Des sources conservées jusqu’en 2001 à Moscou,
des bâtiments souvent disparus, des témoins survivants partis à
l’étranger, il y avait donc plusieurs raisons pour que l’histoire de ces
camps d’internement tombent dans l’oubli.
Le 5 septembre 1939, soit deux jours après la déclaration de guerre, le
gouvernement français ordonnait l’internement des «
indésirables », autrement dit les ressortissants de pays
ennemis. L’avis concerne principalement des Allemands ainsi que quelques
ex-Autrichiens (l’Allemagne nazie a annexé l’Autriche en 1938).
L’administration les suspecte de menacer la sécurité nationale. Elle
voit en chacun un possible espion.
Ces étrangers ne comprennent pas leur arrestation
: s’ils se trouvent en France, c’est justement pour fuir le nazisme et
plus précisément la Gestapo qui leur promettait un emprisonnement voire
une mort certaine. Parmi eux, on compte des artistes, des écrivains, des
communistes… Pour certains, la Normandie est une étape sur la route de
l’exil avant d’embarquer au Havre (Principale ville et port de Normandie. Chef-lieu d'arrondissement du département de Seine-Maritime.) et rejoindre les
États-Unis, un pays refuge.
Opposés à Hitler, fuyant la guerre, ils sont
pourtant arrêtés et envoyés dans des camps ou centres
d’internement.
« Camps de concentration » les
appelaient les militaires français. Une désignation glaçante à nos oreilles mais
qui ne prenait pas le même sens que nous lui donnons aujourd’hui.
Dans ces camps, il n’était question ni d’exterminer, ni de briser physiquement.
Les hommes étaient simplement isolés du reste de la population.
L’ennui, la séparation avec la famille, la surpopulation (275 hommes dans le
camp de
Lisieux par exemple) rendaient les journées longues et difficiles
d’autant plus que les conditions sanitaires pouvaient être déplorables (absence
de chauffage, humidité).
D’anciennes usines ‘‘accueillaient’’ les étrangers.
Au total, la France ouvrit environ 100 camps dont huit en Normandie :
En mai 1940, les femmes allemandes, jusque là épargnées par les arrestations, subissent à leur tour un internement. Ce sera dans le hall des expositions à Rouen. Tous ces camps disparaissent en juin, abandonnés suite à la débâche de l’armée française.
Préface / Anne Grynberg
Les camps du Calvados et de la Seine-Inférieure
Des "ressortissants ennemis" indésirables
Le sort des internés
Les
rapports des organisations d'aide et de secours aux réfugiés
Les non
prestataires, les prestataires et les engagés dans la Légion
Itinéraires
d'exilés
Documents annexes
Le poète Walter Mehring au camp de Falaise
(traduction Alain Ruiz, 2012)
Le libraire Martin Flinker au camp de Falaise
(lettre, 1939, AN)
Le camp de Lisieux, dessin de Karol Tomaschko offert à
Alfred Steiner
Les camps de l'Orne (contribution de Gérard Bourdin)
De
Munich à la "drôle de guerre" : les camps dans l'Orne
Pendant la campagne de
France (mai juin1940) : Damigny, camp pour prisonniers de guerre allemands
Le
camp de Damigny pendant l'Occupation
Documents annexes
Le pianiste
Ferdinand Piesen au camp de Damigny
Rapport de la Hicem sur les camps de
l'Orne (VIVO)
Rapport de la CCR sur le camp de Damigny (CDJC)
Les dessins
d'Adolf Hoffmeister
La famille Kraemer, chronique d'une persécution et d'une
aryanisation économique dans le Pays d'Auge pendant les "Années noires"
Le
refuge
La spoliation des biens de la famille Kraemer
La liquidation de la
ferme Kraemer
Le témoignage de Monsieur Kraemer
La reconnaissance et la
restitution
L'attitude des autorités locales françaises.