Né à Vienne le 7 décembre 1887 – mort à Santa Monica (Californie) le 1er
octobre 1964. Compositeur, pianiste, professeur. Menant des études de médecine, il entre parallèlement au Conservatoire de
Vienne. En 1905, peu après son entrée au Conservatoire, son
Sixième quatuor
(opus 12) emporte l'adhésion du public. En 1909 il reçoit le Prix Mozart, qui le dote d'une bourse d'étude.
Il se
rend à Frankfurt am Main, pour étudier la composition avec Iwan Knorr et le
piano avec Willy Rehberg au Conservatoire supérieur. En 1913, il rejoint l'équipe de l'École supérieure de Mannheim.
Il sert
dans l'armée autrichienne, au Sud-Tyrol pendant le premier conflit mondial,
puis revient à Mannheim où il enseigne pendant une dizaine d'années. Son Neuvième quatuor opus 26, de 1919,
témoigne d'un nouveau style marqué par la guerre, qui le place comme un
compositeur en vue de l'Avant-Garde. En 1921, il est diplômé de l'université de Heidelberg avec une étude sur
la stylistique de la mélodie. Ses œuvres sont régulièrement jouées au Festival de Donaueschingen à
partir de 1922. En 1927, il compose un petit opéra, Die Prinzessin
auf der Erbse (opus 43). En 1928, il compose la musique pour le film de la Paramount,
Die Kinderfabrik et un second petit opéra,
Egon et Emilie (opus46). La même année, il
emménage avec sa famille à Berlin. Il signe un contrat de 10 ans avec l'éditeur Schott. En 1930, il contribue ave sa Fuge aus der
Geographie pour chœur parlé à la « Gebrauchsmusik » et donne
Der Fächer (opus51), un opéra en 3 actes sur
un livret de Ferdinand Lion.
En 1932, il se rend aux États-Unis, comme pianiste concertiste, où il
présente son concerto pour piano (opus 38). L'arrivée des nazis au pouvoir met provisoirement fin à ses activités
créatrices. Il est au Maggio Musicale de
Florence, où il représente son pays avec Richard Strauss, quand il décide de
s'expatrier. Il envoie un télégramme codé à son épouse depuis Paris : « J'ai mon
stylo », mais faute de travail, il gagne Londres, où aidé par Berthold
Viertel et Elisabeth Bergner, il peut travailler pour le cinéma. Il signe ainsi trois musiques pour « Catherine the Great » dirigé par P.
Czinner, en 1934, puis, la même année, « Little Friend » dirigé par B.
Viertel, et « The Private Life of Don Juan » dirigé par A. Korda. Il est invité par Alvin Johnson à la « New School for Social Research »
( surnommée « l'Université en exile » ) à New York où il débarque en 1935. Pendant le traversée de l'atlantique il a composé son œuvre la plus célèbre, Big-Ben, sur l'air du carillon de Westminster. En 1936, en raison de commandes des entreprises cinématographiques d'Holliwood,
il s'installe en Californie. Loin de pouvoir développer ses idées
créatrices, il compose 16 musiques de film, dont 3 sont nommées par un Academy Award :
« Peter Ibbetson », dirigé par Henry Hathaway, en 1935 (avec
Gary Cooper), « Ladies in Retirement », dirigé par Charles Vidor, en 1941
(avec Ida Lupino), et « Address Unknown » dirigé par William Cameron en 1944.
Première de la Cantata of the Bitter Herbs
au City College de Los Angeles, 1938
Il est naturalisé américain en 1940. Il ne trouve pas d'audience aux États-Unis pour sa musique pure, qui
semble trop audacieuse, et ne retrouve pas l'audience qu'il avait en Europe,
étant là passablement démodé. À partir des années 1950, il se consacre à son enseignement de la musique
et de la philosophie à l'Université de Californie du Sud, et compose
plusieurs symphonies, dans un style post-romantique, renouant avec le style
de ses débuts. Il laisse, d'une série de conférences à Harvard, un livre, « The Shaping
Forces in Music », édité à New York en 1948.
1962, Opus 88, The Last Tale, opéra-conte en 1 acte sur un livret de M. Lengyel [Titre d'origine : « Scheherazades »]
1962, Quatuor à cordes n° 14
1963, Leprechauns (esquisses)
1963, Opus 90, Trois Impromptus pour cordes non-accompagnées
1963, Opus 91, Capriccio
1963, Opus 92, Puppetshow
1963, Opus 93, Symphonie n° 6
1963, Opus 94, The Enamoured Harlequin
1964, Opus 95, Symphonie n° 7
1964, Opus 96, Sinfonietta pour cordes et orchestre
1964, Opus 97, Sinfonietta pour vents et percussions
1964, Opus 98, Quatuor pour hautbois, clarinette, basson et alto
1964, Thème avec variations sur « Muss i denn zum Stüadle hinaus » (chanson populaire souabe)
sd., Fragment sans titre
sd., Gewitter
sd., Narziss
sd., Punch et Judy (inachevé)
Écrits
Beiträge zur Stilkunde der Melodie (thèse). Heidelberg
Universität, 1921 [sous le titre « Melodielehre », Berlin, 1923 ]
Unklarheiten im Schriftbild des cis-moll-Fuge des Wohltemperierten
pianos. Dans «Bach Jahrbuch » (37) 1940–1948), p. 122–15
The Shaping Forces in Music. New York, 1948
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