Aaron Avshalomov (en russe : Ааро́н Авшало́мов) est né le 11 novembre 1894 à Nikolaïevsk-sur-l'Amour, en Sibérie Orientale où son grand-père avait établi un commerce lucratif, après s'être exilé du Caucase dans les années 1870.
Issu d'une famille juive des montagnes[1], il a été envoyé faire des études médicales à Zurich, où il a brièvement fréquenté le conservatoire. Ce sera sa seule formation musicale académique. Après la Révolution d'Octobre, en 1917, ce qui interdisait de poursuivre ses études en Europe, sa famille l'a envoyé aux États-Unis en passant par la Mandchourie et le nord de la Chine. Là il a épousé Esther née Magidson, une compatriote russe émigrée à San Francisco.
Moins d'un an après, n'ayant pas réussi à trouver sa place aux USA malgré quelques concerts de ses oeuvres, il choisit de retourner en Chine, où il restera jusqu'en 1947, à l'exception de trois ans au milieu des années 1920, qu'il a passés à Portland (Oregon) et où il a fait jouer quelques œuvres sans attirer l'attention sur lui. Avshalomov a vécu à Pékin plusieurs années, travaillant pour un libraire chinois et à la Librairie Française. Malgré sa formation musicale légère, il commence à composer dans un style intégrant des éléments de musique traditionnelle chinoise qu'il avait assimilés dans sa Sibérie natale (à la manière de Rimsky-Korsakov). Il utilise les instruments de l'orchestre symphonique occidental pour évoquer les instruments traditionnels chinois tels que les gongs et les cymbales. Parmi ses premières oeuvres on peut noter un opéra Kuan Yin, dont la première eut lieu à Pékin en 1925.
En 1929, il s'installe à Shanghai, où il y avait une
communauté juive bien établie, et il est devient le chef de la bibliothèque
municipale et, en 1943, chef de l'orchestre symphonique de Shanghai. Avec
d'autres musiciens juifs hautement qualifiés et qui avaient fui les pogroms et
la révolution russe (tels que Alfred Wittenberg, Walter Joachim, Arrigo Foa,
etc...), ils initient un certain nombre de jeunes musiciens chinois à la musique
classique occidentale. Entre 1918 et 1947, il a réussi à créer une synthèse des
éléments musicaux chinois et des techniques occidentales de la composition
orchestrale.
Parmi les oeuvres de cette période chinoise, on trouve des concertos pour
violon, pour piano ainsi que deux autres opéras: The Twilight Hour of Yan
Kuei Fei (1933) et The Great Wall (1943), (d'après la légende
de Meng Jiang Nu), dont la première eut lieu en 1945.
Pendant la période de l'invasion japonaise et l'occupation de la Chine, puis
pendant la Seconde Guerre mondiale, Avshalomov et sa deuxième femme, Tatiana,
ont vécu en résidence surveillée.
Son fils Jacob Avshalomov a émigré aux États-Unis en 1937. En 1947, Aaron le rejoint aux USA où il s'installe définitivement. Dans ses premières années d'après-guerre en Amérique, Aaron Avshalomov a vu la création de Dream of Wei Lin, et de sa Deuxième Symphonie (1949) qui a été commandée par Serge Koussevitzky. Mais encore une fois il a été incapable de faire fructifier ces acquis en vue d'obtenir la reconnaissance justifiée par ses dons évidents. Il reste un compositeur à redécouvrir.
Il décède le 26 avril 1965 à New York
[1]Les Juifs Juvuro ou Juhuro sont des habitants du Caucase oriental, dont la population est surtout concentrée au Daghestan. Ils sont aussi appelés Juifs caucasiens. Ils sont parfois appelés à tort (ou de manière incomplète) Juifs de la montagne.
d'après Neil W. Levin
Milken Archive
Compositions
Orchestre
Ballet
Jacob Avshalomov (Compositeur et chef d’orchestre américain.)
Né le 28 Mars 1919 à Tsingtao, Chine
Décédé le 25 Avril 2013 à Portland dans l'Oregon à l’âge de 94 ans.
Jacob Avshalomov était le fils du compositeur Aaron Avshalomov et père du
compositeur et chef d'orchestre David Avhshalomov et de l'altiste
Daniel Avshalomov.