnambules : Lily Pastre vit son histoire à sa manière et la grande histoire la croise." Un bouleversement de sa vie la plus personnelle acheva de la faire s'engouffrer compulsivement dans l'amour du théâtre, de la danse et de la musique. Les infidélités de son mari, "grand séducteur devant l'éternel", la contraignent au divorce à la fin de l'année 1939, une décision que la haute bourgeoisie marseillaise accepte très difficilement. Cette cassure de sa vie la fait grandement chavirer, Laure Kressmann en décrit les conséquences immédiates : "elle n'a plus confiance en elle, se laisse aller, perd toute coquetterie, accumule les kilos et ne dédaigne pas de boire un peu trop pour oublier tout ce qu'on lui raconte sur son mari et sa nouvelle conquête ... elle malmène son corps jusqu'à le rendre difforme, elle tire un trait sur sa vie intime". Elle fut de ceux qui très rares, pendant les temps infiniment lugubres de la Seconde Guerre mondiale, surent porter secours et assistance. Son action se voua principalement à de vieilles connaissances avec lesquelles elle avait entretenu des liens pendant ses séjours à Paris ou bien à des personnes de grande réputation. Quand on cite les personnes qui lui sont redevables, il faut passer par les rites du "name-dropping". Hors Montredon, pour des soirées musicales qui se déroulèrent à Marseille, on lui doit de nombreux subsides. Par exemple, on mentionne volontiers sa générosité en faveur du Marseillais Louis Ducreux et de sa troupe du Rideau Gris qui interprète avec Madeleine Robinson, à la mi-septembre de 1940, Musique légère au Pathé-Palace. De même pour des concerts de musique de chambre qui permirent d'écouter Pablo Casals et Clara Haskil.
André Masson, Marseillle- La Cité, crayon gras sur papier, 24 x 31 cm. Pour la sauvegarde de Clara Haskil qui connut à Marseille de graves difficultés de santé, sa promptitude et l'ampleur de ses moyens financiers furent déterminants. En avril 1942, la pianiste se plaignait de violents maux de tête ; elle avait le sentiment de perdre la vue. Lily Pastré se met en quête d'un spécialiste. La chance veut qu'elle rencontre un médecin de grand talent, Jean Hamburger qui faisait partie du réseau des résistants du musée de l'Homme et qui était venu se cacher à Marseille. Le jeune réfugié diagnostique chez Clara une tumeur de l'hypophyse qui coince son nerf optique et peut la rendre aveugle. Une opération d'urgence est nécessaire, la comtesse Pastré accepte immédiatement d'en assumer la totalité des frais. Jean Hamburger demande qu'un chirurgien vienne de Paris. Clara Haskil subit une anesthésie locale, trente piqures de cocaïne sont nécessaires : la musicienne restera consciente pendant toute sa trépanation à l'Hôtel-Dieu, le 29 mai. Après quoi, en pleine convalescence, elle participe en juillet à un festival Mozart programmé à Montredon. L'orchestre est dirigé par Félix Raugel. Ses auditeurs se souviennent de l'apparition d'une personne pâle et voûtée qui s'avance lentement devant les projecteurs : elle a 50 ans, son visage est entouré de pansements qui dissimulent ses plaies et son crâne rasé. Laure Kressmann rapporte que "lorsque ses doigts touchent le clavier, malgré son apparence chétive et fragile, elle dégage une énergie et un rayonnement insoupçonnables". Quelques semaines plus tard, Lily Pastré obtient pour elle un visa qui lui permet de rejoindre la Suisse ; elle reprendra des forces dans la maison de son ami Charlie Chaplin. Night summer dream
Georges Auric, Youra Guller et Clara Haskil à Montredon.
Les invités permanents et les passagers de quelques jours se pliaient volontiers au rythme des séquences qu'elle prescrivait. Le déjeuner est à 13 heures. Après quoi c'est la sieste, souvent troublée par les pratiques musicales de Lily qui, raconte Edmonde Charles-Roux fut "moquée tout autant qu'elle a surpris ... Dans la journée elle s'obstine à pénétrer les secrets de la scie musicale. Lily joue de la scie ! Et l'on nous demande de faire silence tandis que miaule l'instrument". Ensuite, les hôtes font une partie de croquet : dans cette occurrence, ils sont assez prudents et se contiennent, la comtesse ne supporte pas de perdre. Le soir venu, les pensionnaires se détendent, jouent aux échecs, boivent du vermouth Noilly-Prat ou bien écoutent de la musique : Clara Haskil interprète Mozart ou Chopin, Samson François joue le Concerto pour la main gauche de Ravel. Il y eut des soirées particulièrement mémorables : un récital de Pablo Casals est donné le 16 mai 1942 et puis surtout, le 27 juillet de la même année - ce fut l'aboutissement d'une longue préparation - il y eut une soirée miraculeusement consacrée au Songe d'une nuit d'été, la pièce de Shakespeare.
Rudolf Kundera, Clara Haskil à Montredon.
Il faut s'attarder sur l'ordonnancement de cette nuit exceptionnelle : elle marque une
manière d'apothéose dont la genèse et la réalisation sont racontées
par Edmonde Charles-Roux. Ce soir-là, les intuitions et la fantaisie
de Lily Pastré transcendent impunément plusieurs contradictions de
l'époque. La réalisation de cette utopie a quelque chose de
follement joueur, un seuil fut magnifiquement franchi : "Tout est
sombre et la société réunie à Montredon ne vit que de sa propre
conservation et doit inventer ses propres espoirs ... Il faut faire
quelque chose pour lutter contre les nouvelles constantes des
deuils, des échecs, et contre la morbidité de l'époque ... Pourquoi
ne pas dire que dans cette conversation, c'est la lune qui
l'emporta. Elle doit se lever sur Montredon dans la nuit du 27
juillet. On fait l'hypothèse d'une nuit d'été sublime, intemporelle.
Puis vient le titre qui rejoint la rêverie de tous : "Le songe d'une
nuit d'été" ! Shakespeare, cet auteur opportunément anglais ! Cette
féérie en forme d'espoir et de renaissance.
Juillet 1942, une des rares photographies qui garde mémoire du Songe de Montredon. Un coup de génie pour Aix-en-Provence : Cosi fan tutte, Wakhévitch et Rosbaud
Une hirondelle ne saurait faire le printemps. Il faut une fois de plus enregistrer la
fin de certaines utopies. L'improbable sursis de cette Partie de
campagne n'est plus de saison, les règles du jeu se modifient
profondément. L'immédiat après-guerre fut rude pour Lily Pastré. Des
dénonciations malveillantes entraînent un procès expéditif et
injuste, comme il en arriva pendant la période de l'épuration : des
témoignages, en particulier celui d'Edmonde Charles-Roux la
disculpent, font admettre son inconscience. Plus profondément,
quelque chose se délite, la roue du temps imprime de nouveaux
désordres : les audaces et les intuitions de Lily Pastré relèvent
d'une époque irrémédiablement révolue.
Années cinquante : Rudolf Kundera et Lily Pastré.
Choses lues, choses vues Nous nous étions promis de nous retrouver pour qu'il me raconte les souvenirs qu'il gardait de Sylvain Itkine; ce rendez-vous ne put malheureusement pas s'organiser. En compagnie d'une comédienne qui s'appelait Pat Solal, Sylvain Itkine et Pierre Pastré avaient réalisé ensemble à Montredon, pendant le printemps de 1942, un montage de textes d'Henri Michaux intitulé Chaînes. Lily Pastre, la Bonne-Mère des artistes, un livre de Laure Kressmann, préface de
Bernard Foccroule, éd. Gaussen,
ouvrage réalisé avec l'aide du Conseil régional Provence-Côte-d'Azur. Il
faut tout de même relever deux erreurs dans ce livre. Dans le cahier de
photographies, en compagnie de Luc Dietrich et de Lanza del Vasto, on
identifie René Daumal et non pas André. Page 115, il est dit que Sylvain
Itkine fut fusillé le 20 août 1944 : Wikipédia se trompe, la famille d'Itkine
estime qu'il fut assassiné au terme d'une séance de torture par les
sbires de Klaus Barbie, à Lyon, pendant les premiers jours du mois
d'août.
Il faut relire les deux
entretiens d'Edmonde Charles-Roux avec Laure Adler (Festival d'Aix
1948-2008, éd. Actes Sud) et Michel Enrici (Le salon de Lily /
Hommage à la comtesse Pastré, mécène, Snoeck éditions, 2013).
(1) Deux ouvrages évoquent avec rigueur l'action de la comtesse Pastré : Le 8 octobre 2010, Gérard Abrial et les Mailomanes m'avaient invité en compagnie d'Alain Vidal-Naquet à l'hôtel Pullmann de Marseille pour une conférence qui
accompagnait un hommage à Lily Pastré. |