Au vingtième siècle, la chanson est le principal vecteur de la culture de
masse diffusée par le disque et par la radio.
Elle devient pendant la période charnière de 1939-1945 le reflet de la culture
politique et l'un de ses médias privilégiés. Cinq millions de postes permettent
à l'occupant nazi, aux collaborateurs mais aussi aux résistants, de communiquer.
Communication qui se résume en trois mots-clés : propagande, information et
divertissement. La guerre des ondes est violente. On chante partout. A Vichy, à
Londres, dans les maquis, les stalags, les cabarets, a la radio, au cinéma.
Tout évènement est prétexte à chanson : disparition, déportation, torture, mort.
Les chants sonnent comme un long cri, traduisent une colère infinie, mais aussi
un formidable espoir. Nourri des textes des chansons qui rythment le récit, Nuit
et chansons fait revivre l'atmosphère de cette « drôle de guerre ». L'auteur
établit aussi un pont permanent entre chansons d'époque et chansons
contemporaines. On partage ainsi les vies de ceux qui ont vécu la guerre
(Chevalier, Mistinguett, Piaf, Rossi, Brassens, Brel, Ferré…), les exilés (Ray
Ventura, Germaine Montéro, Jean Sablon), ou ceux qui l'ont connu à travers la
souffrance de leurs parents (Gréco, Barbara, Ferrat, …), sans oublier ceux qui
sont nés après la guerre et qui l'ont chantée (Goldman, Rita Mitsouko, Sardou,
Benabar, Renaud…)