Musique dans les Camps d'Internement


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Claude Torres
Montpellier
France

 

Camps d'internement en France


L'art des indésirables
L'art dans les camps d'internement français 1939-1944
Pnina Rosenberg
Editions L'Harmattan (2003)
ISBN : 2-74753-968-7

Douce France?
Musik-Exil in Frankreich
Musiciens en Exil en France 1933-1945

Michel Cullin, Primavera Driessen Gruber

Böhlau Wien (2008)
ISBN: 978-3-20577-773-1
 
Convention d'Armistice du 22 juin 1940, signée entre le représentant du Troisième Reich Allemand et celui du Gouvernement Français de Pétain afin de mettre fin aux hostilités et d'établir les conditions de
l'occupation par l'Allemagne, le sort des personnes capturées, déplacées ou occupées, la neutralisation des forces françaises, et le paiement de compensations économiques à l'Allemagne.

Article 19 : La France doit livrer les réfugiés politiques allemands ou autrichiens présents sur son sol.

"Nous, Maréchal de France, Chef de l'état Français,
Le Conseil des Ministres entendu, décrétons :
Article 1er. - Les ressortissants étrangers de race juive pourront, à dater de la promulgation de la présente loi, être internés
dans des camps spéciaux, par décision du Préfet du département de leur résidence."

Fait à Vichy, le 4 octobre 1940
Ph. PéTAIN
Journal officiel, 18 octobre 1940, p. 5324

 

La France des Camps
L'internement 1938-1946
Denis Peschanski
Gallimard
ISBN : 2-07073-138-3
2002
Les camps de la honte :
Les internés Juifs des camps français
1939-1944

Anne Grynberg
La Découverte
ISBN : 2-70713-046-X
2000
Contribution à l'histoire des
Camps d'internement dans l'anti-France

Dr. Joseph Weill
CDJC / éditions du Centre, Paris, 1946
Les miradors de Vichy
Laurette Alexis-Monet
Préface de Pierre Vidal-Naquet
éditions de Paris - éssais et Documents
ISBN : 2-84621-014-4
1994

Carte des lieux d'internement des Juifs en France
© Mémorial de la Shoah

Photographies relatives aux camps français d'internement pendant la Seconde Guerre mondiale : 1939-1944

Zone Non Occupée

Le camp de Rivesaltes 1941-1942
Du centre d'hébergement au "Drancy de la zone libre"
Anne Boitel
Presses universitaires de Perpignan
Mare Nostrum
ISBN : 2-91451-803-X
2001
Camps de femmes
Chroniques d'internées
Rieucros et Brens, 1939-1944

Mechtild Gilzmer
Autrement
ISBN : 2-74670-028-X
2001
Saint-Cyprien, plage...
Manuel Andujar
Introduction, traduction et notes de Rose Duroux
Presses Universitaires Blaise Pascal
ISBN : 2-84516-207-3
2003
       
     
Camp de Rivesaltes
(Pyrénées-Orientales)
Camp de Judes-Septfonds
(Tarn-et-Garonne)
Camp de Sisteron
(Basses-Alpes)
     
Camp de Brens
(Tarn)
Camp de Bram
(Aude)
Camp de Rieucros (Mende)
(Lozère)
     
Camp de Nexon
(Haute-Vienne)
Camp du Récébédou
(Haute-Garonne)
Camp du Vernet
(Ariège)

 

Ils ont raconté leur internement

Camp des Milles
Lion Feuchtwanger

7 Juillet 1884, Munich, Allemagne
21 Décembre 1958, Pacific Palisades, CA, USA
Détenu au camp d'internement de Nevers, il sera, comme beaucoup des
exilés de Sanary, interné au camp des Milles, au mois de juin 1940.
Le Diable en France (1941)

(Der Teufel in Frankreich)
Préface de Alexandre Adler
Traduit par Jean-Claude Capele (Allemand)
Belfond étranger - Littérature étrangère (2010)
ISBN: 978-2-71444-652-7
Camp du Vernet
Arthur Koestler

5 Septembre 1905, Budapest, Hongrie
3 Mars 1983, Londres, Angleterre
Transféré du stade de Colombes, au "camp des indésirables" de Roland-Garros
et au camp du Vernet, dont il ne devait être relâché qu'à la mi-janvier 1940.
La Lie de la Terre (1941)
(Scum of the Earth)
Traduit par Jeanne Terracini (Anglais)
éditions Charlot (1946)
Calmann-Lévy / Presses Pocket N° 2544 (1987)
ISBN : 978-2-26602-088-6

 

Camp de Bourg-Lastic
(Puy-de-Dôme)


"Dans l'obscurité sourde, je cisèle une lumière sonnante" (1940)

Louis Saguer
(Ludwig Wolfgang Simoni)
26 mars 1907, Charlottenburg, Berlin - 1er Mars 1991, Paris
"Plutôt rompre que plier"
Œuvres et Jours
Bruno Schweyer et de Laurent Feneyrou
Basalte éditeur, 2010, Paris
ISBN : 978-2-9526717-3-6
Il se fixe définitivement à Paris en 1933. En octobre 1939, il est interné à Bourg-Lastic (Puy-de-Dôme) et s'engage comme "prestataire étranger". En 1940, il passe de camp en camp, Huriel (Allier), Meslay-du-Maine (Mayenne),  Marolles (Loir-et-Cher), Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire), ... Il y est "démobilisé" mais malade, il est hospitalisé au Camp de Saint-Antoine, près d'Albi. Finalement, il s'installe au Puy en 1941 où il vit dans la clandestinité. Au printemps 1943, il obtient des faux papiers, grâce à Elsa Barraine, sous le nom de Louis Saguer. Il est naturalisé français le 7 octobre 1947.

 

Treize Comptines (1937)
Quadrilles (1964)
Quatre Contrerimes (1944)
Musique à trois (1943)
Motivos de Son (1974)
Chant du Monde LDC 2781121

"Musique Aujourd'hui"
Cuatro Cánticas Sefardíes (1936)
1. Alma y Vida y Coraçon
2. Tres hermanicas
3. Canción de cuna
4. Abraham Avinu
Elena Grajera (mezzo-soprano)
Antón Cardó (piano)
Canciones sefardíes del siglo XX
Columna Música 1CM0147
Suppressed Music Series
Jewish Destinies

Karusel Music International (KMI 20070I)
Cuatro cánticas Sefardíes
Erminie Blondel, Soprano
ThomasTacquet-Fabre, Pianiste
Orchestre Les Métamorphoses
Compagnie lyrique Opéra Nomade
Amaury du Closel
2020

 

Camp des Milles et ses annexes
(Bouches-du-Rhône)

L'Hôtel Bompard, l'Hôtel du Levant et Le Terminus du Port servent de "camp de transit" pour les pour les femmes nées à l'étranger et leurs enfants des la fin du printemps 1940.
Ces internés, principalement Juifs, avaient réussi à obtenir des visas pour émigrer outre-mer. Les hommes quant à eux sont internés au Camp des Milles.

L'hymne du Camp est écrit en 1939 par Max Schlesinger
sur la musique du film "Blanche Neige"
Un cabaret "Die Katakombe" est installé en souvenir du lieu du même nom à Berlin.
4En janvier 1942 a lieu la première de l'opérette composée au camp "Les Mille et Une Nuits"
de Leonhard Karl Märker (1. 8. 1911, Vienne, Autriche - 1993 New York, USA)
   
Marseille, Vichy et les Nazis
Le temps des rafles
La déportation des juifs
Sous la direction de Christian Oppetit
Edisud
Amicale des déportés d'Auschwitz et des camps de Haute-Silésie
Section Marseille-Provence
ISBN : 978-2-85744-657-6
1993
Le Camp d'Etrangers des Milles 1941-43
André Fontaine
Edisud, 1989
ISBN : 2-85744-305-6
Provence-Auschwitz
De l'internement des étrangers
à la déportation des juifs (1939-1944)

Sous la direction de Robert Mencherini
Université de Provence
Amicale des déportés d'Auschwitz et des camps de Haute-Silésie
Section Marseille-Provence
ISBN : 978-2-85399-693-8
2008
Zone d'ombres 1933-1944
Exil et internement d'Allemands et d'Autrichiens
dans le sud-est de la France

Jacques Grandjonc
Alinea
ISBN : 978-2-90463-193-1
1990

 


Erich Itor Kahn
23 Juillet 1905 Rimbach, Hessen, Allemagne
5 Mars 1956, New York, NY, USA
Interné dans les camps de Marolles, Gurs (1940) et Les Milles (1940-41)
(sauvé, avec son épouse Frida, par Varian Fry)
René Leibowitz et Konrad Wolff
Erich Itor Kahn - un grand représentant de la musique contemporaine
éditions Buchet / Chastel, Paris (1958)

 

Nenia Judaeis Qui Hac Aetate Perierunt (1940-41)
In Memory of the Jews who Perished In the Holocaust
John Sessions, violoncelle
Thomas Gunther, piano
C.R.I. 563
Actus Tragicus (1946)
(n, Ob, Q, Fg. Hm, 2 VI, Va, Vc, Kb)
Ensemble Aventure
Christian Hommel
ARS MUSICI 1234
Short Piano Piece (1951)
Ciaccona Dei Tempi di Guerra (1943)
8 Inventions (Nos 1, 2, 3, 5, 6) (1937)

Robert Black, piano
Streichquartett (1953)
Quatuor Bernède
LP CRI 489, 1983
Leichte Nachtmusik für streichtrio (1927)
NOT12TON
Streiff Trio
Egidius Streiff, violon
Mariana Doughty, alto
Alfredo Persichilli, violoncelle
En Avant Record ear 313 333
       
Ciaccona dei tempi di guerra (1943)
8 Inventions (Nos 1, 2, 3, 5, 6) (1937)
Short Piano Piece (1951)

Erich Itor Kahn, piano
C.R.I. 188
Ciaccona Dei Tempi Di Guerra (1943)
Stefan Litwin
Telos TLS 045 (3 CDs)
Telos TLS 044 - "Pieces de Resistance"
6 Bagatellen op. 5 (1938)
8 Inventions (1937)
Ciaccona Dei Tempi Di Guerra (1943)
Short Piano Piece (1951)
5 Bagatellen

Thomas Günther, piano
Cybele CYB160403
Nenia Judaeis Qui Hac Aetate Perierunt
Lucas Fels, violoncelle
Jean Pierre Collot, piano
Ciaccona Dei Tempi di Guerra pour piano
Stefan Litwin, piano
Streichquartett
Leonardo Quartett
Telos TLS 073
2007
       
Suite bretonne pour piano à 4 mains (1939-1940)
Perotti-Dutt Duo
Cristina Perotti
Laurence Lynn Dutt
Electric Records 388042
1994
Fragment eines unvollendeten Streichquartetts
(1924)
Ebony Quartet (Strings of the Ebony Band)
Drei Madrigale nach Volksliedern der Juden Osteuropas
I. Soldiers Farewell
(1936)

Choir of the 21st Century
Howard Williams
Somm CD 0105
Tien Jaar 1990-2000
 Ebony Band Amsterdam
1997
Unheard
Channel Classics CCS40517

18 August 2017

 


Max Schlesinger, musicien, homme de théâtre, chanteur et poète
Ont aussi été internés au Camp des Milles :
Fritz Brunner (violon, Philharmonique de Vienne, 22 septembre 1890-1958, Vienne), Leo Friedmann (cantor),
Hans Ewald Heller (Compositeur, Vienne, 17 avril 1894-New York, 1er octobre 1966),
Leo et Siegfried Kurzer
(chant lyrique), Kravinkler (guitare), Kurt Leval (compositeur), Jan (Hans Hermann) Meyerowitz (piano et compositeur), Arnold Müller (chant lyrique),
Ernst Mosbacher (ténor, Munich, 6 mars 1900-Auschwitz, 1942), Paul Philipp (Chanteur de jazz, 1894-1966), Pilg (violon), Fritz Rikko (violon),
Hans Rothenberg (chant lyrique), Sachs (saxophone, alto), Schindler (accordéon), Carry Schmidt (cithare),
Kurt Sonnenschein (violon), Ferdinand Springer (accordéon), Strikower (violon tzigane, trompette), Ludwig Ullmann (chant lyrique),
Wilhem Ulmer (chant lyrique), Leo Unger (accordéon, guitare), Kurt Zernik (violon), Ludwig Zubermayer (cithare),
Curt Stüdemann (compositeur et chef d’orchestre berlinois)

 


Adolphe Sibert (Sieberth)
Chef d'orchestre
Dirige une chorale au Camp de milles
Vienne, 17 juin 1899 - Vienne, 10 novembre 1991


Jan (Hans Hermann) Meyerowitz

23 avril 1913, Breslau, Allemagne (aujourd'hui Wroclaw, Pologne)
dans une famille d'origine Juive convertie au protestantisme.
Il décède le 15 décembre 1998 à Colmar, France

Jan Meyerowitz entame sa formation musicale - piano, composition, orchestration... à Berlin avec Walter Gmeindl et Alexander Zemlinsky.
En 1933, ses maîtres l'envoient se perfectionner en Italie, où il devient l'élève d'Alfredo Casella et d'Ottorino Respighi. En 1938, le musicien, qui avait perdu son père jeune, retourne en Allemagne pour rejoindre sa mère.
Après avoir été fait prisonnier un temps par le régime nazi, il parvient à fuir vers la Belgique, en espérant pouvoir gagner les États-Unis. Mais l'entrée des Allemands en Belgique lui vaut une nouvelle arrestation. Il passe plusieurs mois au Camp des Milles, dans le sud de la France.
Remis en liberté provisoire grâce à l'intervention de l'organisation de Varian Fry, Jan Meyerowitz se réfugie clandestinement à Montfavet, dans le Vaucluse.
Devenu organiste de l'église de la commune, il y fait la connaissance de Marguerite Fricker, une jeune femme native de Schirmeck, active dans la Résistance.
Elle allait devenir son épouse peu après la Libération. Jan Meyerowitz a la douleur d'apprendre le décès de sa mère en déportation à Auschwitz.
En 1946, lui et son épouse émigrent aux États-Unis où Jan compose huit opéras et plusieurs œuvres symphoniques qu'il dirige comme chef d'orchestre aux USA, en Italie et en Allemagne. Il devient l'assistant de Boris Goldovsky au Berkshire Music Festival de Tanglewood.
Plus tard il rejoint l'Université de Musique du Brooklyn College, puis enseigne au City College de New York (C.C.N.Y.). Devenu citoyen américain, Jan Meyerowitz mène de front une triple carrière de professeur de musicologie, de compositeur et de chef d'orchestre.
Ses conférences radiophoniques régulières sur les ondes de la West Deutsche Rundfunk lui valent une large audience.
Son 2ème opéra "The barrier" (sur la ségrégation raciale en Géorgie) date de 1949, (traduit en français sous le titre "Le mulâtre"), et a connu à l'époque - au tournant des années 50 et 60 - un grand succès, mais aussi suscité une vive controverse alimentée par les milieux conservateurs :
appuyé sur des livrets du poète et écrivain noir américain Langston Hughes, il sonne comme un vigoureux plaidoyer pour la défense des Noirs américains.
"The Barrier" ou "Le Mulâtre" a reçu une adaptation dramaturgique et musicale de Michel Pastore et Johan Farjot. Il a été représenté à Marseille, dans la cour intérieur de l'Hôtel de la Préfecture, le 11 juillet 2013, dans le cadre de la VIIIème édition du Festival "Musiques Interdites".
Le Kwazulu-Natal Philharmonic Orchestra est dirigé par Johan Farjot, avec Nobulumko Mngxekeza (actrice), Nicolas Cavallier (basse), Mandisinde Mbuyazwe (baryton), Jacques Martial (acteur), Kelebogile Boikanyo (soprano), Aubrey Lodewyk (baryton)

 

Jan Meyerowitz : Symphony, "Midrash Esther"
(Exégèse homélitique sur le Livre Biblique d'Esther)

Seattle Symphony Orchestra
Yoel Levi
Symphonic Visions
Orchestral Works of Jewish Spirit
Milken Archive Digital Volume 11 - Album 1

Septembre 1, 2010
Jewish Tone Poems
Naxos 8.559426

 

Bye, bye Berlin
Harmonia Mundi France HMM902295

"Help me Lord" extrait de l’opéra “The Barrier” (1949)
Raphaël Imbert, Saxophone
Marion Rampal, Chant
Quatuor Manfred
Marie Bereau, violon / Luigi Vecchioni, violon / Emmanuel Haratyk, alto / Christian Wolff, violoncelle
19 mars 2016

 

Camp de Gurs
(Basses-Pyrénées)

Situé dans l'actuel département des Pyrénées Atlantiques, non loin de Lourdes, Gurs est le plus grand camp d'internement du sud de la France. S'étendant sur près de 80 hectares et entouré de de 250 kilomètres de barbelés, il fut d'abord destiné à l'internement des combattants de l'armée républicaine espagnole vaincue par le franquisme, puis aux juifs qui, livrés par la France, finiront dans les camps de la mort. Au total, 60.000 prisonniers y seront internés entre 1939 et 1943, avec une capacité maximale de 23.000 prisonniers. Du premier au dernier jour, l'administration et la garde du camp - placé sous la direction du Commandant Davergne - auront été assurées exclusivement par les autorités françaises, militaires puis civiles. Construit en un mois et demi, il sera utilisé par la suite comme centre d'internement pour les “indésirables” du régime de Vichy : un tiers des émigrants allemands réfugiés en France, différents groupes comme des communistes français, opposants politiques, réfugiés juifs, prostituées et membres de minorités ethniques. Les femmes allemandes (juives ou apatrides, réfugiées politiques ou économiques, femmes fuyant le nazisme) sont rassemblées le 15 mai 1940 au Vel' d'Hiv, puis internées à Gurs : la période d'incertitude suivant l'armistice de 1940 leur donne l'opportunité de fuir le camp.
En Allemagne, entre juillet et octobre 1940, le gauleiter Bürckel procède à une grande rafle (6538 juifs) dans sa circonscription, qui comprend le pays de Bade, le Palatinat, la Sarre et la Lorraine. Le gauleiter d'Alsace Robert Wagner-Backfisch en fait de même. Les juifs badois arrivent, avec l'assentiment du Maréchal Pétain, par convois successifs les 24 et 25 octobre à la gare d'Oloron. Du 6 août 1942 à mai 1944, 3.904 personnes internées à Gurs seront déportées au camp d'Auschwitz via Drancy, le camp deviendra donc l'une des principales bases de la déportation des juifs en France.
D'autres prisonniers eurent plus de chance : ils furent par exemple recueillis par des organisations caritatives, ou bien reçurent un visa pour l'étranger. D'autres encore, moururent au camp de Gurs dans de pitoyables conditions (épidémies, faim). Le camp est dissous le 31 octobre 1943, mais ne sera pas pour autant fermé. 229 personnes y resteront prisonnières : des nomades français et 151 femmes. Tous ces internés seront relâchés à la libération du Béarn le 25 août 1944.
Après la Libération, le camp servira de site d'internement pour les trafiquants du marché noir et petits collaborateurs, ainsi que pour 310 prisonniers de guerre allemands. Les autorités françaises fermeront définitivement le camp le 31 décembre 1945. On vendra aux enchères en 1946 les baraques encore utilisables. Les autres sont brûlées par mesure d'hygiène. Il ne subsiste aujourd'hui plus aucune trace du camp, une forêt étant plantée sur les lieux. Un cimetière d'un millier de tombes, dont 820 juives, et un mémorial national rappellent la mémoire des victimes du camp de Gurs.


Das Lied von Gurs
Wird es Nacht im Camp de Gurs
Paroles et Musique : Leonhard Karl Märker
(Tiré du livre de Rolf Weinstock : "Rolf, Kopf hoch!")

Vivre à Gurs
Hanna Schramm et Barbara Vormeier
La Découverte - Actes et mémoires du peuple
ISBN : 2-70711-070-1
1979
Gurs 1939-1945
Un camp d'internement en Béarn

Claude Laharie
Préface : Robert Badinter
Atlantica
ISBN : 2-84394-783-9
2005
Gurs
L'art derrière les barbelés (1939-1944)

Claude Laharie
Atlantica, Biarritz (2008)
ISBN : 978-2-7588-0079-8
Préface de Serge Klarsfeld
Le camp de Gurs
1939-1945 : un aspect méconnu de l'histoire du Béarn

Claude Laharie
1985
Le camp de Gurs
1939-1945 : un aspect méconnu de l'histoire de Vichy

Claude Laharie
Préface : Arthur London
J&D éditions
ISBN : 2-84127-000-9
1993
   
Eberhard Schmidt (Slawentzitz, 23/03/1907 - Berlin, 22/01/1996), compositeur allemand, dirige la chorale allemande du camp.
Déporté au camp de concentration se Sachsenhausen, il formera un quatuor à cordes avec Bohumír Červinka (violon), Karel Štancl (violon), Jan Škorpík (alto), Eberhard Schmidt (violoncelle)
Il y avait aussi des chanteurs d'opéra, comme le ténor Ennio Tofoni, du théâtre de Rome, et le baryton Winterstein.

Toffoni a chanté "La Marseillaise" le 14 Juillet 1939 dans le Camp de Gurs, lors de la cérémonie du 150e anniversaire de la Révolution Française.
Regino Sorozábal (San Sebastián-Donostia, 1900 - Madrid, 1971), compositeur Espagnol, dirige l'orchestre basque du camp.
Julián Castejón
compose quelques partitions (dont une est datée du 12 Juin 1939) (Merci à son fils Joseph Castejón)
Hans Ebbecke, organiste de la Cathédrale de Strasbourg, Hans Meyerowitz, compositeur et pianiste ainsi que
Fritz Brunner, premier violon du Philharmonique de Vienne, donnent des concerts classiques le dimanche matin.(tous trois transférés au Camp des Milles)
Le chanteur Ernst Busch et la claveciniste Wanda Landowska (sauvée par Varian Fry) sont également internés à Gurs en 1940.
     
Ernst Busch  Wanda Landowska
Saint-Leu-la-Forêt, Avril 1939
Eberhard Schmidt 

Ont également été internés à Gurs,
la chanteuse Maria Collm (Vienne, 1901), le chef d'orchestre Deszö Rado (Vienne, 1905) et le compositeur Otto Toldi (Vienne, 1895-Vienne, 1980)
Jefim Golyscheff (Gołyszew - Golišev) - peintre et compositeur du mouvement Dada (20 septembre 1897, Kherson (Ukraine) - 25 septembre 1970, Paris)
En 1938, il s'enfuit de Barcelone bombardée par l'armée de Franco, laissant derrière lui ses tableaux réalisés depuis son arrivée en Espagne.
Il se réfugie en France où on l'interne dans les camps d'Argelès (Pyrénées-Orientales) puis de Gurs (Pyrénées-Atlantiques)

 

Eberhard Schmidt
Après son exil en France, livré par les autorités de Vichy, il est déporté à Sachsenhausen.
Œuvres composés au Camp de Gurs, France, 1939
Spanien, frei sollst du sein
Alfons Stritz, Baryton
Choeur et Orchestre Erich-Weinert-Ensembles
Siegfried Enders
Eterna 815097-8
Songs of the Spanish Civil War Vol.2
Folkways FH 5437
League of American Writers
Exiled Writer's Committee QB 1750

(3x78rpm, New York)
Eberhard Schmidt : Ein Porträt
Nova 885211

(Berlin, DDR, 1982)
Behind the Barbed Wire
(Wie Hinterm Draht)

Bartholomeus Van Der Schelling
Exiles Chorus
Earl Robinson
       
Jefim Golyscheff
Trio pour Violin, Alto et Violoncelle
(1914)
NOT12TON
Streiff Trio
Egidius Streiff, violon
Mariana Doughty, alto
Alfredo Persichilli, violoncelle
En Avant Record ear 313 333
Thälmannlied
Kuba (Kurt Bartel)
Eberhard Schmidt
Ich trage eine Fahne
Helmut Hauptmann
Eberhardt Schmidt
Barbarossa
Allez, Allez
Les chansons de la Retirada
Luisa et Cuco Pérez
Livre-Disque

Argelès-sur-Mer, Le Barcarès, Saint-Cyprien, Collioure, Rivesaltes
(Pyrénées-Orientales)
Gurs (Basses-Pyrénées), Bram (Aude), Agde (Hérault)
Récébédou (Haute-Garonne)
Le Vernet (Ariège), Septfonds (Tarn-et-Garonne)
Música Española en el Exilio
Trito TD00110
Joan Enric Lluna, clarinette
Juan Carlos Garvayo, piano
Mirabai Rosenfield
2015

 

Wally Karveno (alias Karla Loewenthal)
Berlin, 14 octobre 1914 - Paris, 15 juillet 2015
(centenaire)
Pianiste, comédienne, poétesse, compositrice
Chevalier de l’Ordre du Mérite et des Palmes Académiques
  Wally Karveno
Madame Quelqu'un
Éditions Edilivre
ISBN : 978-2-33251-960-3

Biographie
26 novembre 2012
 

Née à Berlin d’une mère belge, violoniste et d’un père allemand, biologiste.
Avec un passeport établi avant 1933 (sans mention des racines juives du père)
Elle passe quelques années en Suisse qu'elle quitte après la mort de son père.
En France, elle a connu l’internement à Gurs, avec sa mère et sa sœur.
 En 1941, elle y compose un "Concertino pour piano et orchestre de chambre, Op.58" (reconstitué par Francesco Lotoro)
En 1945, de retour à Paris, elle participe à de nombreux concerts.

Hommage à Roussel pour flûte et piano
Azur Classical AZC098
Coralia Galtier (flûte)
Alain Raës (piano)
Marianne Mélodie 4811.246
(La Boite à Musique BAM 504 / 505, 1951)
Agnès Capri, chant
France Olivia, piano
2012

Rengaine à pleurer (Paroles de Jean Tardieu)
La grande opéra
(Paroles de Agnès Capri)

Concertino pour piano et orchestre de chambre, Op.58
Composé à Gurs in 1941 (reconstitué par Franceco Lotoro)
https://youtu.be/ZfQDzdE1QHw
Concert avec Andrea Fisel sous la direction de Gerd-Uwe Klein
à Schömberg, 2011
Analekta AN 2 9141
La robe de lune - Extrait de l'album "L'heure rose"

Hélène Guilmette, soprano
Martin Dubé, piano

 

Diane Ducret
Les indésirables
Flammarion (320 pages)
ISBN : 978-2-08140-734-3
1er mars 2017
Ce livre contient plusieurs poèmes et chansons, écrits par l’auteur.
Ces chansons, elle les voit comme un personnage, venu donner une dimension symbolique à son récit :
“Il est difficile de croire qu’il y avait bel et bien de la musique dans ce camp,
mais c’est là que réside tout le paradoxe des années 1940 où se sont multipliés les cabarets. Il fallait rire au lieu de pleurer !
De plus, les poèmes sont là pour incarner ces moments d’espoir qui naissent sans raison logique,
lorsque le cœur parvient à s’accrocher à quelque chose et à nous y faire croire très fort.
J’ai finalement varié mes formes narratives comme est capable de varier le sentiment humain.”
 
Prisonnières Juives derrière les Barbelés.
 Camp d''internement de Gurs, France
Entre 1940 et 1943.
US Holocaust Memorial Museum

Les spectacles de Alfred Nathan

Les spectacles de cabaret comptent parmi les moments les plus étonnants de la vie culturelle du camp. Alfred Nathan réussit à monter une troupe qui devient très vite réputée.
Il crée une véritable scène, avec rideau, décors peints par Kurt Löw et Karl Bodek, et même des effets de lumière.
Ses revues, sous la direction de Kurt Leval, Folies-He-Bergeres, Mieux vaut en rire, Schmock! ou Allo allo, ici Radio Polyglotte
sont faites de chansons, d' intermèdes musicaux (avec Tommy Green et son orchestre de jazz, dénommé les Camping boys), d'airs d’opérette et de morceaux de musique classique.

Folies-He-Bergeres
Alfred Nathan (alias Peter Pan)
Kurt (Charles) Leval
Anni Eisler-Lehmann, Chanteuse d'opéra
26 Septembre 1904, Mayence
11 Novembre 1999, Mayence
Déportée au Camp d'internement de Nexon
(près de Limoges), puis à Rivesaltes et au Camp de Gurs dans les Pyrénées où elle prit part aux concerts organisés par la Croix-Rouge
Steffi Smith
Participe aux activités théâtrales et musicales.
Déportée et assassinée à Auschwitz en 1944
Schmock!
Alfred Nathan (alias Peter Pan)
Kurt (Charles) Leval

 

Alfred Cahn
(27 mars 1922, Speyer (Spire), Rhénanie-Palatinat, Allemagne - )
Orphelin de mère à 8 ans, Alfred joue de l'orgue dans la Synagogue de Speyer. En 1937 les nazis y mettent le feu. La famille Cahn est arrêtée et internée quelques temps à Dachau. Après leur libération, ils doivent quitter l'Allemagne, mais seul Alfred pourra fuir en Hollande et en Belgique.
Les autres membres de la famille seront tous déportés et assassinés dans les camps. Lors de l'invasion de la Belgique, Alfred Cahn est arrêté (Centre d'Internement de Merksplas, province d'Anvers) et expulsé vers le camp de Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales).
Il est ensuite évacué vers Gurs (Basses-Pyrénées). Il a 18 ans. Là, il apprend l'harmonie avec un codétenu.
Il dirige un chœur d'enfants et compose des chansons comme "Wir sind ganz junge Bäumchen" ("Gestern und Heute, ein Lied über die Zeiten Hinweg") sur des textes de son camarade de camp, Leopold Rauch (1941).
Transféré au camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), il y dirige également des chœurs d'enfants et d'adultes. C'est là qu'il est libéré et envoyé vers le village de Chambon-sur-Lignon. (Ville nommée "Juste parmi les Nations" par l'état d'Israël pour son courage dans le sauvetage de Juifs).
À la fin de la guerre, il passe la frontière Suisse et continue ses études de piano. Il reste 6 ans au Conservatoire de Genève, puis en 1948 il émigre aux États-Unis où il continue à composer et à enseigner. (Milwaukee, Arkansas)

 

 

Erinnern - Gedenken - Mahnen
(Rappeler - Prévoir - Exhorter)
Musik und Texte zu Gedenkveranstaltungen
1997-2002

Alfred Cahn; Laure Schindler-Lévine
Nikolaus-von-Weis-Gymnasium
Franz-Georg Rössler
Speyer
2002
Piano Works
Lyrics Without Words
Gateway Music

Emma 'n' Ina
Emma and Ina Rasmussen
2013

 

Camp de Saint-Sulpice-La-Pointe
(Tarn)


Jean Cassou (1897-1986)
33 Sonnets composés au secret
Sous le pseudonyme de Jean Noir
Prison militaire de Furgole, Toulouse, 1941
Camp d'internement de Saint-Sulpice-La-Pointe, Tarn, 1942
Prison militaire de Lodève puis celle de Mauzac, où il reste détenu du 18 novembre 1942 au 13 mai 1943
(Croquis de Georges Bard à la prison militaire de Mauzac, le 8 avril 1943. Collection Max Moulinier)
Darius Milhaud
Six sonnets composés au secret op. 266

Figure Humaine
Ensemble Vocal Français / Didier Bolay
Studio S.M. 369724 / Skarbo DSK 2980

Groupe Vocal de France / John Alldis
EMI CDC 7 54452 2

Henri Dutilleux
Trois sonnets de Jean Cassou
La Geôle (1944) *
Il n'y avait que des troncs déclinés
J'ai rêvé que je vous portais entre mes bras
(1954)
François Le Roux (baryton)
Orchestre National de ordeaux Aquitaine
Hans Graf
Arte Nova 82876 63825 2 *

Gilles Cachemaille, baryton
Henri Dutilleux, piano
Érato 91721

Il 'y avait que des troncs déclinés
J'ai êvé que je vous portais entre mes bras
(Orchestrés en 2011)
Renée Fleming, soprano
Orchestre Philharmonique de Radio France
Alan Gilbert
Decca 478 3500
2012

Compose également "éloignez-vous" en 1945 redécouvert en 1954
(Jean-Baptiste Dumora et Noël Lee)

Manuel Rosenthal
(18 Juin 1904, Paris - 5 Juin 2003, Paris)
Deux sonnets de Jean Cassou
éloignez-vous
Le couple
Catherine Dubosc, soprano
Orchestre Symphonique et Lyrique de Nancy
Jérôme Kaltenbach
Naxos 8.550410 / Marco Polo 8.223768
Darius Milhaud
Le château de Feu pour choeur et orchestre Op. 338

Choeurs de la Radiodiffusion Française
Yvonne Gouverné
Orchestre Philharmonique de Paris
Darius Milhaud
1956

Le Chant du Monde

 

Camp d'internement des Tsiganes


Décret de loi du 6 avril 1940, signé par le président de la république Albert Lebrun " astreint à résidence, sous surveillance policière, tout nomade... ".
Ils doivent se déclarer à la brigade de gendarmerie la plus proche, et seront astreints à résider pour la durée de la guerre en une localité prévue dans chaque département par le préfet compétent.
Après la capitulation française, le gouvernement de Vichy va l'appliquer. Six mille Tsiganes sont internés
Suite à la demande allemande, 25 camps improvisés, gérés par Vichy, existent en août 1940. Ils vont laisser la place à des camps plus importants, comme celui de Montreuil-Bellay, Saliers, Le Sablou.
Liste des Camps

   
Isabelle Debilly
Un Camp pour les Tsiganes
Saliers
1942-1944

Archives Départementales (Bouches-du-Rhône)
ISBN : 978-2860130431
2001
Emmanuel Filhol, Marie-Christine Hubert
Les Tsiganes en France : un sort à part (1939-1946)
Perrin
ISBN : 978-2-262-03063-6
 2009
Denis Peschanski
Marie-Christine Hubert, Emmanuel Philippon
Les Tsiganes en France 1939-1946

Edition : CNRS - Collection : Biblis
ISBN : 978-2-271-08828-4
2015
Krist Mirror
Tsiganes : 1940-1945
Le camp de concentration de Montreuil-Bellay
(Maine-et-Loire)
EP Editions, Atmosphères
ISBN : 2-848-10184-9
2008


La troupe théâtrale au Camp du Sablou (Dordogne)
Musiciens Tsiganes
1940

Zone Occupée


Camp de Drancy
(Seine)

Camp de Jargeau
(Loiret)

Camp de Montreuil-Bellay
(Maine-et-Loire)

 

     

Camp de Rouillé
(Vienne)

Camp de Pithiviers
(Loiret)

Camp de Voves
(Eure-et-Loir)

 

Le Billet Vert
La vie et la résistance à Pithiviers et à Beaune-la-Rolande

David Diamant
Renouveau, Paris (1977)
Le Camp de Jargeau
Juin 1940 - Décembre 1945
Histoire d'un camp d'internement dans le Loiret
Pascal Vion
Cercil
ISBN : 2-95075-610-7
1993
Lettres d'un interné au camp de Pithiviers
Kalma Apfelbaum (1906-1942)
Éditions Belin - Littérature et politique
ISBN : 978-2-701-13963-0
2005
Cécile jsbrot
Beaune-La-Rolande
Zulma
ISBN : 978-2-84304-266-6
2004
La rafle du Billet Vert
« Le 14 mai 1941, les Juifs étrangers (6500) sont convoqués individuellement, pour un «examen de situation », dans cinq centres : Caserne de Napoléon, Caserne des Minimes, Rue Édouard-Pailleron,Rue de la Grange aux Belles, Gymnase Japy.
La lettre de convocation précise que chacun doit se présenter en personne, accompagné d’un membre de sa famille. « La personne qui ne se présenterait pas aux jours et heures fixés, s’exposerait aux sanctions les plus sévères ». Ceux qui se présentent ne sont pas libérés.
L’accompagnateur est chargé de rapporter une valise et un minimum d’effets personnels. 3 710 hommes (2140 selon une autre source) sont ainsi arrêtés et internés dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande, anciens camps de prisonniers de guerre.
Parmi eux se trouvent 3 430 Juifs polonais, 123 Juifs apatrides et 157 Juifs tchèques
».
CERCIL

 

Camp de Beaune-La-Rolande
(Loiret)


Chorale de Beaune-La-Rolande dirigée par Michel Leibowsky (19 octobre 1901 , Paris 6e - 24 juillet 1942, Auschwitz)
accompagnée des membres de la Commission Culturelle dont M. Feigelbaum de l'opéra national, tous morts en déportation.
Le camp comportait également un petit orchestre de mandolines


Ralmund Erwin Vogl
(Alias Ralph Erwin, Alias Harry Wright)
31 octobre 1896, Bielitz (Silésie,Allemagne)
15 mai 1943, Camp d'internement de Beaune-La-Rolande, près de Paris
En 1933 Ralph Erwin doit émigrer en France. Il vit à Paris et compose avant tout pour le cinéma, "L`auberge du Petit Dragon" (1934), "Monsieur Sans Gêne" (1935), "La dame de Vittel",
"L`île des Veuves", "La reine des resquilleuses" (1936), "L'Amour veille (1937)", "Le Drame de Shanghai", "Tempête sur l'Asie" (1938), "Jeunes filles en détresse" (1939) ...
A l'entrée des Allemands en France, il est interné avec son épouse dans un camp pour étrangers. Ils sont libérés cinq mois plus tard.
Il vit alors dans la clandestinité. De nouveau arrêté par la police française il est interné à Beaune-La-Rolande. Gravement blessé lors d'un bombardement, il meurt à l'hôpital quelques jours après.
Il est enterré près du camp de Beaune-La-Rolande auprès de son épouse.


Programme d'une soirée au Camp de Beaune-La-Rolande (18 juillet 1941) dédicacé par les artistes
à Melle Jacqueline Blumenfeld, épouse Peulier Coton (avec son aimable autorisation) ©

Ich Küsse Ihre Hand, Madame
Jack Hylton et son Orchestre
His Master Voice E.H. 240
Salon Orchestra Favourites, Vol. 2
Schwanen Salon Orchestra
Georg Huber, conducteur
Naxos 8.555344
Legendary Richard Tauber
EMI (Odeon)
Fritz Wunderlich
Historical Recordings 1954- 1966
Hänssler 90.003 (Polydor Studio)
       
Wo hast du denn die schönen blauen Augen her
Marlene Dietrich singt Alt-Berliner Lieder
Amiga 840 009
Sur les Quais du Vieux Paris
Lucienne Delyle
Barclay 70 356 (45T, 1960)
J'ai ma combine
(Film "Le Roi des Resquilleurs")
Dréan
Pathé X3889
Novil (chanteur)

Orchestre de J. Sieulle
Edison Bell FS 865 (78T, 17 cm)
Georges Milton
Orchestres Pierre Chagnon
Columbia DF 180
Trianon / Pathé-Marconi 4553 ETS
       

 


Concert à la Salle Gaveau - 6 Avril 1922
Léon Kartun accompagne Georges Enesco

Léon Kartun (Pianiste, Arrangeur, Compositeur)
30 juin 1895, Paris, France - ca. 1982

Concert au Théâtre Municipal de Tunis - 27 novembre 1948
Leon Kartun et Le Grand Orchestre Symphonique de Tunis
sous la direction de Louis Gava
 
Né en juin 1895 à Paris, Léon Kartun entre au Conservatoire de Paris en 1911 dans la classe de Louis Diémer et obtient le premier prix de piano l'année suivante.
Dès 1918, il joue dans les Concerts Colonne, et donne plus de 25 récitals à Paris et lors fait de nombreuses tournées en France et à l'étranger.
Léon Kartun possédait un large répertoire et il arrange plusieurs pièces pour piano. Il gagne rapidement une réputation de virtuose.
Dans les années 1920-30, il enregistre de nombreuses œuvres et compose "Quinze exercices pour piano" (Éditions Alphonse Leduc, 1928).
Il se produit fréquemment en duo, notamment avec le célèbre violoniste Georges Enesco (1881-1955).
Il dirige également l’orchestre de jazz « Léon Kartun et son orchestre ». Stéphane Grappelli (1908-1997) et Michel Warlop (1911-1947 sous le pseudonyme de Waclaw Niemczyk) étaient violonistes dans son orchestre.
Il enregistre en 1934 Knick Knack Blues; Heureux, Joyeux, Amoureux; Waiting for you et Golden March. (Sous le pseudonyme de Henry Atkins).

Pendant la guerre, il est arrêté en juillet 1942 à Hagetmau (Landes), interné au Camp de Beaudésert (Mérignac, Gironde), puis à Drancy à partir du 26 août. Une semaine plus tard, il est transféré à Pithiviers, puis à Beaune-la-Rolande le 25 septembre 1942.
Affaibli, il est longuement hospitalisé à l'hôpital de Pithiviers, de septembre 1942 à mars 1943. Marié depuis 1922 à une femme non juive, donc « conjoint d’aryenne », Léon Kartun est « provisoirement non déportable ».
Transféré de camp en camp, il échappe régulièrement à la déportation vers l’Est. Il reste ainsi plusieurs mois au camp de Beaune-la-Rolande.
De retour à Drancy le 12 juillet 1943, Léon Kartun est transféré à Cherbourg le 16, puis déporté du 12 août 1943 au 2 septembre 1944 à Nordeney sur l’Île anglo-normande d’Aurigny (Alderney) où l’organisation Todt a besoin de main-d'œuvre pour la construction du Mur de l’Atlantique.
Ce camp, dépendant de Neuengamme, est dirigé par Adam Adler et Heinrich Evers (Kartun témoignera lors de leur procès en 1949).
Comme ses camarades, soumis au travail forcé, aux privations, aux humiliations et aux brutalités de ses gardiens, le pianiste porte des sacs de ciment pour la construction de fortifications, 12 à 15 heures par jour, sous la menace des coups, par tous les temps.
Il va pourtant jouer un soir.
« Aujourd’hui nous n’avons pas travaillé et ce soir nous avons un concert pour la première fois que nous sommes dans l’île, c’est une grande détente surtout que nous avons parmi nous Léon Kartun, célèbre pianiste de réputation mondiale. Il va jouer ».
(Abraham Noz, lettre du 30 janvier 1944, Aurigny.)
Évacué sur le continent par les Allemands, le 7 mai 1944, Léon Kartun s’évade de Questrecques (Pas-de-Calais) début septembre.

Après la guerre, il enregistre peu. (Le dernier enregistrement connu date de 1957.) Il fait une tournée en France, Suisse et Belgique et il donne plus de soixante concerts au profit de la FNDIRP (Fédération Nationale des Déportés Internés, Résistants et Patriotes).
Il compose des études pour piano, Caprice rythmique pour le piano, sur un motif de Paganini en 1948 (Éditions Salabert) qu'il jouera lors d'un concert à Roubaix en 1949 et enregistrera plus tard. Il réalise également des arrangements pour piano d'œuvres de J.S. Bach.
En octobre 1947, un concert est organisé dans la Salle Braun de Metz, auquel assiste le maire, le directeur de cabinet du Préfet, le représentant du Gouverneur Militaire de la région, ainsi que le Dr. Burger, Président départemental de la FNDIRP.
Le critique musical du quotidien Le Lorrain en fait un compte rendu très élogieux, regrettant seulement que le piano ne soit pas à la hauteur de l'interprète.
Kartun revient à Metz en Octobre 1950, lors du Festival Beethoven, où il joue 5 des sonates pour piano du compositeur.
Il décède en 1982. On ne sait rien de ses 25 dernières années d'existence

 

Toccata et fugue en Ré mineur
La Voix de son Maitre DB-11.174
English Suite No. 2 in A minor, BWV 807 : Bourrées 1-2
Odeon 171065 (France, 24 Mai 1928)
Léon Kartun Récital
Panorama Pianistique No. 1
Elka (LP Édition Privée, France, 1957)
Arrangements de J.S. Bach pour piano
Chorale "Jesu Bleibet meine Freude" de la Cantate BWV 147
Sinfonia de la Cantata BWV 29

Léon Kartun
Caprice Rythmique
Jeu de Quartes
Hurry Up / Golden March
Octacros 2017S
Leon Kartun and his Jazz Orchestra

 

Camp de Compiègne-Royallieu
(Frontstalag 122)
(Oise)


Compiègne a été le centre de rassemblement des politiques, des juifs français et étrangers et des "étrangers ennemis"
et qui a vu les premiers départs de France pour les camps de l'Allemagne et de la Pologne.
Dessin de P. Feldkirchrer (21/05/1943)

 

Jean-Jacques Bernard
Le Camp de la mort lente : Compiègne 1941-1942
Éditions Le Manuscrit
Témoignages de la Shoah
ISBN : 978-2-74816-930-0
2006
Frontstalag 122, Compiègne-Royallieu
Un camp d'internement allemand dans l'Oise, 1941-1944

Beate Husser, Jean-Pierre Besse et Françoise Leclère-Rosenzweig
Beauvais, Archives départementales de l'Oise (2008)
ISBN 978-2-86060-024-8
Saül Castro
Le Camp Juif de Royallieu-Compiègne 1941-1943
Éditions Le Manuscrit
Témoignages de la Shoah
ISBN : 978-2-30400-474-8
2007

 

Programme / du concert / organisé par / Mr. Salesski / Président du Comité et / Mr. Blumensohn /
Directeur Artistique / 17 Mai 1942
(© Centre de documentation juive contemporaine, Paris & Beit Lohamei Haghetaot)
Dessin de David Brainin (Kharkhov, Ukraine, 1905 - Auschwitz, 1942)
Interné à Drancy le 29 avril 1942 puis à Compiègne. Déporté à Auschwitz le 18 septembre 1942
Jean Maupoint, chansonnier
Auteur de "à Compiègne"

Né à Luçon, Vendée, le 24 septembre 1907, il est décédé à Clermont-Ferrand le 21 août 1945, en rentrant du tunnel de Dora (Kommando de Bünemann), après être passé par Compiègne, Mauthausen et Buchenwald.
Il a été décoré de la médaille de la Résistance, par le Colonel Gaspard, quelques jours avant sa mort.

 

Poèmes et chants concentrationnaires
AZ-Mouloudji BAM LD 5842-43
"Sol de Compiègne de Robert Desnos

Michel Bouquet
"Chant de Compiègne"
Mouloudji
Canti Dai Lager
Citta di Bolzano
Musical Blu
2005
"À Compiègne"

Début décembre 1941, les USA entrent dans la guerre. Les allemands procèdent alors à la rafle de tous les Cubains et Américains résidant à Paris pour les envoyer dans des camps de prisonniers.
De nombreux musiciens comme Don Barreto, Ricardo Bravo (Cuba), Arthur Briggs, Harry Cooper et le Guyanais Paul Cordonnié vont se retrouver à Compiègne-Royallieu.

Harry R. Cooper (au centre)
Trompette
Charles Glass
Americans in Paris
Life and Death under Nazi Occupation

The Penguin Press (New York)
ISBN : 978-1-10119-556-7
2010
Paul Cordonnié
Contrebasse - Piano

 


Wilbur Sweatman and his Acme Syncopators en 1923
De gauche à droite : Maceo Jefferson, Ralph Esudero, Duke Ellington, Wilbur Sweatman, Flo Dade, Sonny Greer, Ian Anderson, Otto Hardwick.

 

Maceo Jefferson débute au états-unis en jouant du Banjo. Il arrive an Europe au début des années 30. Il se met alors à la guitare dans les orchestres de Louis Armstrong et Arthur Briggs Il sera emprisonné à Compiègne et dans différents camps d'internement de 1940 à 1944. Caribbean Jazz Pioneers in Paris 1929 - 1946
Swing Caraibe
Frémeaux & Associés FA069
Swing sessions vol. 5
1940 - 1943
EMI-Pathé C054-16025
Maceo Jefferson et son orchestre
Au revoir, pays de mes amours
Odéon 279.704
(78 t)
matrix KI 9194
Paris 1939
Les Zazous
Swing Obsession 1938-1946

Sauts de rythme
Maceo Jefferson et son Orchestre
Frémeaux & Associés FA5116 (2 CDs)
       
Harry Cooper et son orchestre
Harry Cooper
et les Musiciens Cubains de Paris sont internés au Camp de Royallieu à Compiègne. Cooper qui doit épouser une Alsacienne reste dans le camp jusqu'à ce que ses papiers lui soient délivrés. Il sera libéré lorsque son épouse aura fait aboutir sa demande de naturalisation.
Chef d'orchestre et guitariste, Emilio (Don) Barreto est né le 9 Décembre 1909 à La Havane. En France, il fonde fonde un orchestre qui débute au Melody's Bar et impose le son cubain dans les cabarets parisiens. En 1942, après l'entrée en guerre des états-unis, les Allemands enferment dans le camp de Royallieu à Compiègne tous les ressortissants d'Amérique du Sud. Ils jouaient pour les autorités du camp. Ils y resteront jusqu'en 1945.
"La Cigale"
Swing SW178
1943
"Lune Rousse"
Swing SW173
1943
Don Barreto 1932 - 1945
Harlequin HQ CD42

1995
Don Barreto 1939 - 1943
Harlequin HQ CD36

1994

 

Camp de Damigny
(Orne)

La France de la IIIe République ouvrit huit Camps d'Internement en Normandie :

● Lisieux (Chef-lieu d'arrondissement du département du Calvados, capitale du Pays d'Auge)
● Athis-de-l’Orne
● Varimpré (Une verrerie dans le pays de Bray)
● Le Havre (Principale ville et port de Normandie. Chef-lieu d'arrondissement du département de Seine-Maritime.)
● Dampierre près de Vire (Chef-lieu d'arrondissement du sud-ouest du Calvados / Fleuve qui traverse les départements du Calvados et de la Manche. Il passe à Saint-Lô et à Vire.)
● Damigny près d’ Alençon (Chef-lieu du département de l'Orne)
● Argentan (Chef-lieu d'arrondissement du département de l'Orne)
● Domfront (Petite ville de l'ouest du département de l'Orne).

Le camp de Damigny (Orne) était l'un des plus grands camps de France avec 20 300 prisonniers.
Construit au cours du deuxième semestre de 1939 sur un terrain de près de trois hectares situé en bordure de la route de Colombiers, le camp d'internement n° 2 de Damigny aurait fonctionné de décembre 1939 à mai 1940.
Il abrita des "indésirables", réfugiés allemands et ex-autrichiens en grande partie de confession juive, ayant fui le régime nazi.
En juin 1939, le camp reçoit des réfugiés juifs du paquebot "Saint-Louis" refoulés de Cuba.

« La Chanson de Damigny », pastiche musical écrit par Bil Spira au camp de Damigny, en collaboration avec son ami Maximilian Schulz, auteur et acteur des cabarets viennois.
L’accompagnement musical était exécuté par Ernst Engel, le pianiste du fameux groupe des Comedian Harmonists jusqu'en 1937, interné lui aussi.
Dans ce camp seront internés les pianistes Ferdinand Piesen, M. Gleisch, ancien professeur du Conservatoire de Karlsruhe, et Scdivka, soliste de la Phiulharmonie de Prague.


Ernst Engel (Pianist), Hans Rexeis (1. Tenor), Roman Cycowski (Bariton), Rudolf Mayreder (Bass), Erich Collin (2. Tenor), Harry Frommermann (3. Tenor)

Thierry Marchand et de Gérard Bourdin
Les centres de rassemblement des étrangers de Normandie
(1939-1940)
Société Historique de Lisieux, 2014
ISBN : 978-2-95480-430-9
Claude Bessone
Bil Spira
De Vienne-la-Rouge aux camps d'internement français
Caricatures, dessins...
1932-1942
Tirésias - Collection : Lieu est mémoire, 2011
ISBN : 978-2-91529-351-7
Claude Winkler-Bessone, Jean-Marie Winkler
Les camps d'internement français, 1939-1942

Témoignages d'un dessinateur autrichien
Publications de l'Université de Rouen et du Havre
ISBN 978-2-87775-290-9
1er janvier 2000 

Voir aussi les compositions de Marcel Rubin pendant son internement à Meslay-Du-Maine

 


Éric-Paul Stekel (avant d'émigrer : Erich Stekel)
Compositeur, chef d'orchestre, enseignant

27. 6. 1898 Vienne - 11. 2. 1978 Grenoble

Il a étudié le piano, le violon, la direction (avec Franz Schalk) et la composition (avec Franz Schreker) ainsi que la musicologie (avec Egon Wellesz) de 1911 à 1916 à l'académie de musique viennoise de l'université de Vienne.
Il participe au Tonkünstler-Orchester  sous la direction de Oskar Nedbal en tant que premier violon. Après son incorporation lors de la première guerre mondiale, il est altiste et à partir 1920 de répétiteur à l'opéra d'État viennois.
Il est nommé successivement à Lubeck (1921), à Prague (1923, avec Alexander Zemlinsky), à l'Opéra Populaire Viennois (1925), à l'Opéra d'État de Vienne (1927, avec Franz Schalk), à Sarrebruck (1928)

Lorsque sa nomination à l'opéra d'État est annulée à cause de son ascendance juive, Stekel, après des attaques répétées dans la revue nazie "Des Stuermer", émigre en 1931 vers la France, où il s'établit d'abord à Paris.
En tant que conducteur invité, il dirige à Bordeaux, Alger, en Union soviétique, à Vienne et à Prague. A Paris il dirige des concerts de charité pour des Exilés et intègre le quatuor Amati comme altiste.
En 1939/40 il est interné à différentes reprises comme apatride (Stade Roland Garros - Damigny, Orne - Nîmes).
Libéré en 1940, il se cache à La Thuile près de Chambéry en Haute-Savoie. Sa mère qui avait également fui l'Allemagne est arrêtée à Paris par la Gestapo. Déportée, elle décède le 20 janvier 1943.
La France, pays occupant de l'Allemagne, le nomme en 1947 directeur du nouveau conservatoire de Sarrebruck.
De retour en France en 1951, il est finalement nommé directeur du Conservatoire de Grenoble, poste qu'il occupera jusqu'en 1970. En 1952, il fonde l'Orchestre Symphonique de Grenoble.
Il meurt à Grenoble le 11 février 1978

Polichinelle
Clarinet Kaleidoscope
Kathy Pope, clarinet
Jed Moss, piano
Centaur CEN2466
Mélancolie (Improvisation pour Violoncelle et Piano)
Hors Du Temps
Anja Thauer, cello
Lucien Kemblinsky, piano
Belle Ame BELCDI013 (INA, 2 CDs)
15 septembre 2017

 

Camp de Drancy
Frontstalag 111
(Seine)
Drancy fut la plaque tournante de la déportation des juifs vivant en France. 63.000 juifs en ont été déportés.
Sur les 74 convois partis de France vers les camps d’extermination nazis, 62 sont partis de Drancy.
Le quartier « Pichard » de la gendarmerie mobile à Drancy portera désormais le nom de Camille Mathieu,
gendarme affecté à la garde du camp de Drancy, qui avait sauvé des Juifs détenus. Décrété « Juste parmi les Nations »

Camp de Drancy
Arrivée en gare
Max Jacob portant l'étoile Jaune
Saint-Benoît-sur-Loire, 1943
Derniers Poèmes en vers et en Prose
Gallimard (1945)
Didier Epelbaum
Obéir: Les déshonneurs du capitaine Vieux - Drancy 1941-1944
Éditions Stock (28 octobre 2009)
ISBN : 978-2-23406-136-1

Max Jacob
(12 juillet 1876, Quimper - 5 mars 1944, Camp de Drancy)
Peintre, poète, romancier, auteur dramatique et critique
Association des Amis de Max Jacob

Raflé comme Juif, à Saint-Benoît-sur-Loire le 24 février au matin, il rejoint la prison d'Orléans.
Transféré à Drancy par le train il peut, « grâce à la complaisance des gendarmes », adresser des lettres désespérées à son curé l'abbé Fleureau, à son frère Jacques, à Jean Cocteau et enfin à Paul Bonet, son ami relieur,
pour le prier de ne pas s'inquiéter de son silence, «qu'il a été arrêté par la police» et qu'il peut, muni de la missive, aller chercher le livre (La Côte) sur l'étagère de sa chambre «qui de ce wagon lui paraît le paradis».
Interné sous le n°15 872, Max Jacob est destiné à partir dans le prochain convoi. épuisé par le voyage, torturé moralement par l'absence de sa sœur cadette Myrthe-Léa qu'il espérait retrouver à Drancy
(arrêtée en janvier 1944, déportée à Auschwitz et gazée dès son arrivée tout comme son frère Gaston), il est hospitalisé à l'infirmerie.
Il s'éteint sereinement le 5 mars 1944, selon les témoins, en s'excusant d'invoquer le Dieu de sa foi catholique «j'ai tant prié pour cette passion».
Son corps est inhumé en fosse commune à Ivry : 44°division, 24°ligne depuis la Croix Geffroy, 27° fosse.
Grâce à l'action de ses amis, son corps est rapatrié à Saint-Benoît-sur-Loire le 5 mars 1949 où il repose avec les honneurs: «Mort pour la France».

Qui a vu le crapaud traverser une rue ?
C'est un tout petit homme, une poupée n'est pas plus minuscule.
Il se traîne sur les genoux : il a honte, on dirait… ?
Non ! Il est rhumatisant.
Une jambe reste en arrière, il la ramène !
Où va-t-il ainsi ?
Il sort de l'égout, pauvre clown.
Personne n'a remarqué ce crapaud dans la rue.
Jadis personne ne me remarquait dans la rue,
Maintenant les enfants se moquent de mon étoile jaune.
Heureux crapaud, tu n'as pas d'étoile jaune.

"Amour du prochain", dédié à son ami Jean Rousselot
in "Derniers Poèmes en vers et en Prose"

Max Jacob chanté par
Cathy Fernandez, Colombe Frézin, Maya, Bernard Ascal, Serge Bouzouki, Jacques Douai, Jean-Luc Debattice et Michel Vivoux.
Collection Poètes & Chansons LIV5861

 

Léon Reinach
(1893 - 1944)
Musicien, Compositeur
Descendant d’une illustre famille d’hommes d’État et de sciences

Léon Reinach épouse Béatrice de Camondo (fille de Moise de Camondo et Irène Cahen d'Anvers) en mars 1919.
Leur fille Fanny naît en 1920, ils vivent alors chez son beau-père dans l’hôtel du 63, rue de Monceau.
À la naissance de leur fils Bertrand en 1923, ils s’installent à Neuilly, Boulevard Maurice Barrès.

Lors de la deuxième guerre mondiale, Béatrice se converti au catholicisme et le couple se sépare.
Fin 1942, il passe en zone libre avec son fils, et habitent Pau. Il seront arrêtés en Ariège alors qu’ils tentaient de fuir en Espagne (12 décembre 1942). Internés à Drancy, on lui confiera la tâche de « chef d’escalier ».
Elle sera cependant arrêtée (5 décembre 1942), et internée à Drancy avec sa fille. A partir de juillet 1943, elle est chargée du "service des nourrissons".
Le 20 novembre 1943, 1200 personnes, dont Léon, Bertrand et Fanny Reinach, sont déportées à Auschwitz par le convoi N° 62. Fanny est assassinée le 31 décembre 1943 à l’âge de 23 ans.
Le 7 mars 1944, 1501 personnes, dont Béatrice de Camondo, sont déportées par le convoi N° 69 et arrivent à Auschwitz le 10 mars.
Internés dans les camps de Birkenau et de Monowitz, Bertrand et Léon meurent respectivement les 22 mars et 12 mai 1944.
La dernière des Camondo, Béatrice, meurt à Auschwitz vers le 4 janvier 1945 à l’âge de 50 ans.

Léon Reinach
Sonate en ré mineur pour violon et piano (1925)
Centro Musicale Territoriale MPC14B

Piergiorgio Rosso, violon
Maria Pia Carola, piano

 

Annexes du Camp de Drancy
(Austerlitz, Lévitan, Bassano, Paris- Les Tourelles)

L'existence de trois camps d'internement au cœur de Paris durant l'Occupation n'est ni connue ni reconnue. Il s'agit pourtant d'un épisode central de la persécution des Juifs de France, puisqu'il touche le statut des personnes considérées comme juives, les conditions de la déportation
et surtout l'un des volets de la spoliation, l'Opération Meuble, jamais décrite auparavant. Placée sous l'égide d'un service coiffé par Rosenberg, celle-ci visait à vider tous les appartements juifs inoccupés et à expédier en Allemagne leur contenu, des meubles les plus massifs aux objets
quotidiens les plus anodins. Cette vaste opération de pillage mobilisa les entreprises de déménagement françaises et pas moins de 627 trains.
Ces camps, annexes de Drancy, virent passer au moins 800 détenus juifs.
Austerlitz, non loin de la gare, était installé dans un entrepôt des Magasins généraux et compta jusqu'à 600 prisonniers.
Lévitan occupait un magasin de meubles, rue du Faubourg-Saint-Martin.
Quant à Bassano, il bénéficiait du décor raffiné de l'ex-hôtel particulier des Cahen d'Anvers, au coin de l'avenue d'Iéna.
Les prisonniers étaient soumis à un véritable travail forcé pour trier, classer, réparer et emballer meubles et objets. Certains manipulèrent le contenu de leur propre appartement ou celui de leurs proches.
Ils vivaient sous la menace d'être envoyés « à l'est » et beaucoup furent bel et bien déportés dont, en juillet 1944, les femmes de prisonniers, vers Bergen-Belsen. Certains anciens détenus se sont constitués en amicale, demandant que leur histoire soit enfin écrite.

 

Jean-Marc Dreyfus
Sarah Gensburger

Des camps dans Paris
ISBN : 978-2-21361-707-7
Fayard - Collection : Pour une histoire du XXe siècle (2003)
Sarah Gensburger
Images d'un pillage
Album de la spoliation des Juifs à Paris, 1940-1944

ISBN : 978-2-84597-361-9
Textuel - En quête d'archives (2010)
Nazi Labour Camps in Paris
Austerlitz, Levitan, Bassano, July 1943-August 1944

ISBN : 978-0-85745-139-2
Translated by Jonathan Hensher
Berghahn Books (2011)
Maurice Wolf, un Combattant Dans La Tourmente
Interné dans le camp d'Austerlitz, entrepôt de meubles géré par le
Dienststelle Westen et le service de
l’Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg (ERR)
Une belle voix lui a permis de profiter de quelques avantages auprès de
Bruno Kochan, chef du camp.

 


"Le pillage des appartements juifs : Opération Meuble"
Des prisonniers du camp de Drancy en train de charger des pianos spoliés à des familles de déportés
L’histoire méconnue des instruments de musique spoliés par les nazis
© Bundesarchiv © 2019 Jewpop

 

Camp de Saint-Denis
(Frontstalag 220)
(Seine)

Linda Bastide
Camp de Saint-Denis pour Juifs Anglo-Amricains
Ou les Coulisses du Silence

Petra - Collection Méandre
(1,5 x 14 x 22 cm)
ISBN : 978-2-84743-191-9
31 octobre 2017
Travis Atria
Better Days Will Come Again
The Life of Arthur Briggs, Jazz Genius of Harlem,
Paris, and a Nazi Prison.

Chicago Review Press
ISBN ‏ : ‎ 978-0-91409-010-6
Janvier 2020

 


Camp de Saint-Denis
La Grande Caserne
(Frontstalag 220)

Camp d'internement établi par l'armée allemande afin d'emprisonner les civils alliés capturés en zone occupée.
(Les citoyens américains pris par la guerre en Europe en décembre 1941 ainsi que les citoyens appartenant au Commonwealth britannique).
Saint-Denis, près de Paris fut ouvert en juin 1940 et garda sa destination jusqu'à sa libération par l'armée américaine le 25 août 1944.
La vie "tolérable" y permettait des activités culturelles et sportives.


Camp des Internés Britanniques
11 février 1942
Arthur Briggs et son Orchestre sous la direction de Tom Waltham

 

James Arthur Briggs, trompettiste
(9 Avril 1899, Saint-Georges, Île de Grenade, Caraïbes - 15 Juillet 1991, Chantilly près de Paris, France)
James Arthur Briggs est arrêté le 17 Octobre 1940 à Paris.
D'abord interné à Royallieu, il est transféré au Camp de Saint-Denis, grace au pianiste anglais Tom Waltham. (Londres, 21 mai 1899 - Paris, 23 mai 1974).
Il deviendra le trompette du camp qui sonnera les heures de lever, des appels et de l'extinction des feux.
Waltham dirige un orchestre de16 musiciens professionnels et amateurs, l'orchestre du "Camp des Internés Britanniques"
Arthur Briggs, Arnold Prager (trompette), Harold Chouinard, Tony Payne, Leslie Prager (clarinette), Reginald Camilleri (flûte),
Frank Leboutillier (basson), A. B. Freilich, Arthur Owen King, Cecil J. Mackee (violon), Hedley Heaton (piano), Jack Bunyan (violoncelle),
Joseph Chouinard (basse), Owen Macauley (percussions), et Bernard Kay (timpani).
Savoy Syncop's Band (1923)
American-Cubano Boys (1937)

 

Ilya Holodenko
Récital de piano
Lundi 14 juin 1943
La Chorale Populaire
Son Mécanisme et sa Technique

Préface de Léon Moussinac (1894-1964)
La Culture et les Hommes
Editions Sociales (124 p., 23 cm)
ISSN 1953-8480
Paris, 1950

 

Hot Trumpet In Europe
Arthur Briggs
Jazz Archives
BLV (2006)
Arthur Briggs and his Savoy Syncopators
Arthur Briggs in Berlin 1927
(LP, Germany, Limited Edition)
Black Jack 3006
Jazz In Paris
Montmartre
Verve 9812557
Swing Sessions
Recorded 1937-1942 (France)
EMI/Pathé 16024
       
     
Chant des partisans de Wilno
Zog nit keyn mol - Partizaner lid
זאָג ניט קײן מאָל - פאַרטיזאַנער ליד

Paroles : Hirsch Glick
Musique : Dmitry Pokrass
Harmonisation de Ilya Holodenko (1981)
Chorale Populaire Juive LDY2002
     

 

Camp de Meslay-Du-Maine
(Mayenne)

Il y avait plusieurs troupes de théâtres, des orchestres de jazz et de musique classique.


Marcel Rubin
7 Juillet 1905, Vienne - 12 Mai 1995, Vienne
Interné au Stade de Colombes, puis à
Meslay-du-Maine (Mayenne) et Damigny (Orne)

Compose dans les camps
Une chanson sur la Légion étrangère
Quatre Ballades de François Villon pour baryton et piano
Trois lieder von unterwegs (Damigny)
Dachaulied (Damigny)

Le camp de Meslay-du-Maine
Dominique Barnéoud
Siloë, 2003
ISBN : 2-84231-273-2

Hartmut Krones
Marcel Rubin
Komponisten unserer Zeit - Band 22
ISBN 978-3-85151-059-1
 
 
La revue en 16 tableaux "Meslay lacht wieder (Meslay rit à nouveau)", composée par Karl Farkas, mise scène par Heinrich Sussmann était dirigée par Egon Neumann
 

Heinrich Sussmann (Henryk Sussmann)
20 novembre 1904, Tarnopol, Galicie (aujourd'hui Ukraine)
12 décembre 1986, Vienne
Interné au Stade de Colombes, à Meslay-du-Maine, à Drancy et à Auschwitz
Mise en scène

Karl Farkas
28 Octobre 1893, Vienne
16 Mai 1971, Vienne
Interné à Meslay-du-Maine et à Gurs
Composition

Egon Neumann
21 juillet 1894 à Mödling, Autriche
1948 à Mexico-City, suicide
Interné à Meslay-du-Maine
Direction

 

Ein Heiligenstadter Psalm
Robert Holl, bass baryton
Wiener Jeunesse chor
ORF chor
Wiener Symphoniker
Horst Stein

Konzert für contrabass und Orchester (1970)
Ludwig Streicher, Kontrabaß
ORF Symphonie Orchester
Leif Segerstam
CD/LP Amadeo 415 828-2/1

Symphony #8
Variations on a French Revolutionary Song
Variations on a theme of Schubert

ORF Symphony Orchestra
Gabor Otvos
Preiser SPR 148
1982
Wiener Kabarett
Karl Farkas / Fritz Muliar
Membran 223669

ISBN: 3-86562-508-8
(4 CDs+Booklet)
Farkas & Co.
Wakuword
       
Serenade für Bläserquintett
Weiner Bläserquintett
Preiser SPR 119
Symphony No.4 'Dies Irae' (1943-45/1971)
ASO 801984

American Symphony Orchestra
Leon Botstein, Conductor
23 Jul 2010
Errinerungen an
Maxi Böhm und Karl Farkas
Preiser PR 9852
Unvergessener Karl Farkas
Preiser PR 93299
       
     
Symphonie n° 4 "Dies Irae" (Mexico, 1943-45)
Exodus
AVIE Records AVIE2713

Enregistrement : 01/11/2023
Lieu : Annandale-On-Hudson, États-Unis
Date de sortie : 01/10/2024
The Orchestra Now
Leon Botstein, direction

 

     
Marcel Rubin Karl Farkas

 

Leon Askin
Leo Aschkenazy
18 septembre 1907, Vienne
3 juin 2005, Vienne, Autriche
http://www.askin.at/

Leon Askin
Der Mann mit den 99 Gesichtern

Böhlau Wien (1998)
ISBN : 978-3-20598-885-4
Quietude and Quest
Ariadne Press (1989)
ISBN : 978-0-92949-707-5
Au mois de mars 1933, Askin est expulsé du théâtre et interdit de travailler du fait de ses origines juives. Un mois plus tard, il est arrêté par les SS et torturé par la gestapo. Enfin libéré, il s'enfuit vers la France. Il s'installe à Paris, pour cinq ans, et fonde, avec d'autres émigrés allemands, le célèbre cabaret «Künstlerclub Paris-Vienne». Lorsque la seconde guerre mondiale éclate, Leon est interné au camp de Meslay-du-Maine. Il demande une autorisation d'émigration vers les états-unis. Il débarque à New York le 12 février 1940.

"Notre Camp à Meslay-Du-Maine n'était pas un camp de concentration; la vie et la survie dépendait de facteurs externes. Les Français ne cherchaient pas à nous exterminer, mais à nous démoraliser et nous humilier. Nous, les réfugiés de l'Allemagne nazie et les opposants à Hitler, n'arrivions pas à comprendre que les Français ne fassent pas la différence entre les agresseurs nazis et ceux qui avaient été contraints  à fuir leur pays. Ils n'avaient pas à craindre notre présence, c'est nous qui avions besoin de leur protection"

"Le samedi soir, avec le chanteur d'opéra Telasco et Karl Farkas, j'organisais des récitals de chansons et des revues de cabaret. Je chantais "Voll Hunger und voll Brot" ("Affamés et repus de pain") de Jura Soyfer. Farkas écrivit une revue dont le titre était "Meslay lacht wieder" ("Meslay rit encore") paraphrasant son immense succès "Wien lacht wieder". Telasco chantait Puccini et Verdi a capella. Ces soirées eurent beaucoup de succès et la salle de spectacle était toujours pleine. Nous attendions le samedi soir suivant avec autant d'impatience que le public, les autres "résidants" du camp. Pour nous tous c'était un moment ou nous pouvions oublier la routine de chaque jour, sur laquelle nous n'avions aucune influence. Noue redevenions pour un soir ce que nous étions avant d'être chassés de nos maisons et réduits au statut de prisonnier sur cette Terre d'Exil."

Camp de Pithiviers
(Loiret)

Vue du Camps de Pithiviers en 1941
 (Plus tard - 2010 - identifié comme étant en fait le Camp de Beaune-la-Rolande)
Sous la surveillance d'un gendarme français
(Utilisée dans le film Nuit et Brouillard de Alain Resnais, 1956, mais censurée, rétablie en 1997)
Lettres à Chana Zylbermann
Camp de Pithiviers, 16 mai 1941- 24 juin 1942
Isaac Schoenberg (éditions du Cercil, 1995)
ISBN : 978-2-95075-611-4
Présentation et annotations de Serge Klarsfeld.
Préface de Pierre Pachet.
Orchestre de Jazz de Pithiviers
© Collection Georges Monnier-Shraer

Dans ses lettres Isaac Schoenberg mentionne les musiciens de l'orchestre de Jazz de la Baraque n°7.
Le violoniste Gerson Szrajer (Georges Schreier), avec son violon au centre, arrêté à Paris le 14 mai 1941 lors de la rafle du Billet Vert.
Deux joueurs d'harmonica dont Léon Schwarz.
Les joueurs d'accordéon étaient Max Schwarz (à gauche), et Max Schoenberg, le frère jumeau de Isaac (à droite).
Il y avait aussi Samuel Jakubowitch et Salomon Dudkiewicz à la guitare
(Gerson Szrajer est déporté à Auschwitz le 25 juin 1942, avec Max et Léon Schwarz. Il fera partie d'un des orchestres du camp et mourra du typhus le 6 février 1943)
(© CDJC & CERCIL)


L'Irréparable
Pithiviers, sur le chemin d'Auschwitz

Philippe Pintaux
L'Harmattan
Janvier 2017
ISBN : 978-234310-963-3


Yoshua-Israel Cendorf (paroles)
Mendel Zemelman (musique)

Undzer Mut Vet Nit Gebrokhen
(Notre courage n'est pas brisé)
Programme du 16 Novembre 1941
Pour les travailleurs de l'usine de sucre
Chorale dirigée par Mendel Zemelman

 

Camp de Rouillé
(Vienne)


Grand Gala Artistique
25 décembre 1942
Le Médecin malgré lui (Molière)
La Marche de Rouillé (De Marco)
Chorale dirigée par "Paulo", Orchestre dirigé par "de Marco"

 

Camp de Voves
(Eure-Et-Loir)


Odilon Arrighi (en haut à gauche) membre de l’Union des artistes musiciens parisiens CGT.
Camp de Voves avec un orchestre en 1943.
(En bas, Gaston Poix, Léon Mirsky)

Au Camp de Voves , un chœur et un orchestre sont dirigés par Odilon Arrighi.
Le Bourgeois Gentilhomme y est représenté.


Etienne Egret & Dominique Philippe
Voves 1942-1944

Le Camp en Eure-Et-Loir
L'Université Culture et Résistance
Ella éditions
ISBN : 978-2-36803-355-5
ISBN : 978-2-36803-464-4

 

Stade de Colombes
(Hauts-de-Seine)

Les exilés allemands et autrichiens qui avaient pourtant fui le nazisme et l'antisémitisme deviennent par leur nationalité, suspects en France.
Le gouvernement de la IIIe République veut rassembler tous les hommes entre 18 et 65 ans pour en effectuer le contrôle - soit 30 à 40 000 personnes.
Comme ils sont surtout très nombreux en région parisienne, le gouvernement réquisitionne des lieux susceptibles de les accueillir par centaines ou milliers.
Plusieurs centres de détention sont ouverts à Paris (Vél d'Hiv et Roland Garros), à la basilique de Saint-Denis, aux écuries de course de Maisons-Laffitte (Yvelines)
et le Stade Yves du Manoir à Colombes, qui, selon les estimations verra passer environ 20 000 personnes entre septembre et décembre 1939.

Robert Stolz naît le 25 Août 1880 à Graz (Autriche), dernier des 12 enfants de Jacob et Ida Stolz.
Installé en Allemagne, sa situation devenant de plus en plus précaire, il décide de retourner à Vienne où il pense trouver un meilleur climat.
Anti-nazi, il avait fait évader d'Allemagne des familles juives dans le coffre de sa voiture.
Déprimé par la montée du nazisme, il compose deux mélodies dédiées au peuple allemand et devenues, depuis, de véritables chansons populaires :
"Vor meinem Vaterhaus steht eine Linde" ("Le tilleul de ma maison natale") et "Auf der Heide blühn die letzten Rosen"
("Sur la lande fleurissent les dernières roses" incluant "Le petit bossu" et "Les amours d'automne").
Une nuit, dans sa maison de Vienne, il est informé que son propre frère, membre du parti nazi, l'a dénoncé à la Gestapo.
En 1938, quelques heures avant l'invasion de son pays par les troupes hitlériennes, il réussit à fuir vers Paris, via la Suisse. Il abandonne tout. Il a 58 ans.
Pendant les deux années qu'il va passer à Paris, il compose "La montagne bleue" sur un livret d'Albert Willemetz qui est créée au Châtelet et "Balalaïka" au théâtre Mogador.
Il fait la connaissance d'Yvonne Louise Ulrich (sa future 5è épouse), surnommée "Einzi" (einzig signifiant unique) pour son dévouement auprès des réfugiés.
Grâce à elle, il réussit, dans un premier temps, à sortir du Camp d'internement du Stade Yves-du-Manoir, à Colombes (dit Camp des indésirables)
dans lequel il avait été interné le 30 novembre 1939, comme "étranger ennemi",
puis finalement à partir pour les USA. (Arrivée à New York en Avril 1940 - Retour à Vienne le 30 Octobre 1946).
Ayant refusé de rentrer en Allemagne, sur invitation personnelle du Ministre de la propagande, le Dr Goebbels,
ses mélodies, ses œuvres sont interdites et son nom est supprimé des génériques des films dont il a composé la musique.
Il a également écrit une marche funèbre pour l'enterrement de Hitler, ce qui lui a valu la perte de la citoyenneté allemande en novembre 1941.
Robert Stolz décède le 27 juin 1975 à Berlin, pendant une séance d'enregistrement, deux mois avant son 95ème anniversaire.
A l'heure actuelle, le nom de Robert Stolz n'a toujours pas retrouvé sa place dans de nombreux génériques de films.


Robert Stolz et Yvonne Louise Ulrich
 
Vor meinem Vaterhaus steht eine Linde
125 Jahre Robert Stolz
Gesa Musikproduktion 40199
Walter Schwanzer
k.u.k.Regimentskapelle Nr.84
Auf der Heide blühn die letzten Rosen
Meinen Freunden zur Erinnerung
Filmmusik Soundtrack Operette
Black Hole Music 12134
Pilz 441041-2

Balalaika
TLP 91.004
(33T 30cm) / TLP C35104 (CD)
Claudine Granger
Michèle Mellory
Jean-Paul Caffi
Jacques Taylès
Gérard Chapuis
Choeur et Orchestre Lyrique
Christian Lalune, direction

 

Camp de Vittel
(Frontstalag 121)
(Vosges)

 

Yitzkhak Katzenelson
(1886-1944)

"Le chant du peuple juif assassiné"
Écrit à Vittel
Traduit du yiddish par Batia Baum.
Présenté par Rachel Ertel
ISBN : 2843044081
Journal du camp de Vittel
Vittel Diary 22 05 1943 - 16 09 1943

Calmann-Lévy - Mémorial de la shoah (14 septembre 2016)
Traduit de l'hébreu par Claire Darmon
ISBN : 978-2-70215-374-1

 

Né à Karelits près de Minsk, en Biélorussie, il déménage, jeune avec ses parents, à Lodz en Pologne où ils fondent une école juive. Il y restera jusqu'à l'éclatement de la Seconde Guerre mondiale.
Sioniste convaincu, il effectue de nombreux voyages en Palestine d'alors mais ne franchit pas le cap de l'émigration.
Lorsque la guerre surgit en Europe, il se trouve à Varsovie où il participe à l'insurrection et y voit périr sa femme et deux de ses enfants déportés vers Treblinka par les nazis.
Réussissant à se procurer un passeport Hondurien, il réussit à fuir vers la France en mai 1943 mais le 22 de ce mois, il est interné dans le camp de Vittel, dernière étape avant Auschwitz en mars 1944.
Son dernier fils et lui y sont assassinés le 22 avril suivant.
Dans tous ces lieux d'internement, il compose des poèmes qui seront mis plus tard en musique par de nombreux compositeurs.

J'ai fait un rêve terrifiant.
Mon peuple n'est plus, mon peuple a disparu.
J'ai bondi dans un cri : Ah ! Ah !
Ce dont j'ai rêvé, m'est advenu !
Dieu dans les hauteurs !
J'invoque tremblant : au nom de quoi et pourquoi mon peuple est-il mort ?
Au nom de quoi est-il mort en vain ?
Non à la guerre, non au combat.
Des jeunes gens, des vieillards, des femmes et des enfants aussi ne sont plus, ne sont plus.
Frappez des mains !
Ainsi pleurerai-je dans de mon deuil, et le jour, et la nuit.
Au nom de quoi, Seigneur, pourquoi, Dieu?

Songs of Yitzhak Katzenelson
שירי יצחק כצנלסון

Extraits du Journal de Vittel (12 songs)
CBS 63034
Osnat Paz - אסנת פז *
Gevatron Group הגבעטרון **
Conductor/Arranger : Gil Aldema
CBS 63034
Zlata Razdolina
Holocaust Requiem
The Song of Murdered Jewish People

Poèmes de Itzhak Katzenelson
The Moravska Filharmonie Olomouc (The Czech Republic)
Victor Feldbrill (Conductor / Canada)
Antonin Hradil (Violin)
Zlata Razdolina (Vocal and Synthesizer)
Wolf Biermann
Großer Gesang des Jizchak Katzenelson vom
Dos Lid fun ausgerotteten Jüdischen Volk
"Dos lid funem oysgehargetn yidishn folk"
Illustrator: Nelli Haremann
Liederproduktion Altona (2 CDs)
ISBN : 3-93401-122-5
Sing!-Gedenkst?
Lyrics by Jitzchak Katzenelson
Jetfire (2002, Live)

Marcel Lang, cantor
Bait Jaffe Klezmer Orchestra
Sascha Schönhaus, Saxofon und C-Klarinette
Andreas Wäldele, Violine und Mandoline
Niculin Christen, Klavier und Akkordeon
David Schönhaus, Kontrabass

January 18, 2013