https://www.youtube.com/watch?v=HopD77aCHUg
Il y a dix ou quinze ans, seuls les connaisseurs savaient qui était Mieczysław
Weinberg. Puis, des auteurs comme David Fanning, Per Skans, Tommy Persson,
Martin Anderson ou Robert Reilly
(dans Surprised by Beauty : A Listener’s Guide
to the Recovery of Modern Music) l’ont fait découvrir avec passion à un
auditoire restreint, mais croissant.
Et aujourd’hui Weinberg est l’archétype
même du grand compositeur méconnu qui connaît une renaissance, hélas, posthume :
Weinberg est décédé, dans une large mesure, oublié et ignoré, victime de la
maladie de Crohn, le 3 janvier 1996.
Pour employer une formule concise, Weinberg
est «comme Chostakovitch, mais sans le sourire». Ce bon mot joue sur l’image
sinistre et sombre de la musique de Dimitri Chostakovitch, que Weinberg pouvait
reproduire sans la moindre difficulté.
Mais ceux qui ne savaient pas combien la
relation de Weinberg avec son ami et collègue plus âgé de treize ans était
réciproque le rejetaient comme un clone inférieur.
Weinberg contribua lui-même à
cette fausse perception qu’on avait facilement de lui en disant : «Bien que je
n’aie jamais pris de leçons avec lui, je me considère comme son élève, comme
quelqu’un de sa famille».
Weinberg était pourtant capable de faire preuve
d’humour et d’esprit, et pas seulement de gravité.