Jean Martinon, né à Lyon le 10 janvier 1910 et mort à Paris le 1er mars 1976, est un chef d'orchestre et compositeur français.
Il entre au Conservatoire de Lyon à l'âge de 13 ans dans la classe de Maurice Faudray. Élève de Vincent d'Indy, Albert Roussel (composition), Charles Munch et Roger
Desormière (direction d'orchestre), il obtint en 1928 au Conservatoire de Paris, un 1er
Prix de Violon (Jules Boucherit) et en 1943 le Grand Prix de la Ville de
Paris. En 1934, il est violon solo à la Radio et commence une série de
tournées en province et à l'étranger. Prisonnier de guerre de 1940-1942, il
passe 2 ans dans un stalag allemand (Stalag IX A), épreuve qui
inspire plusieurs de ses oeuvres de nature religieuse, notamment : "Musique
d'Exil", "le Psaume 136".
Il a dirigé les Concerts du Conservatoire (1944-1946), puis l'orchestre
Lamoureux (1951-1957), le London Philarmonic Orchestra, l'Orchestre de
Tel-Aviv (1958), ceux de Dublin, de Belfast, etc...; il a en outre été nommé
Directeur Général de la Musique à Düsseldorf en 1960, poste occupé naguère
par Mendelssohn et Schumann, il était le 1er français à occuper de hautes
fonctions en Allemagne après la guerre. Il a dirigé l'Orchestre de Chicago à
partir de 1963 où il défendait la musique contemporaine. De retour en Europe
il a été nommé en 1968 Directeur de l'Orchestre de l'ORTF, et en 1974 de
l'Orchestre de la Résidence de La Haye. Il crée de nombreuses oeuvres
contemporaines notamment : "La Première Symphonie" d'Henri
Dutilleux au Festival d'Aix-en-Provence, le "Concerto pour piano
et orchestre" de Robert Casadesus à Paris en 1969, et "Palimpsse" de A. Bancquart en 1972. Jean Martinon était l'homme de la
musique française, ses enregistrements le prouvent : Berlioz, Massenet,
Bizet, Lalo, Saint-Saëns, Debussy, Ibert, Dukas, Poulenc, Pierné, Franck,
Ravel, Schmitt, et bien sûr son maître Roussel. La musique contemporaine ne
lui était pas étrangère, loin de là. Chercheur infatigable, c'est lui qui
parvint à révéler les symphonies de jeunesse de Saint-Saëns et l'ouverture
de Shéhérazade de Ravel. Son style musical a de l'ampleur, de la vigueur :
c'est un art réfléchi, nullement timoré, mais qui se garde d'une agressivité
systématique. |
Oeuvres composées au au Stalag IX A
- Sonatine n° 3, pour piano, Op. 22 (1940)
- Sonatine N°4 pour Trio d'Anches (Hautbois, Clarinette, Basson), Op. 26
n° 1 (1940)
- Absolve Domine, Op. 30 (1940) pour choeur d'hommes et orchestre (sans violon) en mémoire des français morts à la guerre. (1940) Crée au stalag le 2 novembre 1940.
- Appel de parfums pour récitant, choeur d'hommes et orchestre, Op. 28 n° 2
(1940)
- Stalag IX pour orchestre (musique d'exil), Op. 31 (1941) *
- Divertissement pour orchestre (1941)
- Sonatine N°5 Op. 32 N°1 pour Violon seul ou Alto seul (1942)
- Psaume 136 (Chant des Captifs) Op. 33 pour récitant, solistes, choeur et
piano (1942)
* Création
Dimanche 11 Janvier 1942
Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire
Direction: Charles Munch
Compositions
Orchestre
Symphonie n° 1 en ut, Op. 17 (1934/36)
Symphoniette pour orchestre de chambre, Op. 16 (1935)
Concerto giocoso pour violon et orchestre ou piano (n° 1), Op. 18 (1937/42)
Musique d'exil ou Stalag IX, Op. 31 (1941)
Divertissement, Op. ? (1941)
Obsession pour orchestre de chambre, Op. ? (1942)
Romance bleue, rhapsodie pour violon et orchestre, Op. ? (1942)
Symphonie n° 2 "Hymne à la vie", Op. 37 (1942/44) (CSO Special Edition- 97-2)
Concerto Lyrique pour quatuor à cordes et orchestre de chambre, Op. 38 (1944)
Concerto Lyrique pour quatuor de saxophones et orchestre Op. 38 (1re
audition, Quatuor Calvet et orchestre, 1946) ou
Réduction pour Quatuor de Saxophones et 2 Pianos (1974)
Fanfare en rondo, Op. 40 (1946)
Symphonie n° 3 "Irish Symphony", Op. 45 ou 44 (1949)
Ouverture pour une tragédie grecque, Op. 47 (prélude pour l'acte II d'Hécube)
(1949)
Symphonies de Voyages, op. 49 Nr. 1 pour orchestre de chambre (1957)
Concerto pour violon et orchestre n° 2, Op. 51 (1958)
Introduction et Toccata Op. 45 (orchestration de la pièce pour piano Prélude
et Toccata) (1959)
Concerto pour violoncelle, Op. 52 (1963)
Symphonie n° 4 "Altitudes", Op. 53 (1964/65) (Orchestre Symphonique de
Chicago, dirigé par Martinon. Commande pour le 75e anniversaire de
l'orchestre, 1966)
La Cène, Op. ? (1962/63)
Hymne, Variations et Rondo, Op. 56 (1967)
Concerto pour flûte et orchestre (dédié à Jean-Pierre Rampal), Op. ?
(1970/71)
Sonata Movimento Perpetuo, Op. ? (1973)
Grande Fugue de Beethoven, arrangée pour orchestre à cordes (1975)
Musique de chambre
Sonatine n° 1, pour violon et piano, Op. 19 n° 1 (1935)
Sonatine n° 2, pour violon et piano, Op. 19 n° 2 (1936)
Domenon, pour Quintette à vent, Op. 21 (1939)
Sonatine n° 3, pour piano, Op. 22 (1940)
Sonatine n° 4, pour trio à vents, Op. 26 n° 1 (1940)
Sonatine n° 5, pour violon seul, Op. 32 n° 1 (1942)
Trio à cordes, Op. 32 n° 2 (1943)
Suite nocturne pour violon et piano, Op. 34 (1944)
Berceuse (épilogue d'un conte d'amour) pour piano, Op. 35 n° 1 (1947)
Trio avec piano, Op. ? (1945)
Scherzo pour violon et piano, Op. ? (1945)
Quatuor à cordes Op. 43
(1946 rév.1951) (Skarbo)
Prélude et Toccata pour piano, Op. 50 (1947)
Duo (ou Musique en forme de sonate) pour violon et piano, Op. 47 (1953)
Sonatine n° 6, pour violon seul, Op. 49 n° 2 (1958)
Sonatine n° 7, pour flûte et piano, Op. ? (1958)
Quatuor à cordes n° 2, Op. 54 (1963/66)
Introduzione, Adagio et Passacaille pour 13 instruments, Op. 55 (1967)
Sonatine pour Clarinette en Sib et Piano Op. 19 n° 1b (1968)
Vigintuor pour 20 instruments, Op. 58 (1969)
Octuor pour clarinette, cor, basson, 2 violons, alto, violoncelle et
contrebasse, Op. 57 (1969) - Varens
Rhapsodie 72 pour alto et piano, Op. 60 (1971)
Histoire lointaine pour Violon et Piano
Les Horizons Perdus
Musique vocale
Absolve Domine, pour choeur d'hommes et orchestre, Op. 30 (1940)
Appel de parfums pour récitant, choeur d'hommes et orchestre, Op. 28 n° 2
(1940)
Motet pour 4 voix mixtes, Op. 28 n° 4 (1940)
Psaume 136 (Chant de captifs), pour récitant, solistes, choeur et orchestre,
Op. 33 (1942)
Ode au Soleil né de la mort pour récitant, choeur et orchestre, Op. ? (1945)
Le Lis de Sharon, ou le Cantique des Cantiques, oratorio, Op. 48 (1951)
Mélodies
Sonatine à la lune qui s'en va, Op. 10 n° 3
Humanité (les soirs), Op. 12 (1940)
Trois Chansons, Op. 20 (1938)
Paysage antérieur, Op. 25 n° 1 (1940)
Après ma journée faite, Op. 26 (1940)
Trois nouvelles chansons, Op. 36 (1968)
Ballade du soldat incassable pour piano, Op. 40 n° 2 (1945)
Pour la scène
Hécube, opéra d'après Euripide, Op. 46 (1949/54)
Ambohimanga ou la Cité bleue, opéra-ballet avec solistes et choeur, Op. 42
(1946)
Musiques de film
Un point noir dans la carrière de Jean Martinon
Forces occultes (propagande de Vichy antisémite et antimaçonnique)
(1943)
La Conquête du Froid (1951)
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