Léon Reinach (1893-1944)

Il est musicien compositeur et descend d’une illustre famille d’hommes d’État et de sciences :
- son grand oncle Joseph a été directeur de cabinet de Gambetta, député et dreyfusard convaincu,
- son grand oncle Salomon, normalien, historien de l’art et des religions, auteur prolifique est helléniste tout comme
- son père Théodore, membre de l’Institut qui a fait construire à Beaulieu la villa Kérylos, synthèse de son érudition et de son imaginaire.
Léon Reinach épouse Béatrice de Camondo (fille de Moise de Camondo et Irène Cahen d'Anvers) en mars 1919. (*)
Leur fille Fanny naît en 1920, ils vivent alors chez son beau-père dans l’hôtel du 63, rue de Monceau.
À la naissance de leur fils Bertrand en 1923, ils s’installent à Neuilly, Boulevard Maurice Barrès.

Lors de la deuxième guerre mondiale, Béatrice se converti au catholicisme et le couple se sépare.
Fin 1942, il passe en zone libre avec son fils, et habitent Pau. Il seront arrêtés en Ariège alors qu’ils tentaient de fuir en Espagne (12 décembre 1942). Internés à Drancy, on lui confiera la tâche de « chef d’escalier ».
Elle sera cependant arrêtée (5 décembre 1942), et internée à Drancy avec sa fille. A partir de juillet 1943, elle est chargée du "service des nourrissons".
Le 20 novembre 1943, 1200 personnes, dont Léon, Bertrand et Fanny Reinach, sont déportées à Auschwitz par le convoi 62. Fanny est assassinée le 31 décembre 1943 à l’âge de 23 ans.
Le 7 mars 1944, 1501 personnes, dont Béatrice de Camondo, sont déportées par le convoi 69 et arrivent à Auschwitz le 10 mars.
Internés aux camps de Birkenau et de Monowitz, Bertrand et Léon meurent respectivement les 22 mars et 12 mai 1944.
La dernière des Camondo, Béatrice, meurt à Auschwitz vers le 4 janvier 1945 à l’âge de 50 ans.
  Léon Reinach, 1933
  © Photo Les Arts Décoratifs, Paris


  La vie de Léon Reinach, de sa famille et de son environnement a été racontée par Filippo Tuena (Rome, 1953) dans un roman "Le Variazioni Reinach" ("Les Variations Reinach").
Lors des recherches préparatoires à la rédaction du livre, Filippo Tuena a découvert, à la bibliothèque de Harvard, la partition de la seule composition de Léon Reinach qui nous soit parvenue.
C'est une sonate pour violon et piano en ré mineur, probablement écrite pour l'obtention de son diplôme au Conservatoire de Paris, en 1925.
Dans les années 50, elle a été jouée en direct lors d'une émission de Radio France et en 2005, lors de la publication du roman de Filippo Tuena (Rizzoli, Milan 2005, Prix Bagutta 2006),
elle a été enregistrée par Maria Pia Carola (piano) et Ruggero Fededegni (violon) pour Sony 082876-80235-2-5. (BMG RCA)
Elle a ensuite été enregistrée, toujours par Maria Pia Carola mais avec Piergiorgio Rosso au violon. pour Centro Musicale Territoriale MPC14B

(*) http://www.veroniquechemla.info/2010/02/la-splendeur-des-camondo-de.html

Généalogie

 La famille Reinach, originaire d'Allemagne, est une famille française qui a donné plusieurs personnalités éminentes dans les domaines culturels, politiques et financiers.
Elle est issue de Jekel Reinach, notable juif de Mayence au XVIIIe siècle, dont les descendants se sont installés à Francfort avant d'émigrer en France. Il a eu deux petits-fils :

Joseph a eu une fille, Julie (1885-1971), épouse de Pierre Goujon, et un fils, Adolphe Reinach (1887-1914), archéologue, helléniste et égyptologue, qui épousa Marguerite (Magui), la fille de Mathieu Dreyfus.
Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, il est tué dans les Ardennes en 1914.
Le fils d'Adolphe, Jean-Pierre Reinach (1915-1942), sous-lieutenant de la France Libre, est mort au combat en 1942. Il avait épousé Naomi Luisa Nina de Rothschild en 1941.

Théodore a eu deux fils: